Question d'origine :
Bonjour, Quel est l'état de la crise du fentanyl et des opiacées aux USA depuis la pandémie COVID 19 ? S'est-elle aggravée avec la pauvreté, les expulsions etc ? Peut-on connaître en outre la propagation mondiale du Fentanyl pour ces 2 dernières années ? Merci.
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 20/11/2020 à 16h22
Bonjour,
Vous souhaitez connaître la situation de la crise du fentanyl et des opiacées aux Etats-Unis depuis la pandémie de COVID 19, et savoir si elle s’est aggravée avec la pauvreté et les mesures qui en découlent.
Vous souhaitez également savoir comment la crise du Fentanyl s’est propagée dans le monde ces 2 dernières années.
Le fentanyl, selon le site médical « vidal.fr » est un analgésique opioïde, qui agit surtout sur les récepteurs de la morphine du cerveau, de la moelle épinière et des muscles lisses.
Un opiacé, est une substance dérivée de l’opium. Ses composantes ne contiennent pas d’opium, mais ont une action similaire, et entraînent une très forte dépendance physique et psychologique.
Il présente un effet analgésique, qui soulage la douleur, rapide et de courte durée. Son effet analgésique est très puissant, 100 fois plus que celui de la morphine. Ses effets thérapeutiques sont analgésiques et sédatifs.
Le fentanyl est utilisé pour soulager des douleurs chroniques intenses, notamment dans le cadre de traitement de cancers, et dans le cadre d’anesthésies.
C’est une substance dont l’usage est réglementé dans la plupart des pays et qui est assimilée aux stupéfiants selon wikipedia.fr.
Le fentanyl est apprécié par les consommateurs de drogues pour ces effets euphorisants, la sensation de bien-être et de somnolence qu’il peut également procurer, ainsi qu’un pouvoir créatif comme l’explique le docteur Brichant, du C.H.U. de Liège, en Belgique, dans l’article « Fentanyl : la drogue qui fait des ravages en Amérique du Nord a été créée en Belgique », publié sur le site « rtbf.be ».
En 2018, d’après l’article « Aux Etats-Unis, la drogue tue une personne toutes les 7 minutes » sur le site « liberation.fr », le fentanyl était à l’origine de 31000 décès en 2018 aux Etats-Unis, et 37000 en 2019.
Ce même article évoque pour 2020, une note interne de la Maison Blanche, qui indique que le nombre de décès par overdose a augmenté de 11,4% entre janvier et avril 2020 par rapport à l’année précédente.
Pour en savoir plus sur la crise des opioïdes aux Etats-Unis, nous vous conseillons le visionnage de ce documentaire « USA : morts sur ordonnance » disponible sur le site internet « arte.tv ».
L’émission « envoyé spéciale », du 21 février 2019, et le reportage « Antidouleurs : l’Amérique dévastée » sont également très instructifs à ce sujet.
C’est également l’avis général proposé dans cet article « la pandémie de COVID-19 risque d’aggraver la crise des opoïdes aux Etats-Unis », publié sur le site « nationalgeographic.fr ».
En effet, la pandémie actuelle a amené à fermer les frontières et à limiter les déplacements. Cependant, comme le dit Daniel Ciccarone, à l’UCSF School of Medecine, « Paradoxalement, les overdoses sont à la hausse alors que l’approvisionnement diminue. » D’après l’article, cela serait lié au fait que les consommateurs de drogues, en cette période où il est plus difficile de s’en procurer, se tournent vers des substances qu’ils ont moins l’habitude de consommer, ou changent leurs habitudes de consommation, ce qui rend les dosages absorbés plus aléatoires, et peut entraîner potentiellement une hausse des overdoses.
La consommation de fentanyl est également très importante au Canada, comme nous le montre ce reportage « Fentanyl, la drogue qui ravage le Canada » proposé par la chaîne « France 24 ».
