Question d'origine :
D'où viens l'idée de baptiser sa maison ?
Réponse du Guichet
gds_ah
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 12/10/2016 à 09h25
Bonjour,
L’article d’Anna Chaté dans Cairn apporte de nombreux éléments de réponse. Mais l’une des raisons essentielles de donner un nom à , ou baptiser sa maison vient du fait qu’avant les numérotations de rues n’existaient pas. Voici les explications qu’elle avance :
Le nom donné à la maison relève d’une forme de communication. ( …)
Quatre fonctions du nom sont alors repérables : permettre l’identification de la maison ; dire qui l’on est, et même que l’on est ; parer la maison ; jouer. Il apparaîtra qu’un même nom peut remplir plusieurs de ces fonctions. (…)
Le nom donné à la maison a une première raison d’être : il permet son identification.Cela est décisif jusqu’aux années quarante ou soixante, car les « arrêtés de numérotage » ont été pris tardivement dans la commune, ce qui explique en partie la forte densité des noms. (…)
Aujourd’hui, le nom peut sembler moins nécessaire – plusieurs habitants ont d’ailleurs expliquéla lente disparition de ces noms par l’introduction de la numérotation. (…)
Le nom donné à la maison peut servir à clamer qui l’on est (…)
En résumé, parce qu’il dit l’appartenance à une tribu affective ou à un terroir, parce qu’il signale la réussite et le bonheur, ou encore parce qu’il dévoile des goûts et des valeurs, le nom dit qui l’on est. (…)
Le nom permet aussi de parer la maison – au sens propre –, mais aussi de la parer de qualités extraordinaires. (…)
Le nom remplit enfin une quatrième fonction : il permet de jouer, soi-même, ou bien avec le passant, ou encore avec l’usage.
Source : Chaté Anne,« Les noms de maisons, fragments d'un discours sur soi ? » , Ethnologie française 3/2003 (Vol. 33) , p. 483-491
Cet autre article sur le site d’Europe 1 apporte des explications :
Les noms des maisons parlent d’itinéraires de vie, de rêves aboutis, de projets à réaliser ou d’aspirations. « Mon désir » évoque la réussite et l’aboutissement d’un long cheminement vers le statut de propriétaire, « Le refuge » parle du repos bien gagné, « L’élan » de l’espoir de rester ouvert et dynamique, « Le grand calme » fait deviner des tempêtes privées et leur dépassement, « Welcome » met à l’honneur l’hospitalité, « Le cottage fleuri », « Rires », « Le beau logis », « Lumière d’été » déclinent la joie de vivre, la clarté et la beauté, etc.
Ce sont autant d’aveux que de brèves déclarations morales, de résumés de maximes et d’allusions à une philosophie personnelle de la vie. (…)
Toute façade « parle » mais une façade qui porte un nom révèle plus l’habitant dans la mesure où il met en valeur ce qui compte le plus pour lui. Le nom de la maison dévoile des ancrages affectifs : l’attachement aux enfants ou à une origine culturelle, l’appartenance à une tribu ou à un terroir. Il fait sortir l’habitant de l’anonymat requis par le fait que la maison donne sur la rue.
Source : Europe 1
Pour finir, le forum notrefamille.com donne des exemples d’origines des noms de maison :
Ici les vieux chalets portent souvent le nom de la personne qui les a fait bâtir, enfin, son surnom en fait. Par exemple, la ferme d'alpage où on habitait avant s'appelle le "chalet Bron", parce que l'homme qui l'avait fait construire il y a 180 ans était appelé "bron" (ce qui en patois savoyard signifie "chaudron", il devait être un peu rond, ou bcp boire, je ne sais pas! (…))
Et les chalets, même récents, qui accueillent des touristes (donc presque tous, soit avec une ou plusieurs chambre(s) d'hôtes, soit des gîtes) ont un nom aussi, c'est plus vendeur (…) Par contre ce ne sont jamais des jeux de mots comme on voit en bord de mer, les "do mi si la do ré" ou autres, ou même comme ton idée de "toit émoi", qui est sympa soit dit en passant (…), mais toujours des caractéristiques historiques, géographiques ou botaniques, etc..., et souvent en patois. Ainsi, le chalet de mes parents s'appelle "le serpolet" parce que le terrain est couvert de serpolet et que ça embaume tout l'été (…)
Et celui où on emménage au printemps s'appelle "les évettes", ce qui signifie en patois savoyard "les sources"
Bonne journée.
