Question d'origine :
Bonjour à tous,
Le crocodile du Rhône !
Tout bon Lyonnais connait cette histoire qui remonte à 1745 concernant un crocodile qui était parvenu jusqu'au pont de la Guillotière et qui terrorisait non seulement la population mais aussi les bateliers qui n’osaient plus traverser le Rhône sur leurs embarcations.
⚊ Plusieurs légendes entourent l’origine de ce fameux crocodile.
Question : Sait-on si cette histoire à quelque fondement. Qu’en est-il de la réalité ?
En 1963, Marcel Colly dans le Petit guide du musée des Hospices Civils de Lyon note : « A notre connaissance, aucune étude sérieuse ne permet de garantir l’exactitude de cette histoire ».
⚊ A-t-on fait quelque avancée depuis !
Question subsidiaire : Depuis la fermeture de l’hôtel Dieu, ‘’ce crocodile’’ se trouve-il toujours au Musée des Hospices civils de Lyon ?
Merci, nafnaf (de Bretagne)
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 25/08/2020 à 14h12
Le Crocodile de l'Hôtel-Dieu est devenu au cours des ans une institution lyonnaise en soi (par ailleurs il fut choisi comme mascotte et emblème de l'Association générale de l'internat de Lyon, il a même donné son nom à son bulletin de liaison des 1924). Le récit (ou plutôt les récits) de sa découverte se répète de livres en articles, de revues savantes en recueil d'anecdotes depuis au moins son admission sous la coupole de l'Hôtel-Dieu.
Nous avions d'ailleurs déjà répondu à une question similaire à la vôtre par le passé, dont vous pouvez lire la réponse : Crocodile de l'Hôtel Dieu.
Pour compléter cette réponse, on se réfèrera à deux évocations récentes de cette légende : la première dans le livre souvenir publié par le Progrès en 2018 L'Hôtel-Dieu, une passion lyonnaise, et la seconde, encore toute fraiche, dans un article de la Tribune de Lyon du 30 juillet 2020. Toutes deux font référence au récit le plus populaire de la capture du crocodile ; l'animal sévissait en 1745 au pied du pont de la Guillotière où il était parvenu on ne sait comment, renversant barques et bacs, et attaquant les mariniers. Finalement, ce sont deux condamnés qui auront raison de lui en échange de leur grâce, l'un lui lançant du sable dans les yeux tandis que l'autre l'embrochait. Cette version, la plus commune et celle qui circule quasi exclusivement aujourd'hui, fut d'abord relaté par Étienne Dagier dans Histoire chronologique de l'Hôpital général et grand Hôtel-Dieu de Lyon en 1830. Il semble, puisqu'il s'agit encore de la version véhiculée aujourd'hui, qu'il n'y ai pas eu d'"avancée" en la matière.
(A toutes fins utiles, on peut lire en conclusion de l'article que nous venons de citer que que le crocodile, conservé dans les réserves du musée, "devrait bientôt s'offrir une seconde jeunesse en intégrant la médiation numérique actuellement préparée par le musée").
Ajoutons pour finir que le témoignage le plus proche des évènements eux-mêmes, produit par M. Charcot, né en 1753, et témoignant en 1844 dans Souvenirs d'un nonagénaire reste très évasif quant aux circonstances de la capture du crocodile - et que même à la fin du XVIIIe siècle quand l'animal ornait encore les voûtes de la chapelle du Saint-Esprit sa présence dans le Rhône relevait déjà d'une "tradition populaire" : Au pont de la Guillotière, à l'amont, était une chapelle sous le vocable du St-Esprit. Dans cette chapelle, on avait suspendu un crocodile qu'une tradition populaire disait avoir été pris dans le Rhône. Ce crocodile est encore suspendu sous le grand dôme de l'Hôtel-Dieu.
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