Question d'origine :
Bonjour, Je me permets de vous contacter car je suis à la recherche d’informations concernant le mur de soutènement du parc de la Tête d’Or sur le boulevard Stalingrad. Connaissez-vous sa date de réalisation ? est-elle simultanée à la date de création du parc en 1857 ou résulte-t-elle de la redéfinition des voies sur remblais au début du XXe siècle ? Je vous remercie par avance pour votre aide, Bien cordialement, Julie
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 29/03/2021 à 08h00
Bonjour,
Précisons qu’en raison de la situation sanitaire, nous sommes actuellement en télétravail. Pour vous répondre, nous devons nous contenter des ressources disponibles en ligne. Celles-ci ne nous ont malheureusement pas permis de trouver des informations précises sur la création du mur de soutènement du parc de la Tête d’Or sur le boulevard Stalingrad.
Un indice toutefois : peut-être a-t-il été érigé autour du 16 novembre 1905, époque où de gros travaux ont été réalisés le long de la voie de chemin de fer Botteaux comme en témoigne cet article de la Construction Lyonnaise dont voici quelques extraits :
De très importants travaux s’exécutent en ce moment aux Brotteaux. Bien que, à première vue, ils ne paraissent pas très avancés, ce me semble intéressant d’en entreprendre dès maintenant le compte rendu. Car, à la longue période d’études – d’une durée de sept à huit ans – succède celle de la mise en œuvre, se continuant activement. […] c’est, au bas mot, à transporter 800.000 mètres cubes de remblais puisés à Décines à l’aide d’un excavateur mécanique, c’est encore 40.000 mètres cubes de maçonnerie à élever et 5.000 tonnes de charpente métallique à mettre en place. Mais aussi, il en résultera la création d’un beau quartier, sans compter la suppression des passages à niveau si incommodes, si dangereux pour la circulation des voitures et des tramways.
Quel bouleversement pour réaliser ce vaste projet ! Le boulevard Pommerol est abaissé de plusieurs mètres, presque au niveau des égouts ; abaissé également le cours Lafayette, tandis qu’ailleurs des maisons en bordure de rues sont enterrées d’un étage. En outre, onze ponts sont à construire. Après avoir longé le Parc de la Tête d’Or, la voie ferrée passera au-dessus du boulevard Montgolfier, du boulevard Pommerol, du cours Vitton, de la rue Moncey, de la rue Vauban, du cours Lafayette, de la rue Paul-Bert, de l’avenue Félix-Faure, et passera au-dessus du cours Gambetta, de l’avenue des Ponts et de la route de Vienne. D’une part, des passages supérieurs à l’aide de remblais, d’autre part, des passages inférieurs provoquant des déblais. Tous ces pont métalliques, de plus en plus larges à mesure qu’ils sont plus proches de la gare, elle-même exhaussée de 4 mètres au-dessus du sol, - comme les gares Montparnasse et Saint-Lazare dominent les rues adjacentes, - ne sont pas construits aux frais de la Compagnie. […]
Pendant qu’une locomotive amène de Décines une longue file de wagons de remblais, les terrassiers transportent sur l’emplacement de la nouvelle ligne la terre qu’ils retirent du boulevard Pommerol, les maçons élèvent des murs de soutènement de la voie ; ici, la force électrique, provenant de Jonage, place les piliers du hall de la gare sur les libages en pierre de Villebois, là s’achèvent les égouts d’assainissement et les sous-sols du bâtiment des voyageurs ; tout cela dans le bruit des marteaux rivant les tabliers des ponts.
Petite précision : le boulevard Stalingrad s'est appelé boulevard Pommerol au début du XXe siècle :
" Si le boulevard prit le nom de Pommerol à la fin du siècle précédent, il ne le conserva qu'une cinquantaine d'années. En effet, en 1946, alors que s'allume la guerre froide, la commune de Villeurbanne, par son premier magistrat, le Docteur Georges Levy, veut affirmer sa différence avec Lyon la voisine. " A la demande de l'association France-URSS " déclara alors le premier magistrat, " pour rappeler à tous dans quelles conditions et à quel moment fut stoppée l'avance allemande par l'héroïque résistance d'une ville désormais mémorable, le nom de boulevard Stalingrad sera donné au boulevard Pommerol..." "
source : 1946 : le boulevard marqué par la guerre - Le Progrès - Lyon - mardi 28 juillet 1998
Nous avons trouvé deux photographies qui montrent que ces murs de soutènement n'existaient pas à la création du parc et qu'ils ont probablement été réalisé durant le XXe siècle :
- Vue sur le parc de la tête d'Or
- Photographie aérienne de l'hippodrome du Grand Camp à Villeurbanne
Nous ne pouvons que vous conseiller de contacter le Rize de Villeurbanne qui abrite les archives municipales. Nous poursuivrons de notre côté quelques recherches dans nos fonds dès notre retour à la Bibliothèque municipale de Lyon. Nous ne manquerons pas de vous faire part de nos découvertes.
