Question d'origine :
pourquoi trouve t-on la couleur bleu sur les brodreries bigoudènes
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 11/07/2016 à 14h48
Bonjour
En ce début de XXIe siècle ; dès que l’on parle de la Bretagne, c’est l’image de la Bigoudène qui vient à l’esprit. […]
Vers les années 1810-1820, des broderies jusqu’alors discrètes apparaissent en assez grand nombre sur les gilets. Les auteurs de ces merveilles sont les fameux brodeurs dont plusieurs générations ont marqué le Pays bigouden jusqu’à la dernière guerre, où les derniers grands costumes de ce type ont été confectionnés. Seuls des hommes avaient la force physique nécessaire pour enfoncer les aiguilles dans des draps doublés de chanvre ou de lin. Les brodeuses, quant à elles, excellaient dans l’art de broder les coiffes et plus tard les tabliers. […]
La mise, dans l’ensemble, va se simplifier et donc mettre en valeur le gilet, les broderies vont vers 1910 recouvrir presque toute la poitrine, aussi belles parfois sur la partie cachée du plastron. […]
Vers 1925, l’influence de la ville et le fait aussi que toute une jeunesse a été habituée à autre chose, pousse comme partout en Bretagne à l’abandon de l’ancienne tenue. La broderie n’est plus à la mode dans les années 1930, seuls quelques couples de mariés y restent fidèles […].
Costumes de Bretagne / Yann Guesdon
Coiffes bretonnes traditionnelles du cercle Ar Vro Vigoudenn portée pour la Grande Parade du Festical Interceltique de Lorient en 2009 by XIIIfromTOKYO
Malgré nos recherches, nous n’avons pas trouvé ce que pouvait signifier la couleur bleu dans le pays bigouden. Toutefois, les motifs de ces broderies ont une grande signification :
• La plume de paon représente l’orgueil
• Le cœur pour l’amour
• La corne de bélier pour la force
• Les fougères pour l’abondance
• Les planètes pour la chance
• Le soleil pour la joie
• La dent de scie pour le travail
Les costumes bigoudens : les broderies / Bigouden
Mais aussi, l’arête de poisson qui rappelle que le pays est aussi maritime .
Le costume / Pays bigouden
Néanmoins, il est possible de trouver un symbolisme général à la couleur bleu :
Parmi toutes les couleurs, le bleu est celle qui est le plus souvent associée au domaine spirituel. C’est une couleur froide, au contraire du rouge, et elle incite la plupart des hommes à la réflexion. […]
C’est la couleur du ciel et le bleu était ainsi associé dans l’Egypte ancienne au dieu du Ciel Amun, tandis que Gengis Khan était considéré par son peuple comme l’enfant d’une biche qui symbolisaient la terre, et d’un loup bleu qui représentait les forces célestes. […]
C’est la couleur du manteau du dieu Odin chez les Germains du Nord et de celui de la Vierge Marie, parfois appelée de façon poétique le « lys bleu ». […] Parce qu’il annonce la vérité et parce qu’il incarne la transcendance, Jésus est aussi représenté avec un habit bleu lorsqu’il prêche la Bonne Nouvelle. « Le bleu, symbole de la vérité et du caractère éternel de Dieu (car ce qui est vrai est éternel) sera toujours le symbole de l’immortalité humaine » (P. Portal).
Encyclopédie des symboles / sous la direction de Michel Cazenave
Le bleu, couleur de l’azur, de l’air, de la voûte céleste et du paradis, symbolise la sagesse et la vérité divines. […]
Le bleu, qui, pour Kandinsky, « attire l’homme vers l’infini et éveille en lui le désir de pureté et une soif de « surnaturel », est la plus immatérielle et la plus profonde des couleurs […].
On retrouve ces deux significations principales dans le christianisme : les peintres du Moyen Age figuraient en bleu la robe du Messie pendant les trois années de sa prédication de vérité et de sagesse. Après la mort du Christ, la Vierge paraît souvent vêtue de bleu. Dès le XVe siècle, le bleu est devenu la couleur de la mère de Jésus. D’où la tradition de « vouer un enfant au bleu », c’est-à-dire de le vêtir de cette couleur, surtout pendant ces trois premières années mais parfois jusqu’à l’âge de sept ans, pour le protéger des maladies (notamment des maux de poitrine) ou du mauvais sort.
Couleur du saphir, de la turquoise, du lapis-lazuli, le bleu est l’emblème de l’amour, de la fidélité et de la pureté des sentiments : la croyance populaire en fait une couleur très bénéfique, qui en outre « suscite la sagesse et la prudence, développe le sens des relations et des initiatives, aide à surmonter les problèmes d’argent » (Dera, 46). […]
Le bleu, qui, depuis le XIIIe siècle, est la couleur de la fonction royale (il fut également l’emblème des Capétiens), convient aux hommes puissants : le bleu clair ou vif sera choisi par les hommes jeunes et les grands sportifs, le bleu sombre par les hommes d’âge mûr et par tous ceux et toutes celles qui détiennent un pouvoir politique ou financier.
