Question d'origine :
Bonjour! je fais des recherches sur l'origine de la ville de Yaoundé au Cameroun. Je constate le nom d'un personnage important qui revient à chaque fois dans mes recherches: ESSONO ELA. S'il vous plaît pourriez vous avoir sa biographie et peut-être des personnages importants ayant intervenu lors de la création de la ville
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 04/05/2021 à 10h10
Bonjour,
Précisons qu’en raison de la situation sanitaire, nous sommes actuellement en télétravail et n’avons pas accès aux documents de la bibliothèque. Pour vous répondre nous devons nous contenter des ressources disponibles en ligne.
Dans un premier temps, vous pourrez consulter cette précédente réponse du Guichet du Savoir sur la fondation de Yaoundé.
En complément, voici quelques éléments que nous trouvons en ligne sur Essono Ela :
« Les populations locales surnomment la ville du nom de Ngola, qui vient du terme Ongola qui signifie « clôture » en ewondo et se réfère au mur de l'ancien poste allemand. Pour d'autres historiens, la clôture était celle qui protégeait le village d'Epsum signifiant « chez Essomba » ou N'tsonum qui signifie « chez Essono Ela », situé alors sur le site de Yaoundé.
Fondation
À la limite septentrionale de la forêt et au milieu des deux fleuves importants (le Nyong et la Sanaga), l'expédition allemande a trouvé en février 1888 un accord avec un des chefs locaux du nom d'Esono Ela, pour créer un poste. »
Source : Wikipedia
« Selon les témoignages des historiens, notamment celui du regretté Jean Baptiste Obama, à l’origine, Yaoundé est un village de la grande famille Mvog Tsoung Mballa. Celle – ci est constituée de quatorze (14) sous – familles : au centre de Yaoundé les Mvog – Ada, à l’ouest les Mvog – Beti, au sud les Mvog – Effa, les Mvog – Atemengue et les Mvog Ntigui. Le premier chef ewondo, qui a reçu les colons occidentaux à Yaoundé, s’appelait Essono Ela de la famille Mvog – Ada. Ce chef respecté a aussi mené une rébellion féroce contre les colons. Et pour cause, les arrivants (Occidentaux) s’illustraient par leur goût prononcé des terres et des femmes du pays ewondo. Toutes choses qui décident Essono Ela à organiser une concertation avec tous les chefs ewondo. La réunion, organisée à Etoa – Meki, s’achève par un appel au soulèvement contre l’administration coloniale allemande. La répression au soulèvement sera sanglante. Certains chefs seront pendus publiquement ; d’autres seront déportés. A l’époque, le nommé Charles Atangana Ntsama est fonctionnaire de l’administration coloniale. Quelqu’un sur qui très vite les “ envahisseurs ” – comme les populations autochtones les appelaient – vont s’appuyer pour essayer de pacifier la région. Homme doué d’une intelligence remarquable, Charles Atangana Ntsama va conquérir la confiance des colons allemands et jouer un rôle majeur dans l’histoire des Ewondo. Ce fils Mvog Atemengue de la grande famille Mvog Tsoung Mballa sera fait chef supérieur des Ewondo et des Bene (appelé avec dédain les Ewondo de la brousse). Charles Atangana offre la colline de Mvolyé aux missionnaires catholiques conduits par Mgr Henri Vieter. Monarque incontesté par toutes les populations autochtones de Yaoundé et de ses environs, Charles Atangana Ntsama est finalement le garant de l’unité des Ewondo et des Bene. A sa mort, Martin Abega Belinga, un autre fils Mvog-Atemengue, hérite de la chefferie supérieure des Ewondo et des Bene. Il règne pendant le reste du temps de la colonisation française, jusqu’à l’indépendance du Cameroun. […]
Patrice Etoundi Onambélé
Avant de préciser qu’il faudrait des journées entières pour évoquer Yaoundé. Ce village devenu ville dont lui ont parlé ses parents et grands parents. Qu’il a connu alors qu’il fréquentait l’Ecole régionale, située non loin de l’actuelle Ecole militaire interarmées (Emia). S’extasiant, en compagnie de certains de ses congénères, parmi lesquels un certain Alexandre Biyiti, plus connu sous le nom de Mongo Beti, devant des chars de la colonne Leclerc manœuvrant face à l’ancienne poste de Yaoundé, actuel Centre culturel français.
