Question d'origine :
Bonjour,
Est-il possible de connaitre la proportion dans le monde des tests (vivisection et différents tests sur les animaux) qui sont effectués pour l'industrie cosmétique, par rapport aux tests qui sont essentiels à la recherche et à la santé ?
Merci.
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 19/09/2020 à 08h42
Bonjour,
Plusieurs sources sont disponibles pour connaitre l’étendue de l’utilisation des animaux à des fins scientifiques. Malgré leur intérêt, vous imaginez bien que les chiffres varient selon le point de vue - les institutions engagées dans le recherche ou celles œuvrant pour la défense des animaux… et la grande difficulté réside dans l’interprétation des chiffres que l’on trouve ici et là. Tantôt il s’agit du nombre d’animaux testés (sans que l’on sache à quelles fins), parfois il s’agit du nombre d’animaux « tués à cause de la course au progrès ».
Les chiffres fournis par le Ministère de l’enseignement scientifique de la recherche et de l’innovation (France) sont assez précis mais ne concernent que la recherche fondamentale, recherches sur les pathologies humaines ou encore des études toxicologiques. Bien entendu l’enquête annuelle repose sur les données transmises par l’ensemble des établissements utilisant des animaux à des fins scientifiques (nous n’avons pas trouvé de données sur d’éventuels manquements à ces obligations). Ce document répond aux obligations réglementaires européennes (article 54.2 de la directive 2010/609/UE et décision d'exécution 2012/707/UE)
Les grands principes de cette réglementation sont sur le site de l’INSERM ainsi que sur Eur-lex.
Vous trouverez en outre quelques informations sur les solutions alternatives proposées par l’Union européenne : REACH est un règlement de l'Union européenne adopté pour mieux protéger la santé humaine et l'environnement contre les risques liés aux substances chimiques, tout en favorisant la compétitivité de l'industrie chimique de l'UE. Il promeut également des méthodes alternatives pour l'évaluation des dangers des substances afin de réduire le nombre d'essais sur les animaux.
D’autres chiffres à l’échelon mondial existent mais émanent le plus souvent d’organismes de défense des animaux (sources engagées voire militantes) :
-Des millions d’animaux utilisé ou tués au nom du progrès (sans véritables sources)
-Le site Notreplanète.info nous dit : Méconnue et peu médiatisée, l'expérimentation animale en Europe tue dans des souffrances psychologiques et physiques des millions d'animaux tous les ans pour des résultats plus que discutables, voire sans aucun intérêt. Le dernier bilan officiel de la Commission Européenne tend à minimiser les incroyables chiffres européens de cette industrie de l'horreur.
Il cite le rapport dernier bilan officiel de l'UE (données 2017 des 28 États membres) paru le 5 février 2020 : 2019 report on the statistics on the use of animals for scientific purposes in the Member States of the European Union in 2015-2017 (non disponible en français)
-Le site Recherche animale est piloté par le Gircor, groupe interprofessionnel de réflexion et de communication sur la recherche. Sa mission est d’informer sur la recherche animale (ou expérimentation animale) afin que le public puisse bâtir son opinion sur ce sujet en connaissance de cause.
-Quelques chiffres sur Peta "People for the ethical treatment of animals". Les sources sont mentionnées en fin d’article.
Facts and Figures
United States (2017) : Almost 1 million animals are held captive in laboratories or used in experiments (excluding rats, mice, birds, reptiles, amphibians, and agricultural animals used in agricultural experiments), plus an estimated 100 million mice and rats
Canada (2018) : 3.9 million animals used in experiments ; 120,099 animals subjected to “severe pain near, at, or above the pain tolerance threshold of unanesthetized conscious animals”
United Kingdom (2018) : 3.52 million procedures on animals ; Of the 1.8 million experiments completed in 2018, 94,000 were assessed as “severe,” including “long-term disease processes where assistance with normal activities such as feeding and drinking are required or where significant deficits in behaviours/activities persist.”
Quelques articles avec des points de vue différents pour vous permettre d’exercer votre libre arbitre :
- Pourquoi nous continuons à tester nos médicaments sur des animaux ?
- L’utilisation responsable des animaux dans la recherche (Laboratoire Sanofi)
- Les pratiques cruelles d’un laboratoire allemand sur les animaux (attention : images pouvant heurter)
- 40 raisons en faveur de l’utilisation d’animaux dans la recherche
- Cosmétiques : ne vous fiez pas à l’allégation "non testé sur les animaux" (Ministère de l’économie)
- En Europe, l’industrie cosmétique est la seule pour laquelle il existe une interdiction des tests sur animaux (Fédération des entreprises de beauté)
- Expérimentation animale dans les cosmétiques: pour une interdiction mondiale (parlement européen)
Parmi les ouvrages consultés : L’Europe des animaux : utiliser le levier européen pour la cause animale par Pascal Durand et Christophe Marie : il y est question entre autres des alternatives à l’expérimentation animale, mais l’opacité semble dominer tant les exceptions (failles ?) existent entre les directives européennes et les dispositions nationales, la composition dans les comités d’éthique des établissements utilisant des animaux voués à l’expérimentation…
Voir également Peter Singer et la libération animale. P. singer a publié son livre en 1975 et est souvent considéré comme le père du mouvement de libération animale : P. Singer ne s’oppose pas catégoriquement à l’expérimentation animale. Mais il estime que pour être légitime, elle doit satisfaire à au moins deux conditions :
-Il ne faut pas qu’il existe d’expérience alternative
-Il faut que les bénéfices soient supérieurs aux couts
Bonne journée !
