Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche l'histoire du gâteau lyonnais. J'ai trouvé, notamment sur Gallica, des types aux marrons, amandes amères, ou encore restes de brioche ou baba trempées dans du lait et friture de beurre mais rien sur celui qui a une base poire, pomme ou abricot, moelleux à la praline et praliné caramélisé.
Sauriez-vous m'aider ?
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 05/09/2019 à 14h49
Bonjour,
Il semblerait que ces jours-ci un commerce éphémère ait élu domicile Place des Jacobins (à la place de l’ancien kiosque à journaux), sous l’enseigne "Le Gâteau Lyonnais". Une seule marchandise y est vendue : « un parfait équilibre entre les fruits de saison (poire, pomme, abricot etc.) et la fameuse praline rose, tous deux associés dans un gâteau moelleux. Une gourmandise 100% Lyonnaise ! ».
Lors de nos recherches, il nous est apparu que ce fameux gâteau lyonnais ne semble pas être une spécialité culinaire lyonnaise très ancienne et n'aurait donc de lyonnaise que son appellation.
En effet, nous n’avons trouvé sa trace dans aucun livre sur la gastronomie lyonnaise, sur les Mères Lyonnaises ou même dans les livres de recettes lyonnaises.
A titre d’exemple, dans l’ouvrage de Mathieu Varille, La cuisine lyonnaise [Livre] : historique, recettes (classique de 1928 et réédité en 2018), où la pâtisserie n’y tient par ailleurs pas une grande place, le gâteau lyonnais ne figure pas au côté des célèbres tartes à la praline et bugnes.
De même dans Histoire(s) de la gastronomie lyonnaise [Livre] de Yves Rouèche, ouvrage qui semble faire le tour complet de la question, on ne trouve aucune trace non plus de ce fameux gâteau lyonnais !
D'ailleurs, un article a été publié cette semaine sur le site de Lyon Capitale à propos de l’ouverture du magasin Place des Jacobins, avec le titre plutôt évocateur de : « le gâteau Lyonnais, l’imaginaire dessert historique de Lyon ». Yves Rouèche, consulté pour l’article, semble sans appel à son propos :
« C'est une invention des années 80 qui ne doit sa survie qu'à son nom et au fait que le fils de Christian Têtedoie s'intéresse à lui aujourd'hui (le gâteau est d'ailleurs à la carte du Café Terroir, NdlR). Étant donné que la praline ne s'est implantée à Lyon qu'après les années 80, je retiens comme hypothèse mes dires précédents. »
Gâteau lyonnais imaginaire ou pas, rien n'empêche de le déguster !
Bonne journée.
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