L’article d’Anna Chaté dans Cairn apporte de nombreux éléments de réponse. Mais l’une des raisons essentielles de donner un nom à , ou baptiser sa maison vient du fait qu’avant les numérotations de rues n’existaient pas. Voici les explications qu’elle avance :
Le nom donné à la maison relève d’une forme de communication. ( …)
Quatre fonctions du nom sont alors repérables : permettre l’identification de la maison ; dire qui l’on est, et même que l’on est ; parer la maison ; jouer. Il apparaîtra qu’un même nom peut remplir plusieurs de ces fonctions. (…)
Le nom donné à la maison a une première raison d’être : il permet son identification.
Aujourd’hui, le nom peut sembler moins nécessaire – plusieurs habitants ont d’ailleurs expliqué
Le nom donné à la maison peut servir à clamer qui l’on est (…)
En résumé, parce qu’il dit l’appartenance à une tribu affective ou à un terroir, parce qu’il signale la réussite et le bonheur, ou encore parce qu’il dévoile des goûts et des valeurs, le nom dit qui l’on est. (…)
Le nom permet aussi de parer la maison – au sens propre –, mais aussi de la parer de qualités extraordinaires. (…)
Le nom remplit enfin une quatrième fonction : il permet de jouer, soi-même, ou bien avec le passant, ou encore avec l’usage.
Source : Chaté Anne,« Les noms de maisons, fragments d'un discours sur soi ? » , Ethnologie française 3/2003 (Vol. 33) , p. 483-491
Cet autre article sur le site d’Europe 1 apporte des explications :
Les noms des maisons parlent d’itinéraires de vie, de rêves aboutis, de projets à réaliser ou d’aspirations. « Mon désir » évoque la réussite et l’aboutissement d’un long cheminement vers le statut de propriétaire, « Le refuge » parle du repos bien gagné, « L’élan » de l’espoir de rester ouvert et dynamique, « Le grand calme » fait deviner des tempêtes privées et leur dépassement, « Welcome » met à l’honneur l’hospitalité, « Le cottage fleuri », « Rires », « Le beau logis », « Lumière d’été » déclinent la joie de vivre, la clarté et la beauté, etc.
Ce sont autant d’aveux que de brèves déclarations morales, de résumés de maximes et d’allusions à une philosophie personnelle de la vie. (…)
Toute façade « parle » mais une façade qui porte un nom révèle plus l’habitant dans la mesure où il met en valeur ce qui compte le plus pour lui. Le nom de la maison dévoile des ancrages affectifs : l’attachement aux enfants ou à une origine culturelle, l’appartenance à une tribu ou à un terroir. Il fait sortir l’habitant de l’anonymat requis par le fait que la maison donne sur la rue.
Source : Europe 1
Pour finir, le forum notrefamille.com donne des exemples d’origines des noms de maison :
Ici les vieux chalets portent souvent le nom de la personne qui les a fait bâtir, enfin, son surnom en fait. Par exemple, la ferme d'alpage où on habitait avant s'appelle le "chalet Bron", parce que l'homme qui l'avait fait construire il y a 180 ans était appelé "bron" (ce qui en patois savoyard signifie "chaudron", il devait être un peu rond, ou bcp boire, je ne sais pas! (…))
Et les chalets, même récents, qui accueillent des touristes (donc presque tous, soit avec une ou plusieurs chambre(s) d'hôtes, soit des gîtes) ont un nom aussi, c'est plus vendeur (…) Par contre ce ne sont jamais des jeux de mots comme on voit en bord de mer, les "do mi si la do ré" ou autres, ou même comme ton idée de "toit émoi", qui est sympa soit dit en passant (…), mais toujours des caractéristiques historiques, géographiques ou botaniques, etc..., et souvent en patois. Ainsi, le chalet de mes parents s'appelle "le serpolet" parce que le terrain est couvert de serpolet et que ça embaume tout l'été (…)
Et celui où on emménage au printemps s'appelle "les évettes", ce qui signifie en patois savoyard "les sources"
Bonne journée.
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