Question d'origine :
Bonjour, dans le cadre de recherches généalogiques, ayant me semble-t-il lu -quelque part... - que Baratier (05) se trouva, jadis, sur le territoire savoyard (peut-être quand existait le duché de Savoie), je recherche une confirmation " officielle " éventuelle ainsi que la période correspondante. En vous remerciant par avance de ce que vous pourrez faire afin de m'aider dans ma recherche, bien cordialement.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 04/09/2020 à 09h39
Bonjour,
La ville d'Embrun toute proche de Baratier a été assiégée en 1692 par le duc de Savoie Victor-Amédée II.
Voici quelques extraits de documents qui en parlent :
" Le duc de Savoie, Victor-Amédée, guidé par les vaudois, envahit le Dauphiné par des chemins réputés jusqu'alors impraticables, et, après avoir pris Guillestre, la première ville qu'elle rencontra,son armée se posta sur les hauteurs d'Embrun, le trois août 1692 . Au bout de deux jours, le duc, étant arrivé lui-même devant nos murs, fit sommer les habitants de se rendre, avec menace de ne leur point donner de quartier s'ils résistaient. Le marquis de Larré, qui commandait la place, répondit qu'il tâcherait de mériter l'estime de Son Altesse Royale, et le duc et le célèbre prince Eugène durent commencer un siège en règle.
Après dix jours de la plus vigoureuse défense , les munitions manquant aux assiégés, le noble marquis de Larré demanda à capituler. Il fut convenu que la ville serait préservée du pillage et que la garnison aurait les honneurs de la guerre, à condition qu'elle ne servirait point de cette campagne et se retirerait au fort Barreau.
Ce siège, quoique fort court, dit l'historien du prince Eugène, devint funeste aux vainqueurs : Eugène y reçut une contusion à l'épaule; le Prince de Commerci, un coup de mousquet au visage, qui lui cassa trois dents ; le marquis de Léganez y eut les deux jambes percées aussi d'un coup de mousquet. Plusieurs autres officiers de distinction furent tués ou blessés, outre douze cents soldats morts et trois cents blessés (1).
Victor Amédée entra en vainqueur dans Embrun . Mais le grand archevêque de Genlis, célèbre autant par sa fermeté à défendre ses droits temporels que par son austère vertu, osa se présenter devant lui en manteau d'écarlate, pour lui montrer qu'il était prince. Le duc qui voulait être seul souverain dans Embrun, le trouva mauvais ; mais il n'est pas dit que le fier de Genlis ait rien fait pour s'excuser.
Les Allemands de l'armée du duc de Savoie voulaient, par l'incendie du Dauphiné, venger l'épouvantable dévastation du Palatinat opérée quelques années auparavant parles soldats français. Le château de Tallard, Gap, tous les villages situés entre ces villes et Embrun, devinrent la proie des flammes, et les Embrunais, qui s'étaient couverts de gloire par leur vaillance, purent s'applaudir encore, en apprenant tous ces désastres, d'avoir au moins conquis une capitulation qui les mettait à l'abri d'une semblable ruine.
Bientôt ils virent reparaître leur superbe ennemi, Victor-Amédée, atteint de la petite-vérole que, pour le salut de la France, il avait contractée à Gap. [...]
Mais Victor-Amédée se rétablit, et, soit qu'il cédât aux sollicitations de sa noble compagne, soit qu'il craignît la bravoure de Catinat qui accourait du Briançonnais pour lui fermer le chemin de l'Italie et pour délivrer Embrun, il se hâta de quitter cette ville après l'avoir démantelée ; il avait exigé en outre, des habitants, quatre cent mille livres de contributions, indépendamment de six cent mille de l'argent du roi qui fut découvert, malgré, les soins que l'on avait pris pour le cacher; enfin, il avait fait abattre et briser les cloches de la tour de Notre-Dame, dont le beau et précieux métal fut transporté à Turin et employé à frapper des pièces de monnaie appelées quarts de lire.
source : Essai historique sur la ville d'Embrun / par M. l'abbé A. Sauret
" Le 21 juillet 1692, l'armée de Victor-Amédée II de Savoie se met en marche contre la France.
Elle comprend des contingents piémontais, allemands, espagnols et vaudois que l'on appelle les barbets.
Aeneas Sylvius de Caprara est impliqué dans cette invasion.
L'armée comporte également un fort contingent de protestants français commandés par un de Montbrun, de la famille du célèbre capitaine huguenot Charles Du Puy de Montbrun.
Trois régiments sont sous les ordres de Ménard de Schomberg, fils du huguenot Armand-Frédéric de Schomberg.
Du côté de la Ligue d'Augsbourg, on peut espérer que les huguenots français, souvent nouveaux convertis au catholicisme vont se révolter et basculer du côté des coalisés.
Les objectifs militaires de la campagne sont très imprécis. On ne sait pas :
- si Victor-Amédée II de Savoie veut s'établir durablement dans les régions qu'il conquiert,
- s'il s'agit uniquement d'une opération punitive limitée dans le temps.
Alors que la vallée voisine de Barcelonnette est savoyarde , Victor-Amédée II de Savoie n'a pas mis à profit cette proximité pour déployer un réseau d'espions : il se montre fort ignorant des conditions topographiques.
Les 40 000 hommes des armées coalisées franchissent les Alpes au col de Larche puis passent le col de Vars.
Dès le 27 juillet 1692, l'avant-garde formée de réfugiés protestants procède à des pillages et à des incendies.
Les troupes de Victor-Amédée II de Savoie tombent sur Guillestre qui est prise le 29 juillet 1692.
