Question d'origine :
Bonjour, Une scène de ce merveilleux film m'intrigue : lors de sa conférence à l'ONU, Lacombe fait entendre l'enregistrement capté en Inde des chants de la fameuse mélodie pentatonique. Le magnétophone est manipulé sur l'estrade, derrière lui, par un homme souriant dont la pose est tout sauf naturelle et qui semble être un caméo de scientifique ou d'ufologue... en tout cas je ne parviens plus à savoir si je l'ai lu qqe part ou si c'est mon intime conviction... Et je n'ai rien trouvé sur le net à son sujet. Sauriez-vous m'aidez ? En vous remerciant,
Réponse du Guichet
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- Département : Arts et Loisirs
Le 15/11/2020 à 13h26
Si ufologue il y a, au terme de nos recherches, c’est Jacques Vallée, l’ufologue français qui inspira le personnage de Claude Lacombe incarné par Truffaut qui ne peut donc être celui que vous évoquez. Il ne semble pas que le véritable Jacques Vallée apparaisse dans le film. Nous n’avons pas trouvé d’informations l’indiquant du moins.
« François Truffaut, dont le personnage de Claude Lacombe est inspiré par le – vrai – ufologue français Jacques Vallée, avait tellement de mal avec l'anglais qu'il affichait ses répliques partout dans les décors, là où la caméra ne les verrait pas. Au pied de la Tour du diable, une de ses répliques est scotchée sur la poitrine d'un militaire filmé de dos»
A contario, le scientifique Joseph Allen Hynek,
« qui a théorisé les trois types de rencontres avec des extraterrestres (1er type : observation, 2e type : preuves, 3e type : contact), a été invité dans la scène finale du film. Il est reconnaissable à sa pipe. »
Cet article du journal Le Point recense un certain nombre d’anecdotes sur le film et démontre à la fois le
« Le pianiste de la scène finale n'est autre que le technicien envoyé par le fabricant du piano pour installer l'engin sur le tournage. Fasciné par son visage, Spielberg l'a recruté pour son film... Dans la même veine, la plupart des contrôleurs aériens visibles au début du film en sont de véritables ».
Rappelons que pas moins d’une centaine de figurants étaient sollicités quotidiennement.
L'appétence du réalisateur pour la science-fiction vaut aussi pour la science « J'ai dévoré tous les ouvrages de science-fiction; j'étais un vrai fou des étoiles. Et je le suis toujours (...). C'était mon initiation au monde au-delà du nôtre".
Pour son projet « Il contacte l'armée américaine et la NASA. Mais ces institutions ne l'entendent pas de cette oreille. Elles déconseillent formellement à Spielberg de faire son film. "Avant le tournage, nous dit Spielberg, j'avais demandé la coopération des experts de la NASA. On m'expliqua dans une longue lettre que mon projet n'était pas positif pour le programme spatial et pas sain pour le public".
C'est pourquoi, lorsque Spielberg entame son projet, il prend contact avec le professeur Joseph Allen Hynek. A cette époque, il est sans doute, le plus grand spécialiste mondial en matière de soucoupes volantes. Astrophysicien, il était conseiller du Blue Book, le projet de l'armée américaine chargé de démasquer les vraies des fausses manifestations extraterrestres, avant de donner sa démission en 1965, lors de la prise de contrôle du projet Blue Book par la CIA. "J'ai accepté de travailler avec Spielberg pour aider les témoins à raconter plus librement leurs expériences sans craindre d'être pris pour des fous", expliquera le scientifique. »
Sans pouvoir visionner la scène décrite et sans éléments, nous ne pouvons que formuler des hypothèses. Il serait possible de penser à
Ce « caméo » pourrait aussi être une allusion à Aimé Michel qui inspira Jacques Vallée et dont le parcours interpelle eu égard à la scène qui vous interroge:
« Il réussit, à Paris, le concours d’entrée à un stage de formation d’ingénieurs du son proposé par le Studio d’Essai de la Radiodiffusion Nationale à l’initiative de Pierre Schaeffer. (-) Il entreprend en 52 ce qu’il nomme ses « «tribulations de chercheur parallèle» »
Ces publications ont très probablement nourri le travail du réalisateur qui ne laissait place qu’à un
Lueurs sur les soucoupes volantes (1954), la première étude sérieuse sur ce sujet controversé et de nombreux articles : Vous y croyez, vous, aux extraterrestres? ;Bas le masque professeur Hynek ; Sur la nature réelle de l’observation rapprochée ; Sur l’hypothèse extra-terrestre...
Nous vous invitons à la lecture du mémoire très riche Rencontres du troisième type Cartographie d'une perception populaire de l'ufologie d’Anne-Lise Dall-Agnola, notamment la page 113. Ce travail contient une liste exhaustive de la couverture presse du film dont certains titres sont conservés à la bibliothèque (Le film français ; L’Express ; Le Monde ; Les Cahiers du cinéma ; Positif, entre autres,
tout comme ces ouvrages dont nous n’avons pu parcourir les données :
Citizen Spielberg de John Baxter
l’aventure Spielberg de Tony Crawley
Steven Spielberg: une rétrospective de Richard Schickel
Dictionnaire des personnages du cinéma de Gilles Horvilleur
la science à l’écran, le savant et la science dans le cinéma de fiction de René Predal
Mad movies les films de l’espace de Jean-Pierre Putters
Aux limites de la réalité de Joseph Allen Hynek
Le scénario est disponible à la cinémathèque française
Ce « caméo » pourrait être tout simplement l’incarnation d’un
In fine, nous ne pouvons donc orienter votre intime conviction : lecture ou appréciation ?
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