Stats du bio
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 13/09/2014 à 14h46
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Question d'origine :
Bonjour.
Existe-t-il des statistiques sur la durée de vie d'une personne qui ne consommerait que des produits bios ? Produits qui ne sont pas, dois-je le préciser, à la portée des petits et moyens budgets.
Je pense que leur seul avantage est leur qualité gustative. Et qu'ils sont loin d'augmenter l'éspérance de vie. Mais ceci est mon avis.
Sincérement.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 17/09/2014 à 08h49
Bonjour,
Pour connaître les effets de l’alimentation bio sur la longévité humaine, il faudrait procéder à une étude à grande échelle s’étalant sur plusieurs décennies… A ce jour, les chercheurs se contentent d’observer les drosophiles, dont le cycle de vie beaucoup plus court permet d’obtenir des résultats plus immédiats : c’est le cas d’une étude menée par Johannes Bauer à Dallas, qui a mesuré la durée de vie et la fertilité de mouches nourries uniquement avec des aliments biologiques (pomme de terre, raisin, banane, soja) et leur équivalent non biologique. Si les résultats peuvent être spectaculaires (en particulier concernant le soja), ils ne sont pas pour autant concluants :
Comment expliquer l’influence positive des aliments biologiques sur la longévité et la fertilité des mouches drosophiles ? Evidemment, l’hypothèse qui vient spontanément à l’esprit est que les aliments biologiques contiennent une quantité accrue de nutriments, améliorant de ce fait le métabolisme des drosophiles, et par voie de conséquence leur longévité et leur fertilité. Pour tester la validité de cette hypothèse, les chercheurs ont mis au point un nouveau protocole : après une première phase de nourrissage, ils ont affamé les drosophiles de chaque groupe afin d'évaluer leur taux de survie. Le but : rechercher l’existence d’un éventuel un écart significatif entre le taux de survie des drosophiles nourries avec des produits issus de l'agriculture biologique et celui des drosophiles alimentées de façon conventionnelle. Ecart qui, s’il était observé, pourrait alors suggérer une différence de valeur nutritionnelle entre ces différents modes d’alimentation.
Pourtant,les résultats obtenus au terme de ce nouveau protocole n’ont pas permis d’avoir de réponse claire sur l’existence d’une différence de valeur nutritionnelle entre les produits issus de l'agriculture biologique et ceux provenant de l'agriculture conventionnelle . En effet, si les drosophiles nourries de patates biologiques ont présenté un taux de survie significativement meilleur que celles ayant été alimentées avec des patates issues de l'agriculture conventionnelle (augmentation de 33 % de l'espérance de vie maximale), c'est en revanche tout l'inverse avec les mouches ayant reçu du raisin biologique, puisqu'elles ont présenté une espérance de vie maximale inférieure de 30 % à celles ayant été nourries de raisin conventionnel. Enfin, quant à l'espérance de vie maximale des drosophiles nourries de bananes biologiques, elle s'est révélée équivalente à celles nourries de bananes non biologiques.
Devant l'absence d'éléments tangibles suggérant l'existence d'une meilleure valeur nutritionnelle des aliments biologiques par rapport à ceux issus de l'agriculture conventionnelle, les auteurs de l'étude font l'hypothèse que le bénéfice nutritionnel des aliments biologiques varierait en fonction de leur nature (certains représenteraient une vraie plus value nutritionnelle, alors que d'autres non).
Johannes H. Bauer et ses collègues rappellent également quede précédentes études ont mis en évidence le fait que les produits issus de l'agriculture biologique contenaient un taux moins élevé de nitrates (les nitrates proviennent de l'épandage massif d'engrais), un facteur qui selon ces chercheurs pourrait expliquer la longévité accrue des drosophiles nourries avec des aliments biologiques (lire cet article du Monde « Les aliments bio moins nocifs mais pas plus nourrissants »). Ils soulignent également l’existence de précédents travaux ayant mis en évidence une concentration plus élevée d'acides gras insaturés et de nutriments essentiels tels que les protéines dans les produits issus de l'agriculture biologique (il s’agit notamment de l’étude « Comparison of nutritional quality between conventional and organic dairy products: a meta-analysis », publiée en 2012 dans le Journal of the Science of Food and Agriculture).
