Réponse du service Guichet du SavoirNous vous transmettons la réponse des
Archives départementales de Saône- et-Loire :
Bonjour,
Tout d'abord, nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour cette réponse tardive, mais cette recherche nous a donné du fil à retordre.
Toutefois, nous ne revenons pas vers vous bredouilles.
La première piste, citée dans l'article de Wikipédia mentionné, le Dictionnaire universel d'histoire et de géographie... (26e édition) / par M.-N. Bouillet,... ; ouvrage revu et continué par A. Chassang,... -Hachette (Paris)-1878, n'a pas abouti : rien n'est précisé à ce sujet dans l'article "Cid", pp. 418-419.
Mais Jean-Claude Lorblanchès, dans son ouvrage
Les soldats de Napoléon en Espagne et au Portugal, 1807-1814, chez L'Harmattan (numérisé sur Google books, p. 56), mentionne bien le pillage de la sépulture de Rodrigue et Chimène, au couvent San Pedro de Cardeña, par un régiment de dragons français (d'après Thiébault, nommé gouverneur militaire de Burgos en décembre 1808). Toujours dans cet ouvrage, il est relaté que le général Thiébault fit rassembler les restes et ériger un nouveau tombeau sur les bords de l'Arlanzon.
Ce faisant, il aurait toutefois prélevé quelques fragments d'ossements pour enrichir la collection de Dominique-Vivant Denon, alors de passage à Burgos. Ce dernier avait souhaité voir la chapelle et l'ancien tombeau profanés. Une version plus "respectueuse" de cette visite, quoique moins conforme aux faits, est donnée à travers une aquarelle de Benjamin Zix, artiste suivant Denon dans ses déplacements (conservée au musée des beaux-arts de Strasbourg). Elle inspirera plusieurs tableaux, dont celui d'Adolphe Roehn en 1809, et celui d'Alexandre-Evariste Fragonard en 1811.
Les fragments se sont ensuite trouvés enfermés dans un reliquaire appartenant à Denon, en compagnie d'autres reliques de même nature, qui fut vendu en 1826 ainsi que le reste de sa collection. L'objet est aujourd'hui conservé au musée Bertrand, à Châteauroux.
Philippe Sollers dans sa biographie de Denon,
Le cavalier du Louvre, Paris, Gallimard, 1995, reprend la description du reliquaire donné dans une « Description des objets qui composent le cabinet de feu M. Le Baron V.Denon : Estampes et ouvrages à figures » :
«Reliquaire de forme hexagonale et de travail gothique, flanqué à ses angles de six tourillons attachés par des arcs-boutants à un couronnement composé d'un petit édifice surmonté de la croix: les deux faces principales de ce reliquaire sont divisées chacune en six compartiments, et contiennent les objets suivants :
- Fragments d'os du Cid et de Chimène trouvés dans leur sépulture, à Burgos.
- Fragments d'os d'Héloïse et d'Abélard, extraits de leurs tombeaux, au Paraclet.
- Cheveux d'Agnès Sorel, inhumée à Loches, et d'Inès de Castro, à Alcobaça.
-Partie de la moustache de Henri IV, roi de France, qui avait été trouvée tout entière lors de l'exhumation des corps des rois à Saint Denis, en 1793.
- Fragment du linceul de Turenne.
- Fragments d'os de Molière et de La Fontaine.
- Cheveux du général Desaix. »
Deux des faces latérales du même objet sont remplies:
L'une par la signature autographe de Napoléon.
L'autre par un morceau ensanglanté de la chemise qu'il portait au moment de sa mort, une mèche de ses cheveux et une feuille du saule sous lequel il repose dans l'île de Sainte Hélène.
À cette énumération, déjà longue, il conviendrait d'ajouter encore la moitié d'une dent de Voltaire, classée sous le numéro 1379 du même catalogue, parmi les "objets omis" et porté comme devant faire partie des souvenirs historiques décrits dans l'article qui précède. »
NB : Les précédentes informations sur la visite de Denon à Burgos et le reliquaire lui appartenant ont été trouvées via un forum "napoléonien" :
napoleon1er.org et le site suivant :
castalie.fr
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