Ce Yaoundé qu’il rêve toujours de voir évoluer. De cesser d’être cette cité qui, des fois, lui fait penser à «une immense poubelle qui s’étend, s’étale et pollue tout, dans l’indifférence générale ».
Au fil de l’entretien, on découvre le patriarche qui a vu le jour le 14 novembre 1929. On fait un peu plus la connaissance du chef traditionnel d’Ahala, descendant d’Essono Ela, celui-là même qui, à la fin du XlXème siècle, offrit hospitalité et protection à des Allemands poursuivis par Mbida Mengue, qui avait promis à la plus belle de ses épouses le (calp d’un Blanc… Cette anecdote, précise notre hôte, marque la naissance effective e Yaoundé : «C’est sur le site de l’actuel palais de justice et du ministère des Finances que vivait mon aïeul. Plus tard, les Allemands ont décidé de s’y installer. Et pour mieux se protéger, ils ont décidé d’y bâtir un fortin.» D’où Ongola, la forteresse en éwondo. Plus qu’un détail de l’histoire, cette expropriation fait aujourd’hui du vieil homme l’un des propriétaires originels de Yaoundé. »
Source : Yaounde en bref, camerlex.com
L’ouvrage de l’anthropologue Philippe Laburthe-Tolra, Vers la Lumière ? ou le Désir d'Ariel : à propos des Beti du Cameroun : sociologie de la conversion est en partie consultable en ligne sur Google Livres.
Les Cahiers d'histoire et archéologie n°5, 2003 semble aussi évoquer ces événements, mais Google Livres ne nous permet d’accéder qu’à de courts extraits.
Quelques autres références identifiées grâce à Google Livres :
- Yaoundé et le défi camerounais de l'intégration : à quoi sert une capitale d'Afrique tropicale ? Athanase Bopda
- Les Seigneurs de la forêt : essai sur le passé historique, l'organisation sociale et les normes éthiques des anciens Beti du Cameroun / Philippe Laburthe-Tolra
- Abbia, Numéros 21 à 23 (extraits des p. 88 et 89 disponibles dans Google Livres)
- Yaoundé : une grande métropole africaine au seuil du 3e millénaire / Samuel-M. Eno Belinga et Jean-Paul Vicat, éditeurs scientifiques
- Le Cameroun à l'époque des Allemands : 1884-1916 / Albert Pascal Temgoua
- Héritages des tropiques : revue de recherches historiques et géographiques, volume 5, 2010, p. 47 (extrait disponible dans Google Livres)
Bonne journée.
Précisons qu’en raison de la situation sanitaire, nous sommes actuellement en télétravail et n’avons pas accès aux documents de la bibliothèque. Pour vous répondre nous devons nous contenter des ressources disponibles en ligne.
Dans un premier temps, vous pourrez consulter cette précédente réponse du Guichet du Savoir sur la fondation de Yaoundé.
En complément, voici quelques éléments que nous trouvons en ligne sur Essono Ela :
« Les populations locales surnomment la ville du nom de Ngola, qui vient du terme Ongola qui signifie « clôture » en ewondo et se réfère au mur de l'ancien poste allemand. Pour d'autres historiens, la clôture était celle qui protégeait le village d'Epsum signifiant « chez Essomba » ou N'tsonum qui signifie « chez Essono Ela », situé alors sur le site de Yaoundé.