Enfin, les chercheurs mentionnent le fait que des études récentes ont montré que les aliments biologiques contiennent des taux plus élevés de polyphénols (c'est notamment le cas de cette étude publiée en 2012 « The influence of organic and conventional cultivation systems on the nutritional value and content of bioactive compounds in selected tomato types » dans le Journal of the Science of Food and Agriculture), des composés organiques dont il a récemment été suggéré qu'ils procurent une meilleure du système immunitaire aux maladies.
L'effet bénéfique du bio sur la santé humaine n'est toujours pas démontré
Faut-il en conclure que manger bio est meilleur pour la santé ? En l’état, pour inattendus que soient les résultats de cette étude, il faut bien reconnaître qu’ils ne permettent pas de se prononcer. Tout d’abord… parce que nous ne sommes pas des drosophiles ! Pour affirmer l'existence d'une influence bénéfique de l'agriculture biologique sur la santé humaine, il faudrait procéder à une étude sur un grand nombre de nos semblables, et qui plus est sur plusieurs décennies.
De plus,si l'on se focalise plus précisément sur les résultats de l'étude, il faut bien noter que l’influence supposée des produits biologiques sur la longévité maximale des drosophiles n’est pas si spectaculaire que cela. Rappelons en effet que, si l'on excepte l’étonnante corrélation détectée entre le soja biologique et la longévité maximale des drosophiles (accroissement de 80 %), l’influence supposée des autres aliments biologiques sur la longévité maximale des drosophiles est loin d’être spectaculaire : une augmentation respective de 13,9% et 6,7% de la longévité maximale des drosophiles nourries de raisins et de patates biologiques, et un écart non significatif pour celles nourries de bananes biologiques .
Toutefois, même si ces résultats ne permettent en rien de conclure sur d'éventuels effets bénéfiques de l'agriculture biologique sur la santé humaine, ils ont en tout cas le mérite de nous inciter à accueillir prudemment les résultats issus de ce champ de recherche - quelle que soient leur teneur - , tout en mettant en lumière l’importance de mener des recherches plus approfondies en la matière.
Source : Et si manger bio était bel et bien meilleur pour la santé ?, Journal de la science
En 2012, les chercheurs de l’université de Stanford ont analysé plus de 200 études portant sur les aliments bios, et confirment que, si ces aliments sont indéniablement meilleurs du point de vue environnemental, leur bénéfice pour la santé n’est pas démontré :
Publié dans le numéro du 4 septembre des Annals of Internal Medicine, cet article porte donc à la fois sur la composition comparée des aliments bio et des aliments conventionnels, pour laquelle la littérature médicale est plutôt abondante, et sur des effets bénéfiques chez les consommateurs, pour lesquels les études sont beaucoup plus rares (trois ont été analysées) et surtout ne portent que sur quelques années. Difficile, donc, de pouvoir juger sur le moyen ou long terme.
Du point de vue des nutriments – les éléments nutritifs –, l’analyse de Dena Bravata et ses collègues n’a pas trouvé de différences majeures entre les deux types d’aliments, par exemple sur la teneur en vitamine D, en protéines ou en lipides. Les produits bio se sont révélés contenir davantage de phosphore – mais les carences en phosphore sont peu répandues, objectent les auteurs – et quelques études montrent que le lait bio est plus riche en acides gras oméga-3, réputés avoir un effet protecteur sur le plan cardiovasculaire. Avantage également aux produits bio pour la teneur en phénols, censés contribuer à la prévention des cancers.
MOINS DE CONTAMINANTS DANS LES PRODUITS BIO
Les contaminants sont moins présents dans les aliments bio. Le risque de retrouver des pesticides dans des produits bio est de 30 % inférieur comparé aux aliments classique, sachant que les contaminations accidentelles par des pesticides sont possibles.
Certes, les mesures sur les aliments conventionnels figurant dans les études analysées restaient en deçà des valeurs limites autorisées, mais deux études chez des enfants consommant ou non des produits bio ont trouvé des valeurs de résidus de pesticides plus basses chez ceux étant au régime bio.
Enfin, le poulet et le porc bio exposent moins les consommateurs à des bactéries résistantes aux antibiotiques, même si le risque d’une contamination par une bactérie de type Escherichia coli n’est pas différent selon les deux types d’aliments.
Les auteurs de l’étude estiment cependant que, malgré des analyses approfondies de leur part, les différences observées ne sont pas significatives sur le plan clinique. Autrement dit, l’intérêt du point de vue de la santé de consommer des fruits et légumes, quel que soit leur mode de culture, l’emporterait sur les différences qui ont pu être objectivées.
