Ordre de la raie

Réponse de la Documentation régionale
Bonjour,

L'association de l'Ordre de la Raie est créée le 1er janvier 1980 au restaurant « Le Pasteur », son siège social. Si le célèbre bouchon lyonnais du 83 quai de Perrache (disparu en 2001) est devenu le siège de l’Ordre de la raie, et un haut lieu de méditations sélaciennes, c’est parce que son chef, Louis Chabanel, est un cuisinier éminent et « spécialiste es-raie ».

C’est en 1979 qu’une équipe d’épicuriens gastronomes décide, par plaisanterie, « histoire de combattre la morosité ambiante », de fonder à Lyon « l’Ordre de la raie ». Les statuts sont déposés au journal officiel le 13 décembre. L’objectif : Promouvoir l’ingestion par l’homme de ce merveilleux poisson chondrichtyen, ordre des sélaciens, sous ordre des rajiformes à corps aplati en losange, à queue étroite ou souple, armée d’un aiguillon, de couleur gris cendré ou brun noirâtre parsemée de taches.
Dit plus simplement l’association a pour but de promouvoir la raie, et de récompenser les restaurateurs qui se distinguent dans la préparation de ce poisson « maudit », dont le milieu naturel est généralement composé de câpres et de beurre noisette.
La sélection se fait le plus simplement du monde : les membres de l’ordre passent leur saison à goûter ! Le jury composé des membres du bureau choisit le chef ayant préparé la meilleure raie selon leur goût.
Dans un article du Progrès du 16 décembre 1981 nous lisons que les compagnons de l’Ordre de la Raie, "remirent en grande rigolade la première raie d’honneur au cuisinier ayant su faire raie-yonner par ses talents ce merveilleux poisson chondrichtyen, de l’ordre des sélaciens, du sous ordre des rajiformes à Jean-Paul Borgeot, du restaurant "La Tassée".

L’association a honoré depuis sa création (la liste n’est pas exhaustive) Daniel Leron et Marc Perry, du "Carron", 65, boulevard Vivier-Merle (1981) ; Jeanine Ogier, patronne du "Saint-Amour", 77, rue Villeroy (1982) ; Brigitte Josserand du "Café du Jura" de la rue Tupin pour une raie à l'ancienne, et Jean-Claude Coutant, chef de Chevallier, rue Sergent-Blandan, pour une très classique raie au beurre noir (1984) ; Louis Goiset, officiant au restaurant "L'Impériale" à la Part-Dieu (1985) ; Jean-François Courtois du restaurant "Chez Jean-François" de la place des Célestins, pour sa raie aux échalotes (1987), et Jean Brouilly, restaurateur à Tarare (Raie d'honneur hors concours, 1987), pour sa raie truffée au vin rouge ; Jean-Claude Péquet, restaurateur à Lyon, 59, place Voltaire (1988). L'association est toujours en activité. En 2019 la Raie d’honneur était décernée à Clément Gilibert, du restaurant Terrasse et Marmites situé à Vénissieux (le Progrès du 03 octobre 2019).

Vous vous réjouirez nous en sommes sûrs en prenant connaissance de l'article 4 des statuts de l’ordre (publié dans le Progrès du 16/12/1981) :

- "Si elle est remise à midi, c’est la "raie au milieu".
- "Si elle est remise en chantant, c’est la raie-Ventura.
- "Si elle est remise à un novateur, c’est la raie-création.
- "Si elle est remise en présence d’un ministre, c’est la raie-publique.
- "Si elle est remise à l’unanimité du groupe, c’est la raie-pétition.
- "Si elle est remise à Saint-Paul, c’est la raie hauts-murs.
- "si elle est remise à une institution religieuse, c’est la raie du culte."

Bonne journée