Question d'origine :
Bonjour, Parmi les listes candidates aux élections régionales d'Auvergne-Rhône-Alpes, je découvre Union Essentielle. À sa tête, la naturopathe Shella Gill, a été citée par France Bleu : "il y a de vraies conséquences pour leur mental. Est-ce qu'on peut les laisser souffrir au nom du principe bénéfice-risque qui ne fait pas consensus chez les scientifiques ?" Source : https://www.francebleu.fr/infos/politiq ... 1622314947 D'où ma question : La naturopathie fait-elle maintenant consensus chez les scientifiques ? NB : j'observe qu'il existe une certification de "Conseiller(ère) en naturopathie", inscrite au RNCP (RNCP28414).
Réponse du Guichet

Bonjour,
Pour répondre à votre question, nous vous renvoyons au site du ministère des Solidarités et de la Santé et à son article intitulé Les pratiques de soins non conventionnelles qui explique quela naturopathie est une pratique de soin non conventionnelle c'est-à-dire qu'elle n'est ni reconnue, au plan scientifique, par la médecine conventionnelle, ni enseignée au cours de la formation initiale des professionnels de santé.
Différences entre la médecine conventionnelle et les pratiques de soins non conventionnelles (PSNC)
La médecine « conventionnelle » s’appuie sur des traitements qui ont obtenu une validation scientifique, soit par des essais cliniques, soit parce qu’ils bénéficient d’un consensus professionnel fort obtenu avec l’accord et l’expérience de la majorité des professionnels de la discipline concernée.
Dans la très grande majorité des cas, les pratiques de soins non conventionnelles n’ont pas fait l’objet d’études scientifiques ou cliniques montrant leurs modalités d’action, leurs effets, leur efficacité, ainsi que leur non dangerosité.
Ces pratiques sont très diverses : ostéopathie, chiropraxie, méditation, hypnose, mésothérapie, auriculothérapie, biologie totale, lypolyse, acupuncture/ moxibustion, homéopathie, biorésonance, phytothérapie, thérapie nutritionnelle, réflexologie, naturopathie, aromathérapie, hypnothérapie, sophrologie, thermalisme psychiatrique, jeûne, massages, qi gong, tai-chi etc.
Ces pratiques se développent parallèlement à la médecine « conventionnelle », en France et partout dans le monde. Elles sont également en progression dans le champ du bien-être, de la nutrition et de l’apparence esthétique.
La médecine « conventionnelle »
La médecine « conventionnelle » s’appuie sur des traitements qui ont toujours obtenu une validation scientifique, soit par des essais cliniques, soit parce qu’ils bénéficient d’un consensus professionnel fort. Les essais cliniques sont soumis à des autorisations et à des contrôles rigoureux sur le plan de l’éthique, des conditions de réalisation et de la pertinence scientifique . Les consensus professionnels, quant à eux, sont obtenus après plusieurs années de recul, avec l’accord et l’expérience de la majorité des professionnels de la discipline concernée. Les conditions d’utilisation des techniques y sont définies avec précision. En s’appuyant sur cette méthodologie rigoureuse, l’efficacité de la médecine conventionnelle est prouvée.
La médecine conventionnelle est enseignée dans les facultés de médecine. Les études de médecine conduisent à l’obtention de diplômes de niveau national : le doctorat en médecine et des diplômes dans une des spécialités médicales existantes. Pour obtenir le diplôme et le titre de médecin, les seules matières enseignées sont les pratiques « conventionnelles ». Les autres professions de santé (chirurgiens-dentistes, sages-femmes, infirmiers, etc.) bénéficient également d’un enseignement conduisant à l’obtention de diplômes de niveau national.
La déclaration des effets indésirables et des infections associés aux soins est obligatoire selon l’article L. 1413-14 du CSP. Les effets indésirables liés aux pratiques conventionnelles sont le plus souvent connus et prévisibles. Ils ne sont acceptables que lorsque les bénéfices d’une stratégie thérapeutique, médicamenteuse ou non, sont nettement supérieurs aux risques encourus.
Les pratiques non conventionnelles présentées comme thérapeutiques
Dans la très grande majorité des cas, les PSNC n’ont pas fait l’objet d’études scientifiques ou cliniques montrant leurs modalités d’action, leurs effets, leur efficacité, ainsi que leur non dangerosité. Lorsqu’elles sont utilisées pour traiter des maladies graves ou en urgence à la place des traitements conventionnels reconnus, elles peuvent donc faire perdre des chances d’amélioration ou de guérison aux personnes malades.