Bonne journée.
Précisons qu’en raison de la situation sanitaire, nous sommes actuellement en télétravail. Pour vous répondre, nous devons nous contenter des ressources disponibles en ligne. Celles-ci ne nous ont malheureusement pas permis de trouver des informations précises sur la création du mur de soutènement du parc de la Tête d’Or sur le boulevard Stalingrad.
Un indice toutefois : peut-être a-t-il été érigé autour du 16 novembre 1905, époque où de gros travaux ont été réalisés le long de la voie de chemin de fer Botteaux comme en témoigne cet article de la Construction Lyonnaise dont voici quelques extraits :
De très importants travaux s’exécutent en ce moment aux Brotteaux. Bien que, à première vue, ils ne paraissent pas très avancés, ce me semble intéressant d’en entreprendre dès maintenant le compte rendu. Car, à la longue période d’études – d’une durée de sept à huit ans – succède celle de la mise en œuvre, se continuant activement. […] c’est, au bas mot, à transporter 800.000 mètres cubes de remblais puisés à Décines à l’aide d’un excavateur mécanique, c’est encore 40.000 mètres cubes de maçonnerie à élever et 5.000 tonnes de charpente métallique à mettre en place. Mais aussi, il en résultera la création d’un beau quartier, sans compter la suppression des passages à niveau si incommodes, si dangereux pour la circulation des voitures et des tramways.
Quel bouleversement pour réaliser ce vaste projet ! Le boulevard Pommerol est abaissé de plusieurs mètres, presque au niveau des égouts ; abaissé également le cours Lafayette, tandis qu’ailleurs des maisons en bordure de rues sont enterrées d’un étage. En outre, onze ponts sont à construire. Après avoir longé le Parc de la Tête d’Or, la voie ferrée passera au-dessus du boulevard Montgolfier, du boulevard Pommerol, du cours Vitton, de la rue Moncey, de la rue Vauban, du cours Lafayette, de la rue Paul-Bert, de l’avenue Félix-Faure, et passera au-dessus du cours Gambetta, de l’avenue des Ponts et de la route de Vienne. D’une part, des passages supérieurs à l’aide de remblais, d’autre part, des passages inférieurs provoquant des déblais. Tous ces pont métalliques, de plus en plus larges à mesure qu’ils sont plus proches de la gare, elle-même exhaussée de 4 mètres au-dessus du sol, - comme les gares Montparnasse et Saint-Lazare dominent les rues adjacentes, - ne sont pas construits aux frais de la Compagnie. […]
Petite précision : le boulevard Stalingrad s'est appelé boulevard Pommerol au début du XXe siècle :
" Si le boulevard prit le nom de Pommerol à la fin du siècle précédent, il ne le conserva qu'une cinquantaine d'années. En effet, en 1946, alors que s'allume la guerre froide, la commune de Villeurbanne, par son premier magistrat, le Docteur Georges Levy, veut affirmer sa différence avec Lyon la voisine. " A la demande de l'association France-URSS " déclara alors le premier magistrat, " pour rappeler à tous dans quelles conditions et à quel moment fut stoppée l'avance allemande par l'héroïque résistance d'une ville désormais mémorable, le nom de boulevard Stalingrad sera donné au boulevard Pommerol..." "
source : 1946 : le boulevard marqué par la guerre - Le Progrès - Lyon - mardi 28 juillet 1998
Nous avons trouvé deux photographies qui montrent que ces murs de soutènement n'existaient pas à la création du parc et qu'ils ont probablement été réalisé durant le XXe siècle :
- Vue sur le parc de la tête d'Or
- Photographie aérienne de l'hippodrome du Grand Camp à Villeurbanne
Nous ne pouvons que vous conseiller de contacter le Rize de Villeurbanne qui abrite les archives municipales. Nous poursuivrons de notre côté quelques recherches dans nos fonds dès notre retour à la Bibliothèque municipale de Lyon. Nous ne manquerons pas de vous faire part de nos découvertes.
Bonne journée.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 02/04/2021 à 12h48
Bonjour,
Notre retour rapide à la bibliothèque et les nouvelles recherches menées dans notre fonds documentaire ne nous ont pas permis de trouver une date définitive de création de ces murs de soutènement. Toutefois, d'autres informations intéressantes ont attiré notre attention :
1894 est également l'année de incorporation à la ville de Lyon de la partie villeurbannaise du parc. En effet, à la création du parc, le domaine est constitué de deux territoires distincts, l'un se situant à Lyon, l'autre à Villeurbanne. Suite à de nombreux problèmes, la ville de Lyon demande la révision de ces limites.