Fondation
À la limite septentrionale de la forêt et au milieu des deux fleuves importants (le Nyong et la Sanaga), l'expédition allemande a trouvé en février 1888 un accord avec un des chefs locaux du nom d'Esono Ela, pour créer un poste. »
Source : Wikipedia
« Selon les témoignages des historiens, notamment celui du regretté Jean Baptiste Obama, à l’origine, Yaoundé est un village de la grande famille Mvog Tsoung Mballa. Celle – ci est constituée de quatorze (14) sous – familles : au centre de Yaoundé les Mvog – Ada, à l’ouest les Mvog – Beti, au sud les Mvog – Effa, les Mvog – Atemengue et les Mvog Ntigui. Le premier chef ewondo, qui a reçu les colons occidentaux à Yaoundé, s’appelait Essono Ela de la famille Mvog – Ada. Ce chef respecté a aussi mené une rébellion féroce contre les colons. Et pour cause, les arrivants (Occidentaux) s’illustraient par leur goût prononcé des terres et des femmes du pays ewondo. Toutes choses qui décident Essono Ela à organiser une concertation avec tous les chefs ewondo. La réunion, organisée à Etoa – Meki, s’achève par un appel au soulèvement contre l’administration coloniale allemande. La répression au soulèvement sera sanglante. Certains chefs seront pendus publiquement ; d’autres seront déportés. A l’époque, le nommé Charles Atangana Ntsama est fonctionnaire de l’administration coloniale. Quelqu’un sur qui très vite les “ envahisseurs ” – comme les populations autochtones les appelaient – vont s’appuyer pour essayer de pacifier la région. Homme doué d’une intelligence remarquable, Charles Atangana Ntsama va conquérir la confiance des colons allemands et jouer un rôle majeur dans l’histoire des Ewondo. Ce fils Mvog Atemengue de la grande famille Mvog Tsoung Mballa sera fait chef supérieur des Ewondo et des Bene (appelé avec dédain les Ewondo de la brousse). Charles Atangana offre la colline de Mvolyé aux missionnaires catholiques conduits par Mgr Henri Vieter. Monarque incontesté par toutes les populations autochtones de Yaoundé et de ses environs, Charles Atangana Ntsama est finalement le garant de l’unité des Ewondo et des Bene. A sa mort, Martin Abega Belinga, un autre fils Mvog-Atemengue, hérite de la chefferie supérieure des Ewondo et des Bene. Il règne pendant le reste du temps de la colonisation française, jusqu’à l’indépendance du Cameroun. […]
Patrice Etoundi Onambélé
Avant de préciser qu’il faudrait des journées entières pour évoquer Yaoundé. Ce village devenu ville dont lui ont parlé ses parents et grands parents. Qu’il a connu alors qu’il fréquentait l’Ecole régionale, située non loin de l’actuelle Ecole militaire interarmées (Emia). S’extasiant, en compagnie de certains de ses congénères, parmi lesquels un certain Alexandre Biyiti, plus connu sous le nom de Mongo Beti, devant des chars de la colonne Leclerc manœuvrant face à l’ancienne poste de Yaoundé, actuel Centre culturel français.
Ce Yaoundé qu’il rêve toujours de voir évoluer. De cesser d’être cette cité qui, des fois, lui fait penser à «une immense poubelle qui s’étend, s’étale et pollue tout, dans l’indifférence générale ».
Au fil de l’entretien, on découvre le patriarche qui a vu le jour le 14 novembre 1929. On fait un peu plus la connaissance du chef traditionnel d’Ahala, descendant d’Essono Ela, celui-là même qui, à la fin du XlXème siècle, offrit hospitalité et protection à des Allemands poursuivis par Mbida Mengue, qui avait promis à la plus belle de ses épouses le (calp d’un Blanc… Cette anecdote, précise notre hôte, marque la naissance effective e Yaoundé : «C’est sur le site de l’actuel palais de justice et du ministère des Finances que vivait mon aïeul. Plus tard, les Allemands ont décidé de s’y installer. Et pour mieux se protéger, ils ont décidé d’y bâtir un fortin.» D’où Ongola, la forteresse en éwondo. Plus qu’un détail de l’histoire, cette expropriation fait aujourd’hui du vieil homme l’un des propriétaires originels de Yaoundé. »
Source : Yaounde en bref, camerlex.com
L’ouvrage de l’anthropologue Philippe Laburthe-Tolra, Vers la Lumière ? ou le Désir d'Ariel : à propos des Beti du Cameroun : sociologie de la conversion est en partie consultable en ligne sur Google Livres.
Les Cahiers d'histoire et archéologie n°5, 2003 semble aussi évoquer ces événements, mais Google Livres ne nous permet d’accéder qu’à de courts extraits.
Quelques autres références identifiées grâce à Google Livres :
- Yaoundé et le défi camerounais de l'intégration : à quoi sert une capitale d'Afrique tropicale ? Athanase Bopda
- Les Seigneurs de la forêt : essai sur le passé historique, l'organisation sociale et les normes éthiques des anciens Beti du Cameroun / Philippe Laburthe-Tolra
- Abbia, Numéros 21 à 23 (extraits des p. 88 et 89 disponibles dans Google Livres)
- Yaoundé : une grande métropole africaine au seuil du 3e millénaire / Samuel-M. Eno Belinga et Jean-Paul Vicat, éditeurs scientifiques
- Le Cameroun à l'époque des Allemands : 1884-1916 / Albert Pascal Temgoua
- Héritages des tropiques : revue de recherches historiques et géographiques, volume 5, 2010, p. 47 (extrait disponible dans Google Livres)
Bonne journée.
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