Question d'origine :
Bonjour,
Je souhaiterais savoir s'il existe des études scientifiques concernant les régimes alimentaires végétaliens chez les enfants et quelle est (ou quelles sont) leur(s) position(s) à ce sujet.
Je voudrais en effet savoir si le régime végétalien est déconseillé ou non chez les enfants (de la naissance à l'adolescence).
Je vous remercie et vous souhaite une bonne journée !

Réponse du Guichet

Bonjour,
Tout d’abord, je vous propose une précédente réponse du guichet du savoir qui détaille les différences entre les régimes végétariens, végétaliens et autres. Pour compléter, voici une définition du végétalisme par Wikipédia qui propose un chapitre sur les enfants qui renvoie à des références intéressantes.
D’après nos recherches, concernant l’alimentation végétalienne pour les enfants, il existe actuellement deux positions scientifiques sur le sujet, comme le précise la revue médicale suisse :
Et de préciser :
Les données actuelles de la littérature ne permettent pas une recommandation générale pour tous les enfants de l’alimentation végétalienne. Cependant, si tel est le choix des parents pour des raisons éthiques, morales ou religieuses, un accompagnement médical et diététique des familles est à soutenir et à prévoir sur le long cours, avec des surveillances biologiques et des supplémentations notamment en vitamine B12. Plus l’enfant est jeune, et plus déséquilibré et à risque de carence pour lui peut être ce mode d’alimentation.
Par contre, les professionnels sont unanimes sur les effets négatifs, voire mortels, sur le nourrisson. Seul le lait de la mère ou les laits maternels apportent les éléments nécessaires à leur croissance.
D’autre part, on peut voir la complexité de la question quand Agnès Buzin, Ministre de la santé déclare que « le véganisme exposait les enfants à certaines carences, les végétaux ne possédant par exemple pas les protéines nécessaires à la croissance ». La position de la France est donc assez floue. « En effet, l’absence de consensus scientifique participe à une confusion autour du végétarisme et du végétalisme dont l’importance varie selon le degré d’exclusion alimentaire. Ce manque de clarté rend le positionnement des médecins généralistes sur les alimentations particulières plus complexe et délicat. »
Citations extraites d’un mémoire sur l’Évaluation du niveau de connaissance des populations de professionnels de santé et végan sur le risque de carence nutritionnelle lie au régime végétalien de Kenza Guellab, 2020.
En France, il existe 3 recommandations sur ce sujet :
- Avis de l’Anses : Saisine n° 2011-SA-0261 évaluation des risques liés à l’utilisation de boissons autres que le lait maternel et les substituts du lait maternel dans l’alimentation des nourrissons de la naissance à 1 an.
- GFHGNP (Groupe Francophone d’Hépatologie-Gastroentérologie et nutrition pédiatriques) a publié dans les archives de pédiatrie ses recommandations pour prévenir au mieux les carences nutritionnelles auxquelles s’exposent les enfants et adolescents qui adoptent un régime végétalien.(en anglais)
- Les recommandations du PNNS4 du gouvernement français : "Les personnes ne consommant aucun produit animal (ni viande, ni poisson, ni charcuterie, ni œuf, ni lait, fromage, yaourt ou produit laitier) risquent des carences graves en vitamine B12 conduisant à des anémies sévères : en effet seuls les produits animaux contiennent cette vitamine.
Même en parvenant à diversifier suffisamment leur alimentation les végétaliens doivent donc, en lien avec un médecin traitant, un diététicien ou un pharmacien, recevoir un supplément sous forme de médicament ou de complément alimentaire. "
Il existe des études sur les adultes mais presque aucune sur les enfants, ce qui relèverait de la maltraitance si les résultats étaient négatifs. C’est pour cette raison qu’il est difficile d’avancer des éléments sûrs sur l’alimentation végétalienne des enfants.
Mais une étude chez les enfants végétaliens britanniques, montre que les enfants sont légèrement plus petits et plus légers que la moyenne (notamment les garçons) mais ne montre pas de déficience mentale et physique.
Une autre étude finlandaise, portant sur 40 enfants en bonne santé qui suivaient un régime végétalien, végétarien ou omnivore, a montré que les supplémentations étaient obligatoires pour ne provoquer de carences. Et qu’on ne pouvait pas, d’autre part, transposer les effets d’un régime végétalien sur des adultes aux effets d’un tel régime sur des enfants.
Pour finir, vous pouvez aussi consulter les documents sur le sujet présents dans les rayons des Bibliothèques de Lyon.
Cordialement,
L’équipe de la Médiathèque du Bachut Santé .
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