LES AUTEURS SOULIGNENT LES LIMITES DE LEUR COMPILATION
"Certains pensent que la nourriture bio est toujours plus saine et plus riche sur le plan nutritif. Nous avons été surpris de ne pas parvenir à ce résultat", remarque Crystal Smith-Spangler, l’un des auteurs de l’étude.
Cette étude peut donc conforter les choix des consommateurs qui préfèrent payer plus cher des aliments ayant moins de contaminants, sans pour autant leur assurer qu’ils en tireront un réel bénéfice sanitaire. Toutefois, les auteurs soulignent les limites de leur compilation, notamment du fait de l’hétérogénéité des études rassemblées, avec des méthodes de test différentes, et l’absence d’études sur des longues périodes.
Il reste que l’on peut également questionner leur conclusion sur l’absence de bénéfice clinique sur la seule base de la validité des normes en vigueur pour les doses journalières admissibles, supposées définir une consommation sans risque sanitaire.
Source : Les aliments bios moins nocifs mais pas plus nourrissants, Le Monde
Déterminer si le bio est meilleur ou pas est très complexe. Il semble clair qu’acheter bio est un choix environnemental, voire éthique ou politique. Acheter des aliments BIO, et des produits bio en général, permet de ne pas s’exposer aux multiples effets toxiques des milliers de produits chimiques ou non naturels (aluminium, zinc, …) que contiennent les produits modernes industriels ou de synthèse.
En revanche, il ne faut pas justifier un choix du BIO par des arguments nutritionnels ou sanitaires. En effet, on ne peut prouver que le bio est plus sain que le non bio – et d’ailleurs, on ne peut pas dire le contraire non plus . Le bio est parfois contesté car il entraîne des rendements qui sont souvent inférieurs à l’agriculture non bio ; ce qui fait douter certains de sa capacité à nourrir la planète dans un contexte de croissance démographique (9 milliards de terriens prévus en 2050).
En revanche, le bio est souvent produit de manière plus locale et respecte l’environnement et ce n’est pas non plus pour rien que des organismes comme la FAO le plébiscitent à un niveau mondial.
Source : Le bio, dangereux ou bon pour la santé ?, Consoglobe
Bonne journée.
Pour connaître les effets de l’alimentation bio sur la longévité humaine, il faudrait procéder à une étude à grande échelle s’étalant sur plusieurs décennies… A ce jour, les chercheurs se contentent d’observer les drosophiles, dont le cycle de vie beaucoup plus court permet d’obtenir des résultats plus immédiats : c’est le cas d’une étude menée par Johannes Bauer à Dallas, qui a mesuré la durée de vie et la fertilité de mouches nourries uniquement avec des aliments biologiques (pomme de terre, raisin, banane, soja) et leur équivalent non biologique. Si les résultats peuvent être spectaculaires (en particulier concernant le soja), ils ne sont pas pour autant concluants :
Comment expliquer l’influence positive des aliments biologiques sur la longévité et la fertilité des mouches drosophiles ? Evidemment, l’hypothèse qui vient spontanément à l’esprit est que les aliments biologiques contiennent une quantité accrue de nutriments, améliorant de ce fait le métabolisme des drosophiles, et par voie de conséquence leur longévité et leur fertilité. Pour tester la validité de cette hypothèse, les chercheurs ont mis au point un nouveau protocole : après une première phase de nourrissage, ils ont affamé les drosophiles de chaque groupe afin d'évaluer leur taux de survie. Le but : rechercher l’existence d’un éventuel un écart significatif entre le taux de survie des drosophiles nourries avec des produits issus de l'agriculture biologique et celui des drosophiles alimentées de façon conventionnelle. Ecart qui, s’il était observé, pourrait alors suggérer une différence de valeur nutritionnelle entre ces différents modes d’alimentation.
Pourtant,
Johannes H. Bauer et ses collègues rappellent également que
Enfin, les chercheurs mentionnent le fait que des études récentes ont montré que les aliments biologiques contiennent des taux plus élevés de polyphénols (c'est notamment le cas de cette étude publiée en 2012 « The influence of organic and conventional cultivation systems on the nutritional value and content of bioactive compounds in selected tomato types » dans le Journal of the Science of Food and Agriculture), des composés organiques dont il a récemment été suggéré qu'ils procurent une meilleure du système immunitaire aux maladies.