Le 16 août 1692, c'est-au tour d'Embrun de tomber, après un siège de 10 jours, défendue par une garnison de 2 500 hommes sous les ordres du marquis de Larrey.
Embrun est épargnée, peut-être à cause du titre de prince de l'Église dont peut s'enorgueillir Charles Brûlart de Genlis, évêque d'Embrun"
source : Histoire de l'Europe et de la méditerranée
Les Mémoires militaires sur les frontières de la France du Piemont et de la Savoie depuis l' embouchure du Var jusqu'au lac de Genève précisent que les armées de Victor-Amédée II abandonnèrent Embrun après l'avoir prise.
Autres documents consultés :
- Histoire de la Savoie et de ses Etats / sous la direction de Claire Pittard (aux pages 266-267)
Les cartes présentes en fin d'ouvrage ne semblent pas montrer une occupation d'Embrun mais plutôt de la vallée de Barcelonnette.
- La Maison de Savoie à cheval sur les Alpes Jean-Louis Rieusset
- Les Etats de Savoie : du duché à l'unité d'Italie (1416-1861) / sous la direction de Giuliano Ferretti
N'ayant pas trouvé d'informations plus précises sur la commune de Baratier, nous vous conseillons de vous adresser aux Archives départementales des Hautes-Alpes pour approfondir vos recherches.
Bonne journée.
La ville d'Embrun toute proche de Baratier a été assiégée en 1692 par le duc de Savoie Victor-Amédée II.
Voici quelques extraits de documents qui en parlent :
" Le duc de Savoie, Victor-Amédée, guidé par les vaudois, envahit le Dauphiné par des chemins réputés jusqu'alors impraticables, et, après avoir pris Guillestre, la première ville qu'elle rencontra,
Ce siège, quoique fort court, dit l'historien du prince Eugène, devint funeste aux vainqueurs : Eugène y reçut une contusion à l'épaule; le Prince de Commerci, un coup de mousquet au visage, qui lui cassa trois dents ; le marquis de Léganez y eut les deux jambes percées aussi d'un coup de mousquet. Plusieurs autres officiers de distinction furent tués ou blessés, outre douze cents soldats morts et trois cents blessés (1).
Les Allemands de l'armée du duc de Savoie voulaient, par l'incendie du Dauphiné, venger l'épouvantable dévastation du Palatinat opérée quelques années auparavant parles soldats français. Le château de Tallard, Gap, tous les villages situés entre ces villes et Embrun, devinrent la proie des flammes, et les Embrunais, qui s'étaient couverts de gloire par leur vaillance, purent s'applaudir encore, en apprenant tous ces désastres, d'avoir au moins conquis une capitulation qui les mettait à l'abri d'une semblable ruine.
Bientôt ils virent reparaître leur superbe ennemi, Victor-Amédée, atteint de la petite-vérole que, pour le salut de la France, il avait contractée à Gap. [...]
Mais Victor-Amédée se rétablit, et, soit qu'il cédât aux sollicitations de sa noble compagne, soit qu'il craignît la bravoure de Catinat qui accourait du Briançonnais pour lui fermer le chemin de l'Italie et pour délivrer Embrun,
source : Essai historique sur la ville d'Embrun / par M. l'abbé A. Sauret
" Le 21 juillet 1692, l'armée de Victor-Amédée II de Savoie se met en marche contre la France.
Elle comprend des contingents piémontais, allemands, espagnols et vaudois que l'on appelle les barbets.
Aeneas Sylvius de Caprara est impliqué dans cette invasion.
L'armée comporte également un fort contingent de protestants français commandés par un de Montbrun, de la famille du célèbre capitaine huguenot Charles Du Puy de Montbrun.
Trois régiments sont sous les ordres de Ménard de Schomberg, fils du huguenot Armand-Frédéric de Schomberg.
Du côté de la Ligue d'Augsbourg, on peut espérer que les huguenots français, souvent nouveaux convertis au catholicisme vont se révolter et basculer du côté des coalisés.
Les objectifs militaires de la campagne sont très imprécis. On ne sait pas :
- si Victor-Amédée II de Savoie veut s'établir durablement dans les régions qu'il conquiert,
- s'il s'agit uniquement d'une opération punitive limitée dans le temps.
Les 40 000 hommes des armées coalisées franchissent les Alpes au col de Larche puis passent le col de Vars.
Dès le 27 juillet 1692, l'avant-garde formée de réfugiés protestants procède à des pillages et à des incendies.
Les troupes de Victor-Amédée II de Savoie tombent sur Guillestre qui est prise le 29 juillet 1692.
Embrun est épargnée, peut-être à cause du titre de prince de l'Église dont peut s'enorgueillir Charles Brûlart de Genlis, évêque d'Embrun"
source : Histoire de l'Europe et de la méditerranée
Les Mémoires militaires sur les frontières de la France du Piemont et de la Savoie depuis l' embouchure du Var jusqu'au lac de Genève précisent que les armées de Victor-Amédée II abandonnèrent Embrun après l'avoir prise.
Autres documents consultés :
- Histoire de la Savoie et de ses Etats / sous la direction de Claire Pittard (aux pages 266-267)
Les cartes présentes en fin d'ouvrage ne semblent pas montrer une occupation d'Embrun mais plutôt de la vallée de Barcelonnette.
- La Maison de Savoie à cheval sur les Alpes Jean-Louis Rieusset
- Les Etats de Savoie : du duché à l'unité d'Italie (1416-1861) / sous la direction de Giuliano Ferretti
N'ayant pas trouvé d'informations plus précises sur la commune de Baratier, nous vous conseillons de vous adresser aux Archives départementales des Hautes-Alpes pour approfondir vos recherches.
Bonne journée.
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