La frontière entre les deux communes traverse tout le parc en diagonale, du nord au sud-est, ce qui laisse à la ville de Lyon une étendue de 66 hectares de terrain. Cette dernière demande donc au gouvernement dès 1882 de régulariser la situation. Elle espère ainsi repousser etfixer ses limites sur le talus du chemin de fer, considéré alors comme une limite naturelle . Cependant, face à de nombreuses protestation villeurbannaises, les deux partis mettent 12 ans à s'accorder.
[...] c'est Jean Casimi-Perier, président sous la IIIe République (27 juin 1894 - 15 janvier 1895), qui promulguera le 17 décembre 1894 la loi prononçant l'annexion à la commune de lyon de cette partie du parc située à Villeurbanne. C'est ainsi que Villeurbanne a perdu sa portion du parc de la Tête d'Or.
source : Le parc de la Tête d'Or [Livre] / Olivier Perrin
A la fin du XIXe siècle, lorsque la ville de Lyon récupère cette partie du parc sur la commune de Villeurbanne, on ne parle donc que d'un talus et non d'un mur de soutènement.
Pour en savoir plus, peut-être faudrait-il regarder du côté des archives. Non seulement celles du Rize de Villeurbanne mais aussi de la ville de Lyon.
Bonne journée.
Notre retour rapide à la bibliothèque et les nouvelles recherches menées dans notre fonds documentaire ne nous ont pas permis de trouver une date définitive de création de ces murs de soutènement. Toutefois, d'autres informations intéressantes ont attiré notre attention :
1894 est également l'année de incorporation à la ville de Lyon de la partie villeurbannaise du parc. En effet, à la création du parc, le domaine est constitué de deux territoires distincts, l'un se situant à Lyon, l'autre à Villeurbanne. Suite à de nombreux problèmes, la ville de Lyon demande la révision de ces limites.
La frontière entre les deux communes traverse tout le parc en diagonale, du nord au sud-est, ce qui laisse à la ville de Lyon une étendue de 66 hectares de terrain. Cette dernière demande donc au gouvernement dès 1882 de régulariser la situation. Elle espère ainsi repousser et
[...] c'est Jean Casimi-Perier, président sous la IIIe République (27 juin 1894 - 15 janvier 1895), qui promulguera le 17 décembre 1894 la loi prononçant l'annexion à la commune de lyon de cette partie du parc située à Villeurbanne. C'est ainsi que Villeurbanne a perdu sa portion du parc de la Tête d'Or.
source : Le parc de la Tête d'Or [Livre] / Olivier Perrin
A la fin du XIXe siècle, lorsque la ville de Lyon récupère cette partie du parc sur la commune de Villeurbanne, on ne parle donc que d'un talus et non d'un mur de soutènement.
Pour en savoir plus, peut-être faudrait-il regarder du côté des archives. Non seulement celles du Rize de Villeurbanne mais aussi de la ville de Lyon.
Bonne journée.
Commentaire de
baraban :
Publié le 27/04/2021 à 21:18
Voici une contribution qui pourrait répondre à la question initiale :
Le site Ferro-Lyon est une mine d'information à propos de tout ce qui est sur rail à Lyon.
Suite à ma demande il m’a été répondu de façon claire et documentée à la question de la date de construction du "Mur de soutènement bd Stalingrad" :
"Les travaux de mise à 4 voies de la ligne entre Lyon-Saint-Clair et Lyon-Brotteaux ont débuté avant la seconde guerre mondiale.
Les murs de soutènement ont été construits en grande partie juste avant guerre, mais le conflit a ensuite tout arrêté.
Le chantier a repris lentement à cause de la pénurie de matériaux en même temps que la reconstruction du viaduc sur le Rhône.
Je n'ai pas la date exacte de début du chantier. Probablement en 1938-39, mais pas avant, c'est certain."
Par ailleurs il est intéressant de noter que la limite Lyon-Villeurbanne se situe à l'ouest de la voie ferrée (donc côté Parc).
Cordialement à toute l'équipe.
Baraban
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 28/04/2021 à 07h27
Bonjour,
Nous vous remercions chaleureusement de votre précision et de la source que vous nous faites découvrir ! Que des usager.es rebondissent sur nos réponses nous ravit.
Bonne journée.
Nous vous remercions chaleureusement de votre précision et de la source que vous nous faites découvrir ! Que des usager.es rebondissent sur nos réponses nous ravit.
Bonne journée.
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Commentaires 1
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