Question d'origine :
Bonjour,
Il est dit que Sainte Geneviève repoussa Attila et les huns en exhortant les parisiens à la prière. Une autre version indique qu'elle aurait lancé la rumeur que le choléra était présent dans Paris. Y a-t-il trace de choléra pour cette époque dans Paris ?
Merci
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 28/12/2005 à 09h24
En ce qui concerne le choléra :
« Originaire d’Asie où il existait depuis des temps immémoriaux, le choléra a connu plusieurs extensions meurtrières en Europe, Amérique et Afrique à partir du XIX° siècle. […]
Durant des siècles, ses expansions périodiques restèrent limitées à l’Asie du Sud-Est. A partir des débuts du XIX° siècle les progrès des échanges commerciaux et de la navigation contribuèrent à sa dissémination, à l’est vers la Chine et le Japon, à l’ouest vers l’Afghanistan, l’Iran, la Syrie, l’Egypte et le bassin méditerranéen. L’année 1817 ouvrit la première des six « pandémies » durant lesquelles le choléra déferla sur le monde.»
2005, Encyclopédia Universalis, article Choléra de Jacques Dubois
Aussi, l’idée d’une rumeur sur le choléra présent dans Paris à l’époque d’Attila paraît bien anachronique.
« A la fin du XIX ° siècle et au début du XX° siècle, plusieurs historiens ont étudié la vie de Sainte Geneviève et se sont violemment affrontés au sujet de sa valeur historique. La transmission du texte est très difficile, il y en a au mois trois recensions dont les rapports sont mal établis. Cependant, il semble que l’on ne puisse pas mettre en doute l’essentiel du récit.
Geneviève naquit vers 420 à Nanterre, près de Paris. Elle était petite fille quand en 429, les deux saints évêques Germain d’Auxerre et Loup de Troyes, qui se rendaient en Grande Bretagne pour combattre l’hérésie pélagienne, la remarquèrent. Germain suspendit à son cou une pièce de monnaie marquée d’une croix pour la vouer au service de Dieu. Quelques années plus tard elle reçut la consécration des vierges, continuant à demeurer chez ses parents, puis après leur mort, chez sa marraine à Paris , menant une vie de prière et de pénitence ; elle ne rompait le jeûne que le dimanche et le jeudi. S’imposant par la force de sa personnalité, elle prit la direction de plusieurs groupes de vierges. Elle fit le pèlerinage du tombeau de Saint Martin à Tours et construisit la première basilique sur le tombeau de Denis, premier évêque de Paris. L’invasion d’Attila en 451 fut, pour elle, l’occasion de montrer son génie et son autorité: malgré les menaces de mort des plus apeurés, elle conseilla aux Parisiens de ne pas quitter leur ville. Paris ne tomba pas aux mains des ennemis, mais les guerres y amenèrent la famine; Geneviève organisa le ravitaillement en envoyant des bateaux jusqu’à Troyes et fit bénéficier les pauvres des distributions. »
2005, Encyclopedia Universalis, article Sainte Geneviève de Jacques Dubois
De nombreuses versions plus ou moins détaillées, plus ou moins lyriques, donnant une plus ou moins grande part à la dimension religieuse voire miraculeuse de la levée du siège de Paris et du rôle de Sainte Geneviève existent. Vous pouvez consulter Paris de la Préhistoire à nos jours , Attila, le fléau de Dieu. Elles convergent cependant toutes sur l’explication suivante :
« Lorsque l’arrivée des Huns est annoncée, les habitants de la ville terrorisés, s’apprêtent à fuir. L’intervention de Geneviève les en dissuade. Voyant les ponts et les murailles de la ville gardée, Attila repart vers l’est sans combattre. Il sera défait peu après, en 451, aux Champs Catalauniques, près de Châlons-Sur–Marne, par une armée composée de Francs, de Wisigoths et de Gallo-Romains. »
Histoire et dictionnaire de Paris
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