Plusieurs sources sont disponibles pour connaitre l’étendue de l’utilisation des animaux à des fins scientifiques. Malgré leur intérêt, vous imaginez bien que les chiffres varient selon le point de vue - les institutions engagées dans le recherche ou celles œuvrant pour la défense des animaux… et la grande difficulté réside dans l’interprétation des chiffres que l’on trouve ici et là. Tantôt il s’agit du nombre d’animaux testés (sans que l’on sache à quelles fins), parfois il s’agit du nombre d’animaux « tués à cause de la course au progrès ».
Les chiffres fournis par le Ministère de l’enseignement scientifique de la recherche et de l’innovation (France) sont assez précis mais ne concernent que la recherche fondamentale, recherches sur les pathologies humaines ou encore des études toxicologiques. Bien entendu l’enquête annuelle repose sur les données transmises par l’ensemble des établissements utilisant des animaux à des fins scientifiques (nous n’avons pas trouvé de données sur d’éventuels manquements à ces obligations). Ce document répond aux obligations réglementaires européennes (article 54.2 de la directive 2010/609/UE et décision d'exécution 2012/707/UE)
Les grands principes de cette réglementation sont sur le site de l’INSERM ainsi que sur Eur-lex.
Vous trouverez en outre quelques informations sur les solutions alternatives proposées par l’Union européenne : REACH est un règlement de l'Union européenne adopté pour mieux protéger la santé humaine et l'environnement contre les risques liés aux substances chimiques, tout en favorisant la compétitivité de l'industrie chimique de l'UE. Il promeut également des méthodes alternatives pour l'évaluation des dangers des substances afin de réduire le nombre d'essais sur les animaux.
D’autres chiffres à l’échelon mondial existent mais émanent le plus souvent d’organismes de défense des animaux (sources engagées voire militantes) :
-Des millions d’animaux utilisé ou tués au nom du progrès (sans véritables sources)
-Le site Notreplanète.info nous dit : Méconnue et peu médiatisée, l'expérimentation animale en Europe tue dans des souffrances psychologiques et physiques des millions d'animaux tous les ans pour des résultats plus que discutables, voire sans aucun intérêt. Le dernier bilan officiel de la Commission Européenne tend à minimiser les incroyables chiffres européens de cette industrie de l'horreur.
Il cite le rapport dernier bilan officiel de l'UE (données 2017 des 28 États membres) paru le 5 février 2020 : 2019 report on the statistics on the use of animals for scientific purposes in the Member States of the European Union in 2015-2017 (non disponible en français)
-Le site Recherche animale est piloté par le Gircor, groupe interprofessionnel de réflexion et de communication sur la recherche. Sa mission est d’informer sur la recherche animale (ou expérimentation animale) afin que le public puisse bâtir son opinion sur ce sujet en connaissance de cause.
-Quelques chiffres sur Peta "People for the ethical treatment of animals". Les sources sont mentionnées en fin d’article.
Facts and Figures
United States (2017) : Almost 1 million animals are held captive in laboratories or used in experiments (excluding rats, mice, birds, reptiles, amphibians, and agricultural animals used in agricultural experiments), plus an estimated 100 million mice and rats
Canada (2018) : 3.9 million animals used in experiments ; 120,099 animals subjected to “severe pain near, at, or above the pain tolerance threshold of unanesthetized conscious animals”
United Kingdom (2018) : 3.52 million procedures on animals ; Of the 1.8 million experiments completed in 2018, 94,000 were assessed as “severe,” including “long-term disease processes where assistance with normal activities such as feeding and drinking are required or where significant deficits in behaviours/activities persist.”
Quelques articles avec des points de vue différents pour vous permettre d’exercer votre libre arbitre :
- Pourquoi nous continuons à tester nos médicaments sur des animaux ?
- L’utilisation responsable des animaux dans la recherche (Laboratoire Sanofi)
- Les pratiques cruelles d’un laboratoire allemand sur les animaux (attention : images pouvant heurter)
- 40 raisons en faveur de l’utilisation d’animaux dans la recherche
- Cosmétiques : ne vous fiez pas à l’allégation "non testé sur les animaux" (Ministère de l’économie)
- En Europe, l’industrie cosmétique est la seule pour laquelle il existe une interdiction des tests sur animaux (Fédération des entreprises de beauté)
- Expérimentation animale dans les cosmétiques: pour une interdiction mondiale (parlement européen)
Parmi les ouvrages consultés : L’Europe des animaux : utiliser le levier européen pour la cause animale par Pascal Durand et Christophe Marie : il y est question entre autres des alternatives à l’expérimentation animale, mais l’opacité semble dominer tant les exceptions (failles ?) existent entre les directives européennes et les dispositions nationales, la composition dans les comités d’éthique des établissements utilisant des animaux voués à l’expérimentation…
Voir également Peter Singer et la libération animale. P. singer a publié son livre en 1975 et est souvent considéré comme le père du mouvement de libération animale : P. Singer ne s’oppose pas catégoriquement à l’expérimentation animale. Mais il estime que pour être légitime, elle doit satisfaire à au moins deux conditions :
-Il ne faut pas qu’il existe d’expérience alternative
-Il faut que les bénéfices soient supérieurs aux couts
Bonne journée !
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