Question d'origine :
Bonjour,
Pourquoi, d'une manière générale, sommes-nous plus en admiration devant un massif montagneux, une étendue désertique ou un lac au milieu des bois que devant une station d'épuration, la tour de la Part-Dieu ou le stade de Wembley?
Merci beaucoup et bonne journée!
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 06/11/2020 à 14h10
Bonjour,
Votre question renvoie à la notion philosophique de l'esthétique environnementale :
"Née au tournant des années quatre-vingt-dix dans le monde anglo-saxon et réunissant depuis des philosophes, des géographes, des cognitivistes, des artistes ou des paysagistes,l’esthétique environnementale interroge l’expérience esthétique de la nature et des environnements quotidiens . Envisageant l’environnement comme le résultat de systèmes et de gestes sociaux-techniques organisés pour produire des formes, les praticiens de ce champ des humanités environnementales cherchent à expliciter la saisie esthétique de l’environnement par l’homme, c'est-à-dire les connexions sensibles que celui-ci établit avec le monde non-humain, les jugements de goût qu’il formule à son propos et, finalement, la façon dont il inscrit l’environnement à l’intérieur de lui-même ."
source : Portail des humanités environnementales
Pour répondre à votre question, nous vous renvoyons à l'ouvrage d'Alexandre Lacroix : Devant la beauté de la nature [Livre] : pourquoi tant d'émotions face au spectacle de la nature ? qui nous dit que notre sensibilité à la beauté des paysages est constitutive de notre humanité. Il explique :
"lorsque nous sommes confrontés au spectacle du beau naturel, il s’agit d’une expérience physiologique (nous percevons la nature avec nos cinq sens, et pas seulement avec la vue), mais aussi métaphysique.
En effet, devant une œuvre d’art, l’humain est face à l’humain. C’est un homme qui s’adresse à un autre homme, à travers une expression artistique. À contrario, quand nous admirons un ciel étoilé, un questionnement métaphysique se dégage. L’humain est mis en contact avec le non-humain, avec ce qui n’a pas d’intention de sens, et les questions les plus profondes surgissent immédiatement : Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?, ou encore Pourquoi suis-je une conscience éveillée face à ce ciel immense ?. Par cette contemplation, l’humain se détache des interactions sociales mais aussi des échanges, des langages, des symboles – sentiment d’ouverture très singulier dont l’art n’offre pas l’équivalent.
source : Les-philosophes.fr
Nous vous invitons à suivre ce Cours de philosophie sur la beauté de la nature.
Comme indiqué dans cet article de Guy Godin, La notion d'admiration, le mot admiration induit une notion de plaisir où la sensibilité et l'intelligence de l'homme se mêlent.
" admirari est définit comme suit : " Éprouver de l’admiration à la vue ou en présence de quelque chose, éprouver ce plaisir de l’âme que procure un objet par sa grandeur, son élévation, sa perfection extraordinaire". [...] cette complexité dans l’acte de vision est souvent le signe d’une intervention de l’intelligence dans la connaissance sensible.
Le sens est en effet une puissance naturelle limitée à un objet particulier et dont le mode d’opération est prédéterminé par la nature elle-même. Ce mode ne devient complexe que dans la mesure où la raison s’y mêle. "
Nous vous laissons poursuivre la lecture de ces documents pour mieux cerner ces différentes notions de beauté et de plaisirs esthétiques liés à l'environnement :
- Esthétique de l'environnement [Livre] : appréciation, connaissance et devoir / textes réunis et traduits par Hicham-Stéphane Afeissa et Yann Lafolie ; présentation par Hicham-Stéphane Afeissa
- Diane Linder, « L’esthétique environnementale comme cadre de pensée pour appréhender la « sensibilité paysagère » : perspectives historiques et débats contemporains », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement, Volume 18 Numéro 3 | décembre 2018
- Schaeffer Jean-Marie, « Esthétique de la nature ou esthétique environnementale ? », Nouvelle revue d’esthétique, 2018/2 (n° 22), p. 55-64.
