Question d'origine :
Bonjour, Je cherche des informations sur la source découverte par le teinturier Brunet à Saint-Georges vers 1818, et qui aurait permis de guérir certaines maladies de peau ? Merci de votre aide,
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 30/01/2021 à 13h32
Bonjour,
L’histoire des eaux minérales de St-Georges nous est exposée très brièvement dans un article « Les eaux minérales lyonnaises » paru dans le journal Lyon Républicain » (6-12-1933). Nous reproduisons ici l’intégralité de ce texte :
Les premières (eaux minérales de Lyon) furent celles de Saint-Georges signalées en 1818, 53 rue Saint-Georges en face de la fontaine des Trois-Cornets. Pendant les premières années, il y eu de nombreuses guérisons mais des jaloux ou des sceptiques insinuèrent que la minéralisation de ces eaux était artificielles et qu’il n’y avait là qu’un excellent procédé trouvé par leur propriétaire pour se créer une source de revenus faciles (le teinturier Brunet, installé à cette adresse, est guéri de son eczéma après avoir pris un bain dans ce puits servant à alimenter son atelier). Il y eu une controverse de plusieurs années, appuyée de nombreuses expertises, qui sema le doute et ruina par là le crédit des eaux de la rue Saint-Georges, qui ne guérirent plus comme jadis les gastro-entérites, les irritations intestinales, les flueurs blanches, confirmant ainsi que la vertu d’un médicament est surtout fonction de la confiance que le malade met en lui… Les eaux minérales de la rue Saint-Georges, abandonnées parce que tuées par le doute, furent remplacées vers 1840 par celles de Saint-Clair, cette fois accueillies sans emballement.
Au sujet de cette source thermale un article assez complet et bien documenté est à lire dans les Cahiers lyonnais d’histoire de la médecine (n°2, 1958): « Le thermalisme à Lyon. Les eaux minérales de St-Georges » par René Deroudille. Nous citons ici la partie du texte où il est question du déclin progressif de la source. […] Si le régisseur (Brunet) cite les recommandations de (plusieurs docteurs), ainsi que les attestations de plusieurs curés, il est accusé par d’autres médecins de préparer lui-même les « eaux minérales » avec de la limaille de fer et des produits tinctoriaux.
Des lors, la vogue des eaux de Saint-Georges diminue vite comme en font foi les lettres adressées le 30 avril 1826 au maire de Lyon et le 16 octobre 1828 au Comte de Brosse, conseiller d’Etat, préfet du Rhône, pour obtenir d’eux une diminution de la taxe d’exploitation fixée à 100 francs.
« L’établissement est fort peu de chose, précise Brunet, dans sa lettre au préfet…ce n’est qu’un très petit local situé dans le plus mauvais quartier de Lyon où les personnes n’osent venir. De plus la source est souvent, au cours de l’été, influencée par la Saône ».
En fait le public et les médecins commençaient à négliger les vertus souveraines des eaux de Saint-Georges dont la notoriété n’eut que la durée d’un feu de paille.
Brunet se maintient encore rue St-Georges jusqu’en 1833 date où la source passe aux mains de Gautier, inscrit sur les registres « comme tenant les eaux minérales » durant l’année 1836-1837 et c’est finalement Aillaud Hypolithe donné comme « moulinier et marchand d’eau minérale » qui exploite l’établissement de la rue Saint-Georges jusqu’en 1844, époque où nous le retrouvons « moulinier à la cité du Rhône » aux Brotteaux.
La source de Saint-Georges est tarie…ou plutôt ses revenus sont devenus si médiocre que personne ne se soucie plus des eaux minérales d’antan.
L’article est accompagné d'une bibliographie. A lire en ligne ci-dessous :
- Dissertation sur la découverte d’une source d’Eau Minérale ferrugineuse et sulfureuse dans la ville de Lyon
- Eaux Minérales sises dans la rue de Saint-Georges et découvertes en 1818 par le sieur Brunet, régisseur de la source
- Rapport sur l'eau minérale ferrugineuse de Saint-Georges, à Lyon
Bonne journée
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