Question d'origine :
Bonjour comment se déroulait un enterrement autrefois en pays bigouden etape, jour de deuil , cérémonie, habits spéciaux combien de fois le glas sonnait pour une femme, un homme, un enfant .... connaissez vous les signes interstice de la mort et quels sont 'ils merci
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 17/06/2021 à 13h13
Bonjour,
Qu'entendez-vous par "autrefois" ?
Nous avons dans nos collections plusieurs ouvrages qui abordent la question du culte des morts en Bretagne, notamment depuis le XVIe siècle :
- Les Bretons, la mort et Dieu [Livre] : de 1600 à nos jours / Alain Croix
- La Bretagne aux 16e et 17e siècles. 01 [Livre] : la vie, la mort, la foi / Alain Lacroix
- La Bretagne aux 16e et 17e siècles. 02 [Livre] : la vie, la mort, la foi / Alain Croix
- Magiciens, sorciers et culte de la mort / Charles Géniaux (ouvrage que nous n'avons pas pu consulter car il est actuellement en traitement)
- Vie et mort des Bretons sous Louis XIV / Roger Leprohon
Le Bénitier du diable : mémoires du pays bigouden est un document de Lucien Jegou qui aborde plus spécifiquement l'histoire du pays bigouden. En voici un cours extrait à propos des veillées :
"Au cours de la veillée, il n'était pas rare, si le défunt était âgé et avait bien vécu, qu'on lui adresse la parole. Puis, on passait à table pour reprendre des forces, et la veillée repartait jusqu'au matin, jusqu'à l'heure où la famille et les voisins venaient pour une ultime visite. après l'enterrement, les porteurs, et toute une joyeuse compagnie, se réunissaient pour faire la tournée des cafés, car il était admis qu'un peu d'ivresse éclaire le chemin du Paradis. (pages 192- 193)
Cultures et religion en Bretagne aux 16e et 17e siècles [Livre] / Alain Croix : 96 pages décrivent en détail les rites funéraires de Bretagne. Quelques extraits :
" Pour la veillée en particulier, geste privé, le prêtre n'intervient qu'exceptionnellement au début du XXe siècle encore, et il n'apparaît pratiquement jamais dans les multiples récits ou relevés des folkloristes du XIXe siècle. Dès son premier soupir donc, le mort, pour un temps, n'appartient pas ou plus à l'Eglise mais à ses proches, ses voisins, à sa communauté. (page 18) [...]
Le "clocheteur" passe annoncer le décès, armé de sa clochette, non pas pour convier à l'enterrement, mais bien à la veillée..." parallèlement - ou concurremment - le glas résonne dès la nouvelle du décès, et non pas seulement pour l'enterrement : je relève l'usage aussi bien de nos jours dans certaines campagnes que dans les testament du XVIIe siècle. Un véritable code du glas, local et donc réservé aux initiés, les paroissiens, est attesté au XIXe siècle et très probable au XVIIe siècle : les testateurs font presque toujours référence à "l'accoutumée", les chanoines nantais bénéficient d'une sonnerie particulière. ce système de convocation est affiné, complété, par une signalisation à vue : une grande croix de bois surmontée de torches de paille est plantée près de la maison du défunt, on suspend de chaque côté de la porte une mante noire, ou bien encore on ferme simplement tous les volets. (page 19) [...]