- Hess Gérald, « Éditorial : l’environnement et l’esthétique », La Pensée écologique, 2018/1 (N° 2)
- Frédéric Ducarme : « L’idée de nature est un concept très... culturel » / Propos recueillis par Pierre Barthélémy - Le Monde - 10 octobre 2020
- quelques textes : Beauté naturelle et beauté artistique
- Marion Heinz, « La beauté comme condition de l’humanité. Esthétique et anthropologie dans les « Lettres sur l’éducation esthétique » », Revue germanique internationale [En ligne], 22 | 2004, mis en ligne le 01 septembre 2011
- Le plaisir esthétique relève-il de la sensibilité ?
- Pourquoi sommes-nous sensibles à la beauté ?
Bonne journée
Votre question renvoie à la notion philosophique de l'
"Née au tournant des années quatre-vingt-dix dans le monde anglo-saxon et réunissant depuis des philosophes, des géographes, des cognitivistes, des artistes ou des paysagistes,
source : Portail des humanités environnementales
Pour répondre à votre question, nous vous renvoyons à l'ouvrage d'Alexandre Lacroix : Devant la beauté de la nature [Livre] : pourquoi tant d'émotions face au spectacle de la nature ? qui nous dit que notre sensibilité à la beauté des paysages est constitutive de notre humanité. Il explique :
"lorsque nous sommes confrontés au spectacle du beau naturel, il s’agit d’une expérience physiologique (nous percevons la nature avec nos cinq sens, et pas seulement avec la vue), mais aussi métaphysique.
En effet, devant une œuvre d’art, l’humain est face à l’humain. C’est un homme qui s’adresse à un autre homme, à travers une expression artistique. À contrario, quand nous admirons un ciel étoilé, un questionnement métaphysique se dégage. L’humain est mis en contact avec le non-humain, avec ce qui n’a pas d’intention de sens, et les questions les plus profondes surgissent immédiatement : Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?, ou encore Pourquoi suis-je une conscience éveillée face à ce ciel immense ?. Par cette contemplation, l’humain se détache des interactions sociales mais aussi des échanges, des langages, des symboles – sentiment d’ouverture très singulier dont l’art n’offre pas l’équivalent.
source : Les-philosophes.fr
Nous vous invitons à suivre ce Cours de philosophie sur la beauté de la nature.
Comme indiqué dans cet article de Guy Godin, La notion d'admiration, le mot admiration induit une notion de plaisir où la sensibilité et l'intelligence de l'homme se mêlent.
" admirari est définit comme suit : " Éprouver de l’admiration à la vue ou en présence de quelque chose, éprouver ce plaisir de l’âme que procure un objet par sa grandeur, son élévation, sa perfection extraordinaire". [...] cette complexité dans l’acte de vision est souvent le signe d’une intervention de l’intelligence dans la connaissance sensible.
Le sens est en effet une puissance naturelle limitée à un objet particulier et dont le mode d’opération est prédéterminé par la nature elle-même. Ce mode ne devient complexe que dans la mesure où la raison s’y mêle. "
Nous vous laissons poursuivre la lecture de ces documents pour mieux cerner ces différentes notions de beauté et de plaisirs esthétiques liés à l'environnement :
- Esthétique de l'environnement [Livre] : appréciation, connaissance et devoir / textes réunis et traduits par Hicham-Stéphane Afeissa et Yann Lafolie ; présentation par Hicham-Stéphane Afeissa
- Diane Linder, « L’esthétique environnementale comme cadre de pensée pour appréhender la « sensibilité paysagère » : perspectives historiques et débats contemporains », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement, Volume 18 Numéro 3 | décembre 2018
- Schaeffer Jean-Marie, « Esthétique de la nature ou esthétique environnementale ? », Nouvelle revue d’esthétique, 2018/2 (n° 22), p. 55-64.
- Hess Gérald, « Éditorial : l’environnement et l’esthétique », La Pensée écologique, 2018/1 (N° 2)
- Frédéric Ducarme : « L’idée de nature est un concept très... culturel » / Propos recueillis par Pierre Barthélémy - Le Monde - 10 octobre 2020
- quelques textes : Beauté naturelle et beauté artistique
- Marion Heinz, « La beauté comme condition de l’humanité. Esthétique et anthropologie dans les « Lettres sur l’éducation esthétique » », Revue germanique internationale [En ligne], 22 | 2004, mis en ligne le 01 septembre 2011
- Le plaisir esthétique relève-il de la sensibilité ?
- Pourquoi sommes-nous sensibles à la beauté ?
Bonne journée
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