Question d'origine :
Bonjour,
Pourquoi y at-il autant de maisons bourgeoises au nord de la gare de Romans-sur-Isère?
Merci beaucoup
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 21/09/2020 à 11h51
Bonjour,
Au XIXe siècle, dans une France qui s'industrialise, l'économie romanaise va subir de grandes mutations. Avec le développement de l’industrie de la chaussure, la ville de Romans-sur-Isère va s'étendre au-delà des remparts. De nouveaux quartiers vont se créer notamment autour de la gare où la bourgeoisie va construire les maisons que vous connaissez.
Voici quelques extraits d'ouvrages sur l'histoire de Romans-sur-Isère qui abordent les mutations du tissus urbain de la fin XIXe-début XXe :
" A la fin du XIXe siècle émerge une nouvelle bourgeoisie. Les activités, productrices de richesses vont favoriser l'expansion de la ville qui se développe vers l'est, conquérant les espaces libres du plateau dans le prolongement des voies créées par la démolition des remparts.
Romans reste un nœud de communications.L'arrivée de la ligne de chemin de fer de Valence à Grenoble en 1864, renforce cet atout. La gare est construite et un nouveau quartier se crée autour d'elle. [...] Les usines importantes vont plutôt s'installer à l'extérieur de la ville ancienne. Ainsi l'usine Fénestrier, les chaussures UNIC, (celles qui chaussent le monde) sur l'avenue Gambetta occupait des tènements importants dont s'est maintenant emparé l'immobilier. Les Tanneries Gras s'étaient installées au nord et les Tanneries Cara à l'est.
La vie de la cité a longtemps été rythmée par les hurlements des sirènes d'usines et son air chargé des odeurs si caractéristiques du cuir travaillé.
La bourgeoisie industrielle ou commerçante va élever dans ces espaces nouveaux des villas et des "châteaux" dont beaucoup demeurent, même si ces édifices ont changé de destination. Ces résidences aux intérieurs richement décorés, sont souvent entourées de beaux parcs arborés. "
source : Romans, une ville qu'on aime / Association de sauvegarde du patrimoine romanais-péageois
Les ouvriers se logent dans des quartiers dégradés de la vieille ville ou dans des habitations modestes à proximité des ateliers, plutôt à l'est de Romans :
" Avec la croissance de l'industrie, l'expansion de la ville s'accélère. Elle se développe vers l'est, à la conquête d'espaces libres sur le plateau dans le prolongement des voies créées par la démolition des remparts. Sur l'avenue Gambetta, on construit la caserne Bon. Les activités industrielles se délocalisent alors qu'elles prennent plus d'importance. Ainsi, la tannerie quitte progressivement le quartier de la Presle, où le monde des petits ateliers utilisait l'abondance des eaux, pour s'installer dans des locaux en périphérie de ce qui devient le centre ancien. De même le distillateur Louis-Philippe Premier qui a commencé la fabrication de ses liqueurs rue Saint-Nicolas installe une nouvelle usine à l'ouest de la ville. Les grands patrons se font édifier de véritables petits châteaux, comme le "Château Premier" ou le "Château Henry" dénommé aujourd'hui résidence Charlotte Chaze. Avec l'armée, les usines, les commerces, les nouveaux équipements comme les banques et les hôtels particuliers à l'architecture ostentatoire transforment le paysage urbain, alors même que les conditions de logements restent misérables pour les ouvriers dans les quartiers Saint Nicolas, Pêcherie ou de la Pavigne. (page 273)
Les habitations des quartiers anciens faites de galets roulés avec encadrement de molasse et linteaux de bois, à la fois logements et ateliers contrastent avecles maisons bourgeoises style Seconde Empire puis Belle Époque fleurons de l'urbanisation des quartiers nouveaux . La classe des artisans-ouvriers est souvent logée dans des conditions déplorables, dans la vieille ville en particulier." (page 291)
source : Histoire de Romans-sur-Isère / sous la direction de Alexandre Pau ; préface de Emmanuel Le Roy Ladurie
" Les ouvriers logent dans "leurs quartiers" : ceux de la Presle proche de l’Isère, de la Pavigne à l'ouest de la ville, de Saint Nicolas à l'est. [...] Avec le développement des grandes entreprises et la mécanisation, les grands patrons de Romans et les grandes familles bourgeoises de la ville sont considérés comme des "châtelains". Ils se font construire de très belles demeures que les Romanais ont souvent baptisées "Châteaux" : château Henry situé au chemin des Boeufs, château Premier villa de style néo-rocaille, villa Boréa, villa Figuet sur le boulevard du Nord (aujourd'hui boulevard Gabriel Péri), villa Marguerite au n°59 de l'avenue Gambetta, ancienne propriété d'Emile Roux, fils du patron des tanneries Roux. "
source : Petite histoire de Romans / Hélène Ottone-Bernard
Bonne journée.
