Question d'origine :
Bonjour guichet du savoir, Quelle est l'origine de l'expression "c'est passé par le trou du dimanche?, qu'on utilise quand on s'étouffe? Quel est son sens exact? Merci d'avance
Réponse du Guichet
Cette plaisante expression, employée pour consoler celui qui s’engoue (s’étrangle, s’étouffe) en mangeant, se moque un tant soit peu de l'Eglise et de ses rituels puisqu’elle laisse entendre que nous aurions deux gosiers, l’un où glisserait sans problème la nourriture ordinaire que nous avalons et l’autre, assimilé à une boîte (en l’occurrence, le larynx), qui s’obstruerait douloureusement quand nous mangeons de méchants aliments type pain bénit.
Bonjour,
Dans cette expression, « dimanche » semble faire référence au « jour du Seigneur » comme dans les expressions voisines « trou aux prières », « trou aux paters » ou « c’est passé par la boîte à pain bénit ». Sur cette dernière formule, voici ce qu’on peut lire dans l’ouvrage de Jean Maillet, 365 expressions préférées de notre grand-mère :
« Cette plaisante expression, employée pour consoler celui qui s’engoue (s’étrangle, s’étouffe) en mangeant, se moque un tant soit peu de l'Eglise et de ses rituels puisqu’elle laisse entendre que nous aurions deux gosiers, l’un où glisserait sans problème la nourriture ordinaire que nous avalons et l’autre, assimilé à une boîte (en l’occurrence, le larynx), qui s’obstruerait douloureusement quand nous mangeons de méchants aliments type pain bénit. Une expression équivalente semble teintée du même léger anticléricalisme : « avaler par le trou du dimanche », un « trou » qui ne servirait donc qu’une fois par semaine, le jour du Seigneur (« dimanche » vient du latin Dies dominicus), pour avaler… l’hostie et qui donc, s’obstruerait en toute autre circonstance. »
Nous n’avons malheureusement pas retrouvé cette expression dans Le Bouquet des expressions imagées de Claude Duneton, ni dans les autres dictionnaires d’expressions et locutions que nous avons pu consulter en rayon. Nous n’avons donc pas d’origine ou interprétation « officielle » à vous proposer, mais voici néanmoins quelques hypothèses :
- Concernant le « trou aux prières / aux paters », nous supposons que l’expression fait allusion au fait que ce « trou » n’est pas prévu pour la nourriture mais pour les prières (et plus largement pour la parole).
- Une des suggestions proposées par un internaute dans ce blog évoque un lien avec le travail : le dimanche étant un jour de repos, le « trou du dimanche » est celui qui ne « travaille » pas pendant qu’on mange… Vous découvrirez encore d’autres hypothèses parmi les commentaires.
Bonne journée.