L’enseignement de ces pratiques ne donne pas lieu à des diplômes nationaux, à l’exception de l’acupuncture. Cependant, certaines formations font l’objet de diplômes d’université (DU) ou de diplômes interuniversitaires (DIU) placés sous la seule responsabilité d’une ou de plusieurs universités. Ces diplômes ne signifient pas, ipso facto, que l’efficacité et l’innocuité de la technique sont prouvées. Ce sont des diplômes complémentaires qui, à eux seuls, ne donnent pas le droit à l’exercice d’une profession de santé. Certaines formations sont par ailleurs délivrées au sein d’organismes privés sans aucun contrôle des institutions publiques quant à leur contenu, et sans reconnaissance par l’Etat des diplômes délivrés.
Des PSNC ou des sites Internet diffusant ces pratiques peuvent afficher un label de qualité (norme, certification du site). Ce label ne signifie pas pour autant que les effets et risques d’une technique ont été évalués scientifiquement.
Certaines PSNC sont présentées comme des « médecines naturelles », ce qui pourrait être compris comme « sans effets secondaires ».
Ces pratiques dites « naturelles » prennent en compte la personne dans son ensemble sans se focaliser sur un symptôme ou une maladie en particulier. Certaines invoquent les capacités d’auto-guérison de la personne malade. Le recours à ces pratiques peut s’expliquer par le fait que les traitements conventionnels nécessitent, pour être efficaces et sûrs, l’application de protocoles de soins rigoureux, ce qui peut donner au patient le sentiment de recevoir des soins standardisés, non adaptés à son cas. Les traitements dispensés dans le cadre des pratiques apparaissent plus personnalisés, mais ils n’offrent pas les mêmes garanties d’efficacité et de sécurité que la médecine conventionnelle.
Les effets indésirables des PSNC sont mal, voire non connus, car il n’y a pas eu d’évaluation rigoureuse préalable à leur emploi, et peu ou pas de données publiées. De plus, les professionnels qui utilisent ces PSNC ne déclarent pas ces effets indésirables.
Le Conseil national de l’Ordre des médecins a délibérément choisi d’utiliser le terme «médecines alternatives et complémentaires », reprenant ainsi l’appellation utilisée en Europe et dans les pays
anglo-saxons. L’OMS utilise quant à elle le terme demédecine traditionnelle et complémentaire (MT/MC).
Seules quatre médecines alternatives et complémentaires peuvent faire l'objet de titres et mentions autorisés sur les plaques et ordonnances par le Conseil de l'Ordre :
- L'homéopathie est une orientation d’activité que les médecins peuvent mentionner, depuis 1974, quelle que soit la formation reçue pour la mise en application de ce procédé thérapeutique.
- L’acupuncture (DIU dispensé à Paris XIII, Bordeaux, Lille, Lyon Sud, Aix-Marseille, Montpellier-Nîmes, Nantes, Nice et Strasbourg).
- La mésothérapie (DIU dispensé à Bordeaux II, Clermont-Ferrand, Dijon, Marseille, Paris VI et Rennes).
- La médecine manuelle ostéopathie (DIU dispensé à Aix-Marseille, Angers, Bobigny-Paris XIII, Bordeaux, Caen, Dijon, Grenoble, Lille, Lyon, Nantes, Paris V, Paris VI, Reims, Rennes, Saint-Etienne, Strasbourg, Toulouse et Tours). À savoir, la loi du 4 mars 2002 a créé le titre d’ostéopathe, qui n’est pas réservé exclusivement aux médecins.
source : Quelle place pour les médecines complémentaires ? le webzine de l'Ordre des médecins consacré aux médecines complémentaires.
Voici enfin une réponse apportée par le ministère des Solidarités et de la santé à une question du député M. Raphaël Gérard (La République en Marche - Charente-Maritime) :
" Il n'existe pas actuellement en France de reconnaissance des naturopathes en tant que professionnels de santé. Au même titre que d'autres activités, la naturopathie fait partie des pratiques dites non conventionnelles. En l'absence de données probantes, elle ne peut pas être reconnue au plan scientifique ni relever d'une profession de santé. Pour autant, hors du champ sanitaire, il existe une certification professionnelle de « conseiller (ère) en naturopathie » enregistrée au répertoire national, qui permet de faire état d'un champ de compétences dans le domaine de la prévention et de l'éducation au bien-être. Le titulaire de cette qualification doit notamment être capable de réaliser des programmes de bien-être associés à l'alimentation et à l'hygiène. Les naturopathes exercent de ce fait dans le champ du bien-être. En l'absence de validation scientifique de cette pratique, le Gouvernement n'envisage pas de faire entrer les naturopathes dans le cadre des professions de santé. "
En complément, nous vous proposons de consulter ce document de l'EHESP (Ecole des hautes études en santé publique) : LA NATUROPATHIE : L’AUTRE TERRITOIRE DE SANTE.