Une série de gestes, très anciens - c'est l'un d'eux qui nous est attesté au début du XVIIe siècle - relèvent du souci commun d'éviter à l'âme un accident de circulation au moment de son départ. Il faut ainsi vider les récipients emplis d'eau "de peur que l'âme du défunt ne s'y noye", couvrir les miroirs et cacher toutes les surfaces brillantes de peur que l'âme ne s'y heurte, ôter les écheveaux de fils de peur que l'âme ne s'y emmêle, enfermer les poules et - au XIXe siècle- chats de peur qu'ils ne blessent l'âme, laisser une ouverture dans la maison de peur que l'âme n'y soit enfermée, ne pas balayer ou au moins ne pas jeter les balayures de peur de jeter l'âme en même temps..." (page 20) [...] "
Plus loin, l'auteur décrit l'organisation du convoi :
" Elle se pratique, au moins dans les campagnes, en fonction d'usages bien précis, les hommes toujours devant les femmes, les proches immédiatement derrière le défunt parfois mais, plus souvent encore semble-t-il, à la queue du cortège, usage attesté en Cornouaille et dans les diocèses de Saint-Brieuc et Rennes. [..;] Le convoi est précédé d'une lanterne contenant un cierge bénit, et surtout de clochettes agitées par des enfants de chœur. La croix, le clergé, se portent en tête mais seulement en général dans la toute dernière étape, à proximité de l'église. [...]
Rien en particulier ne permet de comprendre les raisons qui placent des proches tout à fait en tête ici, tout à fait en queue du cortège ailleurs, ce dernier trait d'autant plus frappant qu'il semble propre à la Bretagne, d'autant plus fort que certains détails l'accentuent : au XIXe siècle au moins les parents suivent parfois de loin le cortège, n'entrent même pas dans l'église, suivent le convoi en habits de travail et non comme les autres assistants en "habits du dimanche".
La norme en tous cas est bien, sinon l'habit complet, du moins des vêtements caractéristiques du deuil, au XIXe siècle mais également beaucoup plus tôt, contrairement à ce que les recherches sur le costume permettraient d'attendre. [...] (page 27)
Plusieurs tenues de deuil bretonnes sont décrites mais pas celles du pays bigouden. Nous vous laissons poursuivre la consultation de cet ouvrage qui, aux pages 41 à 51 décrit l'office et les prières de l'enterrement."
Vous retrouverez les différentsintersignes de la mort dans l'ouvrage intitulé La légende de la mort chez les Bretons armoricains de Anatole Le Braz, plus précisément dans le tome I - chapitre premier (pages 1 à 79).
Pour plus de précisions sur les rites funéraires du pays bigouden, nous vous recommandons de contacter la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne et le Musée Bigouden. La Bibliothèque de Rennes pourra également vous proposer une bibliographie plus précise que la nôtre sur l'histoire du pays bigouden.
Bonne journée.
Qu'entendez-vous par "autrefois" ?
Nous avons dans nos collections plusieurs ouvrages qui abordent la question du culte des morts en Bretagne, notamment depuis le XVIe siècle :
- Les Bretons, la mort et Dieu [Livre] : de 1600 à nos jours / Alain Croix
- La Bretagne aux 16e et 17e siècles. 01 [Livre] : la vie, la mort, la foi / Alain Lacroix
- La Bretagne aux 16e et 17e siècles. 02 [Livre] : la vie, la mort, la foi / Alain Croix
- Magiciens, sorciers et culte de la mort / Charles Géniaux (ouvrage que nous n'avons pas pu consulter car il est actuellement en traitement)
- Vie et mort des Bretons sous Louis XIV / Roger Leprohon
Le Bénitier du diable : mémoires du pays bigouden est un document de Lucien Jegou qui aborde plus spécifiquement l'histoire du pays bigouden. En voici un cours extrait à propos des veillées :
"Au cours de la veillée, il n'était pas rare, si le défunt était âgé et avait bien vécu, qu'on lui adresse la parole. Puis, on passait à table pour reprendre des forces, et la veillée repartait jusqu'au matin, jusqu'à l'heure où la famille et les voisins venaient pour une ultime visite. après l'enterrement, les porteurs, et toute une joyeuse compagnie, se réunissaient pour faire la tournée des cafés, car il était admis qu'un peu d'ivresse éclaire le chemin du Paradis. (pages 192- 193)
Cultures et religion en Bretagne aux 16e et 17e siècles [Livre] / Alain Croix : 96 pages décrivent en détail les rites funéraires de Bretagne. Quelques extraits :
" Pour la veillée en particulier, geste privé, le prêtre n'intervient qu'exceptionnellement au début du XXe siècle encore, et il n'apparaît pratiquement jamais dans les multiples récits ou relevés des folkloristes du XIXe siècle. Dès son premier soupir donc, le mort, pour un temps, n'appartient pas ou plus à l'Eglise mais à ses proches, ses voisins, à sa communauté. (page 18) [...]