Le livre des superstitions : mythes, croyances et légendes / Eloïse Mozzani
Bibliographie
• Les costumes régionaux : entre mémoire et histoire / sous la direction de Jean-Pierre Lethuillier
• Coiffes et costumes : Bretagne / Pierre-Jakez Hélias
• Costumes de Bretagne / Yann Guesdon
Bonne journée
En ce début de XXIe siècle ; dès que l’on parle de la Bretagne, c’est l’image de la Bigoudène qui vient à l’esprit. […]
Vers les années 1810-1820, des broderies jusqu’alors discrètes apparaissent en assez grand nombre sur les gilets. Les auteurs de ces merveilles sont les fameux brodeurs dont plusieurs générations ont marqué le Pays bigouden jusqu’à la dernière guerre, où les derniers grands costumes de ce type ont été confectionnés. Seuls des hommes avaient la force physique nécessaire pour enfoncer les aiguilles dans des draps doublés de chanvre ou de lin. Les brodeuses, quant à elles, excellaient dans l’art de broder les coiffes et plus tard les tabliers. […]
La mise, dans l’ensemble, va se simplifier et donc mettre en valeur le gilet, les broderies vont vers 1910 recouvrir presque toute la poitrine, aussi belles parfois sur la partie cachée du plastron. […]
Vers 1925, l’influence de la ville et le fait aussi que toute une jeunesse a été habituée à autre chose, pousse comme partout en Bretagne à l’abandon de l’ancienne tenue. La broderie n’est plus à la mode dans les années 1930, seuls quelques couples de mariés y restent fidèles […].
Costumes de Bretagne / Yann Guesdon
Coiffes bretonnes traditionnelles du cercle Ar Vro Vigoudenn portée pour la Grande Parade du Festical Interceltique de Lorient en 2009 by XIIIfromTOKYO
Malgré nos recherches, nous n’avons pas trouvé ce que pouvait signifier la couleur bleu dans le pays bigouden. Toutefois, les motifs de ces broderies ont une grande signification :
• La plume de paon représente l’orgueil
• Le cœur pour l’amour
• La corne de bélier pour la force
• Les fougères pour l’abondance
• Les planètes pour la chance
• Le soleil pour la joie
• La dent de scie pour le travail
Les costumes bigoudens : les broderies / Bigouden
Mais aussi, l’arête de poisson qui rappelle que le pays est aussi maritime .
Le costume / Pays bigouden
Néanmoins, il est possible de trouver un symbolisme général à la couleur bleu :
Parmi toutes les couleurs, le bleu est celle qui est le plus souvent associée au domaine spirituel. C’est une couleur froide, au contraire du rouge, et elle incite la plupart des hommes à la réflexion. […]
C’est la couleur du ciel et le bleu était ainsi associé dans l’Egypte ancienne au dieu du Ciel Amun, tandis que Gengis Khan était considéré par son peuple comme l’enfant d’une biche qui symbolisaient la terre, et d’un loup bleu qui représentait les forces célestes. […]
C’est la couleur du manteau du dieu Odin chez les Germains du Nord et de celui de la Vierge Marie, parfois appelée de façon poétique le « lys bleu ». […] Parce qu’il annonce la vérité et parce qu’il incarne la transcendance, Jésus est aussi représenté avec un habit bleu lorsqu’il prêche la Bonne Nouvelle. « Le bleu, symbole de la vérité et du caractère éternel de Dieu (car ce qui est vrai est éternel) sera toujours le symbole de l’immortalité humaine » (P. Portal).
Encyclopédie des symboles / sous la direction de Michel Cazenave
Le bleu, couleur de l’azur, de l’air, de la voûte céleste et du paradis, symbolise la sagesse et la vérité divines. […]
Le bleu, qui, pour Kandinsky, « attire l’homme vers l’infini et éveille en lui le désir de pureté et une soif de « surnaturel », est la plus immatérielle et la plus profonde des couleurs […].
On retrouve ces deux significations principales dans le christianisme : les peintres du Moyen Age figuraient en bleu la robe du Messie pendant les trois années de sa prédication de vérité et de sagesse. Après la mort du Christ, la Vierge paraît souvent vêtue de bleu. Dès le XVe siècle, le bleu est devenu la couleur de la mère de Jésus. D’où la tradition de « vouer un enfant au bleu », c’est-à-dire de le vêtir de cette couleur, surtout pendant ces trois premières années mais parfois jusqu’à l’âge de sept ans, pour le protéger des maladies (notamment des maux de poitrine) ou du mauvais sort.
Couleur du saphir, de la turquoise, du lapis-lazuli, le bleu est l’emblème de l’amour, de la fidélité et de la pureté des sentiments : la croyance populaire en fait une couleur très bénéfique, qui en outre « suscite la sagesse et la prudence, développe le sens des relations et des initiatives, aide à surmonter les problèmes d’argent » (Dera, 46). […]
Le bleu, qui, depuis le XIIIe siècle, est la couleur de la fonction royale (il fut également l’emblème des Capétiens), convient aux hommes puissants : le bleu clair ou vif sera choisi par les hommes jeunes et les grands sportifs, le bleu sombre par les hommes d’âge mûr et par tous ceux et toutes celles qui détiennent un pouvoir politique ou financier.
Le livre des superstitions : mythes, croyances et légendes / Eloïse Mozzani
Bibliographie
• Les costumes régionaux : entre mémoire et histoire / sous la direction de Jean-Pierre Lethuillier
• Coiffes et costumes : Bretagne / Pierre-Jakez Hélias
• Costumes de Bretagne / Yann Guesdon
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