Bonne journée.
Pour répondre à votre question, nous vous renvoyons au site du ministère des Solidarités et de la Santé et à son article intitulé Les pratiques de soins non conventionnelles qui explique que
La médecine « conventionnelle » s’appuie sur des traitements qui ont obtenu une validation scientifique, soit par des essais cliniques, soit parce qu’ils bénéficient d’un consensus professionnel fort obtenu avec l’accord et l’expérience de la majorité des professionnels de la discipline concernée.
Dans la très grande majorité des cas, les pratiques de soins non conventionnelles n’ont pas fait l’objet d’études scientifiques ou cliniques montrant leurs modalités d’action, leurs effets, leur efficacité, ainsi que leur non dangerosité.
Ces pratiques sont très diverses : ostéopathie, chiropraxie, méditation, hypnose, mésothérapie, auriculothérapie, biologie totale, lypolyse, acupuncture/ moxibustion, homéopathie, biorésonance, phytothérapie, thérapie nutritionnelle, réflexologie, naturopathie, aromathérapie, hypnothérapie, sophrologie, thermalisme psychiatrique, jeûne, massages, qi gong, tai-chi etc.
Ces pratiques se développent parallèlement à la médecine « conventionnelle », en France et partout dans le monde. Elles sont également en progression dans le champ du bien-être, de la nutrition et de l’apparence esthétique.
La médecine « conventionnelle »
La médecine « conventionnelle » s’appuie sur des traitements qui ont toujours obtenu une validation scientifique, soit par des essais cliniques, soit parce qu’ils bénéficient d’un consensus professionnel fort. Les essais cliniques sont soumis à des autorisations et à des contrôles rigoureux sur le plan de l’éthique, des conditions de réalisation et de la pertinence scientifique . Les consensus professionnels, quant à eux, sont obtenus après plusieurs années de recul, avec l’accord et l’expérience de la majorité des professionnels de la discipline concernée. Les conditions d’utilisation des techniques y sont définies avec précision. En s’appuyant sur cette méthodologie rigoureuse, l’efficacité de la médecine conventionnelle est prouvée.
La médecine conventionnelle est enseignée dans les facultés de médecine. Les études de médecine conduisent à l’obtention de diplômes de niveau national : le doctorat en médecine et des diplômes dans une des spécialités médicales existantes. Pour obtenir le diplôme et le titre de médecin, les seules matières enseignées sont les pratiques « conventionnelles ». Les autres professions de santé (chirurgiens-dentistes, sages-femmes, infirmiers, etc.) bénéficient également d’un enseignement conduisant à l’obtention de diplômes de niveau national.
La déclaration des effets indésirables et des infections associés aux soins est obligatoire selon l’article L. 1413-14 du CSP. Les effets indésirables liés aux pratiques conventionnelles sont le plus souvent connus et prévisibles. Ils ne sont acceptables que lorsque les bénéfices d’une stratégie thérapeutique, médicamenteuse ou non, sont nettement supérieurs aux risques encourus.
Les pratiques non conventionnelles présentées comme thérapeutiques
Dans la très grande majorité des cas, les PSNC n’ont pas fait l’objet d’études scientifiques ou cliniques montrant leurs modalités d’action, leurs effets, leur efficacité, ainsi que leur non dangerosité. Lorsqu’elles sont utilisées pour traiter des maladies graves ou en urgence à la place des traitements conventionnels reconnus, elles peuvent donc faire perdre des chances d’amélioration ou de guérison aux personnes malades.