Le "clocheteur" passe annoncer le décès, armé de sa clochette, non pas pour convier à l'enterrement, mais bien à la veillée..." parallèlement - ou concurremment - le glas résonne dès la nouvelle du décès, et non pas seulement pour l'enterrement : je relève l'usage aussi bien de nos jours dans certaines campagnes que dans les testament du XVIIe siècle. Un véritable code du glas, local et donc réservé aux initiés, les paroissiens, est attesté au XIXe siècle et très probable au XVIIe siècle : les testateurs font presque toujours référence à "l'accoutumée", les chanoines nantais bénéficient d'une sonnerie particulière. ce système de convocation est affiné, complété, par une signalisation à vue : une grande croix de bois surmontée de torches de paille est plantée près de la maison du défunt, on suspend de chaque côté de la porte une mante noire, ou bien encore on ferme simplement tous les volets. (page 19) [...]
Une série de gestes, très anciens - c'est l'un d'eux qui nous est attesté au début du XVIIe siècle - relèvent du souci commun d'éviter à l'âme un accident de circulation au moment de son départ. Il faut ainsi vider les récipients emplis d'eau "de peur que l'âme du défunt ne s'y noye", couvrir les miroirs et cacher toutes les surfaces brillantes de peur que l'âme ne s'y heurte, ôter les écheveaux de fils de peur que l'âme ne s'y emmêle, enfermer les poules et - au XIXe siècle- chats de peur qu'ils ne blessent l'âme, laisser une ouverture dans la maison de peur que l'âme n'y soit enfermée, ne pas balayer ou au moins ne pas jeter les balayures de peur de jeter l'âme en même temps..." (page 20) [...] "
Plus loin, l'auteur décrit l'organisation du convoi :
" Elle se pratique, au moins dans les campagnes, en fonction d'usages bien précis, les hommes toujours devant les femmes, les proches immédiatement derrière le défunt parfois mais, plus souvent encore semble-t-il, à la queue du cortège, usage attesté en Cornouaille et dans les diocèses de Saint-Brieuc et Rennes. [..;] Le convoi est précédé d'une lanterne contenant un cierge bénit, et surtout de clochettes agitées par des enfants de chœur. La croix, le clergé, se portent en tête mais seulement en général dans la toute dernière étape, à proximité de l'église. [...]
Rien en particulier ne permet de comprendre les raisons qui placent des proches tout à fait en tête ici, tout à fait en queue du cortège ailleurs, ce dernier trait d'autant plus frappant qu'il semble propre à la Bretagne, d'autant plus fort que certains détails l'accentuent : au XIXe siècle au moins les parents suivent parfois de loin le cortège, n'entrent même pas dans l'église, suivent le convoi en habits de travail et non comme les autres assistants en "habits du dimanche".
La norme en tous cas est bien, sinon l'habit complet, du moins des vêtements caractéristiques du deuil, au XIXe siècle mais également beaucoup plus tôt, contrairement à ce que les recherches sur le costume permettraient d'attendre. [...] (page 27)
Plusieurs tenues de deuil bretonnes sont décrites mais pas celles du pays bigouden. Nous vous laissons poursuivre la consultation de cet ouvrage qui, aux pages 41 à 51 décrit l'office et les prières de l'enterrement."
Vous retrouverez les différents
Pour plus de précisions sur les rites funéraires du pays bigouden, nous vous recommandons de contacter la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne et le Musée Bigouden. La Bibliothèque de Rennes pourra également vous proposer une bibliographie plus précise que la nôtre sur l'histoire du pays bigouden.
Bonne journée.
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