Au XIXe siècle, dans une France qui s'industrialise, l'économie romanaise va subir de grandes mutations. Avec le développement de l’industrie de la chaussure, la ville de Romans-sur-Isère va s'étendre au-delà des remparts. De nouveaux quartiers vont se créer notamment autour de la gare où la bourgeoisie va construire les maisons que vous connaissez.
Voici quelques extraits d'ouvrages sur l'histoire de Romans-sur-Isère qui abordent les mutations du tissus urbain de la fin XIXe-début XXe :
" A la fin du XIXe siècle émerge une nouvelle bourgeoisie. Les activités, productrices de richesses vont favoriser l'expansion de la ville qui se développe vers l'est, conquérant les espaces libres du plateau dans le prolongement des voies créées par la démolition des remparts.
Romans reste un nœud de communications.
La vie de la cité a longtemps été rythmée par les hurlements des sirènes d'usines et son air chargé des odeurs si caractéristiques du cuir travaillé.
source : Romans, une ville qu'on aime / Association de sauvegarde du patrimoine romanais-péageois
Les ouvriers se logent dans des quartiers dégradés de la vieille ville ou dans des habitations modestes à proximité des ateliers, plutôt à l'est de Romans :
" Avec la croissance de l'industrie, l'expansion de la ville s'accélère. Elle se développe vers l'est, à la conquête d'espaces libres sur le plateau dans le prolongement des voies créées par la démolition des remparts. Sur l'avenue Gambetta, on construit la caserne Bon. Les activités industrielles se délocalisent alors qu'elles prennent plus d'importance. Ainsi, la tannerie quitte progressivement le quartier de la Presle, où le monde des petits ateliers utilisait l'abondance des eaux, pour s'installer dans des locaux en périphérie de ce qui devient le centre ancien. De même le distillateur Louis-Philippe Premier qui a commencé la fabrication de ses liqueurs rue Saint-Nicolas installe une nouvelle usine à l'ouest de la ville. Les grands patrons se font édifier de véritables petits châteaux, comme le "Château Premier" ou le "Château Henry" dénommé aujourd'hui résidence Charlotte Chaze. Avec l'armée, les usines, les commerces, les nouveaux équipements comme les banques et les hôtels particuliers à l'architecture ostentatoire transforment le paysage urbain, alors même que les conditions de logements restent misérables pour les ouvriers dans les quartiers Saint Nicolas, Pêcherie ou de la Pavigne. (page 273)
Les habitations des quartiers anciens faites de galets roulés avec encadrement de molasse et linteaux de bois, à la fois logements et ateliers contrastent avec
source : Histoire de Romans-sur-Isère / sous la direction de Alexandre Pau ; préface de Emmanuel Le Roy Ladurie
" Les ouvriers logent dans "leurs quartiers" : ceux de la Presle proche de l’Isère, de la Pavigne à l'ouest de la ville, de Saint Nicolas à l'est. [...] Avec le développement des grandes entreprises et la mécanisation, les grands patrons de Romans et les grandes familles bourgeoises de la ville sont considérés comme des "châtelains". Ils se font construire de très belles demeures que les Romanais ont souvent baptisées "Châteaux" : château Henry situé au chemin des Boeufs, château Premier villa de style néo-rocaille, villa Boréa, villa Figuet sur le boulevard du Nord (aujourd'hui boulevard Gabriel Péri), villa Marguerite au n°59 de l'avenue Gambetta, ancienne propriété d'Emile Roux, fils du patron des tanneries Roux. "
source : Petite histoire de Romans / Hélène Ottone-Bernard
Bonne journée.
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