L’enseignement de ces pratiques ne donne pas lieu à des diplômes nationaux, à l’exception de l’acupuncture. Cependant, certaines formations font l’objet de diplômes d’université (DU) ou de diplômes interuniversitaires (DIU) placés sous la seule responsabilité d’une ou de plusieurs universités. Ces diplômes ne signifient pas, ipso facto, que l’efficacité et l’innocuité de la technique sont prouvées. Ce sont des diplômes complémentaires qui, à eux seuls, ne donnent pas le droit à l’exercice d’une profession de santé. Certaines formations sont par ailleurs délivrées au sein d’organismes privés sans aucun contrôle des institutions publiques quant à leur contenu, et sans reconnaissance par l’Etat des diplômes délivrés.
Des PSNC ou des sites Internet diffusant ces pratiques peuvent afficher un label de qualité (norme, certification du site). Ce label ne signifie pas pour autant que les effets et risques d’une technique ont été évalués scientifiquement.
Certaines PSNC sont présentées comme des « médecines naturelles », ce qui pourrait être compris comme « sans effets secondaires ».
Ces pratiques dites « naturelles » prennent en compte la personne dans son ensemble sans se focaliser sur un symptôme ou une maladie en particulier. Certaines invoquent les capacités d’auto-guérison de la personne malade. Le recours à ces pratiques peut s’expliquer par le fait que les traitements conventionnels nécessitent, pour être efficaces et sûrs, l’application de protocoles de soins rigoureux, ce qui peut donner au patient le sentiment de recevoir des soins standardisés, non adaptés à son cas. Les traitements dispensés dans le cadre des pratiques apparaissent plus personnalisés, mais ils n’offrent pas les mêmes garanties d’efficacité et de sécurité que la médecine conventionnelle.
Les effets indésirables des PSNC sont mal, voire non connus, car il n’y a pas eu d’évaluation rigoureuse préalable à leur emploi, et peu ou pas de données publiées. De plus, les professionnels qui utilisent ces PSNC ne déclarent pas ces effets indésirables.
Le Conseil national de l’Ordre des médecins a délibérément choisi d’utiliser le terme «
anglo-saxons. L’OMS utilise quant à elle le terme de
Seules quatre médecines alternatives et complémentaires peuvent faire l'objet de titres et mentions autorisés sur les plaques et ordonnances par le Conseil de l'Ordre :
- L'homéopathie est une orientation d’activité que les médecins peuvent mentionner, depuis 1974, quelle que soit la formation reçue pour la mise en application de ce procédé thérapeutique.
- L’acupuncture (DIU dispensé à Paris XIII, Bordeaux, Lille, Lyon Sud, Aix-Marseille, Montpellier-Nîmes, Nantes, Nice et Strasbourg).
- La mésothérapie (DIU dispensé à Bordeaux II, Clermont-Ferrand, Dijon, Marseille, Paris VI et Rennes).
- La médecine manuelle ostéopathie (DIU dispensé à Aix-Marseille, Angers, Bobigny-Paris XIII, Bordeaux, Caen, Dijon, Grenoble, Lille, Lyon, Nantes, Paris V, Paris VI, Reims, Rennes, Saint-Etienne, Strasbourg, Toulouse et Tours). À savoir, la loi du 4 mars 2002 a créé le titre d’ostéopathe, qui n’est pas réservé exclusivement aux médecins.
source : Quelle place pour les médecines complémentaires ? le webzine de l'Ordre des médecins consacré aux médecines complémentaires.
Voici enfin une réponse apportée par le ministère des Solidarités et de la santé à une question du député M. Raphaël Gérard (La République en Marche - Charente-Maritime) :
" Il n'existe pas actuellement en France de reconnaissance des naturopathes en tant que professionnels de santé. Au même titre que d'autres activités, la naturopathie fait partie des pratiques dites non conventionnelles. En l'absence de données probantes, elle ne peut pas être reconnue au plan scientifique ni relever d'une profession de santé. Pour autant, hors du champ sanitaire, il existe une certification professionnelle de « conseiller (ère) en naturopathie » enregistrée au répertoire national, qui permet de faire état d'un champ de compétences dans le domaine de la prévention et de l'éducation au bien-être. Le titulaire de cette qualification doit notamment être capable de réaliser des programmes de bien-être associés à l'alimentation et à l'hygiène. Les naturopathes exercent de ce fait dans le champ du bien-être. En l'absence de validation scientifique de cette pratique, le Gouvernement n'envisage pas de faire entrer les naturopathes dans le cadre des professions de santé. "
En complément, nous vous proposons de consulter ce document de l'EHESP (Ecole des hautes études en santé publique) : LA NATUROPATHIE : L’AUTRE TERRITOIRE DE SANTE.
Bonne journée.
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