Celle-ci est moins importante en Europe, où le fentanyl est peu prescrit par les médecins, parce que la prescription d’antidouleurs y est plus encadrée qu’en Amérique du Nord, comme l’explique Paul Griffiths, directeur scientifique de l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies dans l’article « Drogues : l’Europe tente d’échapper à la menace mortelle du fentanyl » publié sur le site « sciencesetavenir.fr ». Selon lui, la consommation d’héroïne est également moins importante en Europe, et l’accès aux traitements de substitutions liés à l’usage de celle-ci sont plus faciles.
L’Europe bénéficie donc de facteurs « protecteurs » face à la consommation de fentanyl.
Cependant, plusieurs laboratoires capables d’assurer la production de fentanyl ont été démantelés par les services de police antistupéfiants en Europe ces dernières années : en France, en Estonie, en Allemagne, en Suède, en Pologne, en Slovaquie ou en Estonie.
L’agence européenne de police « ne veut pas être alarmiste, mais elle prend ce problème très au sérieux » selon Les Fiander, qui travaille chez Europol.
L’observatoire européen des drogues ne bénéficie pas de chiffres spécifiques concernant les décès liés au fentanyl. Nous ne pouvons donc pas vous proposer de données chiffrées.
Cependant, l’article cité précédemment indique qu’en Suède, « le fentanyl et ses dérivés sont plus meurtriers que l’héroïne.»
Le Royaume-Uni a également été marqué par une forte vague de décès liés au fentanyl.
L’Estonie a, quant à elle, été marquée par la consommation de ce produit, qui était devenu « le produit le plus consommé après une pénurie d’héroïne au début des années 2000. » Cependant, sa consommation a fortement diminuée dans ce petit pays balte, comme nous l’explique cet article « Comment l’Estonie s’est débarrassée du fentanyl », publié sur le site internet du journal « la Provence », suite à la fermeture d’un grand laboratoire, et une campagne de lutte contre le fentanyl, grâce à la création de centres de réhabilitation, financés par le ministère de la Santé.
De plus, un programme de distribution de naxolone à emporter, médicament distribué sous forme de vaporisateur nasal, qui peut sauver la vie en cas de surdose au fentanyl s’est avéré efficace.
En Belgique, où ce produit a été inventé, le fentanyl « circule », selon cet article « Hausse d’overdoses mortelles en vue : la Belgique n’est pas prête » publié sur le site de la « Fédération Bruxelloise Francophone des Institutions pour Toxicomanes ». Selon le responsable de Fedito Bruxelles, Sébastien Alexandre, la Belgique n’est pas en capacité d’affronter l’arrivée d’une drogue comme le fentanyl, car son antidote, le naxolone, est difficile à se procurer. Il est délivré sur ordonnance et sous forme injectable, alors que la solution nasale est plébiscitée en cas d’usage de ce stupéfiant.
En France, le fentanyl inquiète également, comme le souligne le rapport de L’Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies paru le 20 décembre 2018, qui stipule que les autorités sanitaires sont inquiètes quand à la diffusion de nouveaux produits de synthèses à base de fentanyl.
Comme l’explique le docteur Jean-Michel Delile dans l’article « le fentanyl devient la première cause d’overdose aux Etats-Unis et inquiète l’Europe » sur le site « franceculture.fr », « la part du fentanyl dans les décès liés aux opiacés s’accélère ».
C’est également l’avis de Serge Perrot, responsable du centre de la douleur à l’hôpital Cochin à Paris pour qui « on est aux prémices du risque ». Il propose pour cela de de continuer le travail de prévention, et de maintenir la réglementation en vigueur concernant l’utilisation de ces médicaments.
Afin de mieux connaître l’état de la crise des opioïdes dans le monde, vous pouvez également consulter l’article « crise des opioïdes » sur le site internet "wikipedia.fr".
Pour aller plus loin, vous pouvez, de même, demander à emprunter le livre « addiction sur ordonnance : la crise des antidouleurs » disponible là la bibliothèque municipale de la Part-Dieu.
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