Faut-il en conclure que manger bio est meilleur pour la santé ? En l’état, pour inattendus que soient les résultats de cette étude, il faut bien reconnaître qu’ils ne permettent pas de se prononcer. Tout d’abord… parce que nous ne sommes pas des drosophiles ! Pour affirmer l'existence d'une influence bénéfique de l'agriculture biologique sur la santé humaine, il faudrait procéder à une étude sur un grand nombre de nos semblables, et qui plus est sur plusieurs décennies.
De plus,
Toutefois, même si ces résultats ne permettent en rien de conclure sur d'éventuels effets bénéfiques de l'agriculture biologique sur la santé humaine, ils ont en tout cas le mérite de nous inciter à accueillir prudemment les résultats issus de ce champ de recherche - quelle que soient leur teneur - , tout en mettant en lumière l’importance de mener des recherches plus approfondies en la matière.
Source : Et si manger bio était bel et bien meilleur pour la santé ?, Journal de la science
En 2012, les chercheurs de l’université de Stanford ont analysé plus de 200 études portant sur les aliments bios, et confirment que, si ces aliments sont indéniablement meilleurs du point de vue environnemental, leur bénéfice pour la santé n’est pas démontré :
Publié dans le numéro du 4 septembre des Annals of Internal Medicine, cet article porte donc à la fois sur la composition comparée des aliments bio et des aliments conventionnels, pour laquelle la littérature médicale est plutôt abondante, et sur des effets bénéfiques chez les consommateurs, pour lesquels les études sont beaucoup plus rares (trois ont été analysées) et surtout ne portent que sur quelques années. Difficile, donc, de pouvoir juger sur le moyen ou long terme.
Du point de vue des nutriments – les éléments nutritifs –, l’analyse de Dena Bravata et ses collègues n’a pas trouvé de différences majeures entre les deux types d’aliments, par exemple sur la teneur en vitamine D, en protéines ou en lipides. Les produits bio se sont révélés contenir davantage de phosphore – mais les carences en phosphore sont peu répandues, objectent les auteurs – et quelques études montrent que le lait bio est plus riche en acides gras oméga-3, réputés avoir un effet protecteur sur le plan cardiovasculaire. Avantage également aux produits bio pour la teneur en phénols, censés contribuer à la prévention des cancers.
MOINS DE CONTAMINANTS DANS LES PRODUITS BIO
Les contaminants sont moins présents dans les aliments bio. Le risque de retrouver des pesticides dans des produits bio est de 30 % inférieur comparé aux aliments classique, sachant que les contaminations accidentelles par des pesticides sont possibles.
Certes, les mesures sur les aliments conventionnels figurant dans les études analysées restaient en deçà des valeurs limites autorisées, mais deux études chez des enfants consommant ou non des produits bio ont trouvé des valeurs de résidus de pesticides plus basses chez ceux étant au régime bio.
Enfin, le poulet et le porc bio exposent moins les consommateurs à des bactéries résistantes aux antibiotiques, même si le risque d’une contamination par une bactérie de type Escherichia coli n’est pas différent selon les deux types d’aliments.
Les auteurs de l’étude estiment cependant que, malgré des analyses approfondies de leur part, les différences observées ne sont pas significatives sur le plan clinique. Autrement dit, l’intérêt du point de vue de la santé de consommer des fruits et légumes, quel que soit leur mode de culture, l’emporterait sur les différences qui ont pu être objectivées.
LES AUTEURS SOULIGNENT LES LIMITES DE LEUR COMPILATION
"Certains pensent que la nourriture bio est toujours plus saine et plus riche sur le plan nutritif. Nous avons été surpris de ne pas parvenir à ce résultat", remarque Crystal Smith-Spangler, l’un des auteurs de l’étude.
Il reste que l’on peut également questionner leur conclusion sur l’absence de bénéfice clinique sur la seule base de la validité des normes en vigueur pour les doses journalières admissibles, supposées définir une consommation sans risque sanitaire.
Source : Les aliments bios moins nocifs mais pas plus nourrissants, Le Monde
En revanche, il ne faut pas justifier un choix du BIO par des arguments nutritionnels ou sanitaires. En effet, on ne peut prouver que le bio est plus sain que le non bio – et d’ailleurs, on ne peut pas dire le contraire non plus
En revanche, le bio est souvent produit de manière plus locale et respecte l’environnement et ce n’est pas non plus pour rien que des organismes comme la FAO le plébiscitent à un niveau mondial.
Source : Le bio, dangereux ou bon pour la santé ?, Consoglobe
Bonne journée.
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