Réponse du Département CivilisationQu’est-ce que la certification hallal ? Qu’en est-il du respect du rite dans le cas des abattoirs industriels ?
Le Conseil Européen a émis des directives permettant que d’un pays à l’autre, en Europe, le terme hallal recouvre les mêmes réalités. En voici un extrait :
[i]« 2.1 On entend par aliment hallal tout aliment autorisé par la loi islamique, qui répond aux conditions ci-après:
2.1.1 il ne doit ni constituer ni contenir quoi que ce soit jugé illégal conformément à la loi islamique;
2.1.2 il ne doit pas avoir été préparé, transformé, transporté ou entreposé à l’aide d’instruments ou d’installations non conformes à la loi islamique;
2.1.3 au cours de sa préparation, de sa transformation, de son transport ou de son entreposage, il ne doit pas avoir été en contact direct avec des aliments ne répondant pas aux dispositions des alinéas 2.1.1 et 2.1.2 ci-dessus.
2.2 Indépendamment de l’article 2.1 ci-dessus:
2.2.1 un aliment hallal peut être préparé, transformé ou entreposé dans une section ou chaîne différente dans le même local servant à la préparation d’un aliment non hallal, pourvu que des mesures appropriées soient prises pour prévenir tout contact entre les deux;
2.2.2 un aliment hallal peut être préparé, transformé, transporté ou entreposé à l’aide d’installations qui ont déjà servi à la préparation, à la transformation, au transport ou à l’entreposage d’un aliment non hallal, pourvu que des techniques appropriées de nettoyage, conformes à la loi islamique, aient été suivies.
2. Abattage
Tous les animaux terrestres dont la consommation est autorisée par la loi devraient être abattus conformément aux règles énoncées dans le Code d’usages Codex recommandé en matière d’hygiène pour les viandes fraîches[27] et aux dispositions ci-après:
3.2.1 la personne chargée de l’abattage doit être un musulman sain d’esprit et connaissant bien les méthodes d’abattage de l’Islam;
3.2.2 l’animal à abattre doit être autorisé par la loi islamique;
3.2.3 l’animal doit être vivant ou réputé vivant au moment de l’abattage;
3.2.4 l’invocation Bismillah (au nom d’Allah) doit être prononcée immédiatement avant l’abattage de chaque animal
3.2.5 l’instrument utilisé doit être tranchant et doit rester enfoncé dans l’animal pendant l’abattage;
3.2.6 l’abattage doit consister à couper la trachée, l’œsophage et les principales artères et veines situées dans la région du cou. »[/i]
Voir
EUR-lexConcernant les problèmes posés par l’élevage industriel, de par l’exigence des cadences de production, des procédures de certification et de labellisation des abattoirs ont été mises en place, comme par exemple celles de l’
ARGML (Association Rituelle de la Grande Mosquée de Lyon) :
[i]« En rayons, les consommateurs musulmans peuvent constater une différence de prix entre deux produits « Hallal » qui paraissent similaires. Si le produit certifié Hallal par l’ARGML peut parfois présenter un surcoût, c’est parce qu’il a fait l’objet d’un réel processus de contrôle, avec une présence permanente de nos contrôleurs rituels durant toute sa fabrication. C’est la seule garantie possible d’obtenir, au final, un vrai produit Hallal…
Les volailles notamment font souvent l’objet d’un abattage automatique avec une scie électrique, ce qui permet aux industriels d’obtenir des cadences de productions supérieures (jusqu'à 20 000 volailles à l’heure), mais qui malheureusement ne présentent aucune garantie Hallal, et ce au détriment du consommateur musulman. L’industriel parvient ainsi à économiser deux ou trois salariés sur la chaîne d’abattage, ainsi que
le contrôleur rituel qui doit normalement être présent en permanence. Ces industriels vendent leurs produits sous l’appellation Hallal, alors que les produits ne présentent aucune différence avec les produits vendus dans le circuit non Hallal. »
« Quelles sont les conditions requises pour obtenir un vrai produit Hallal ?
L’abattage rituel, doit en effet être réalisé par un sacrificateur musulman pratiquant, reconnu pour sa foi et ses connaissances rituelles. Les cadences de productions doivent permettre au sacrificateur d’égorger chaque animal de façon convenable. Toute volaille ou autre animal mal égorgée doit être retiré de la chaîne par le contrôleur rituel. Le contrôleur rituel suit ensuite l’ensemble du processus de dépeçage, et de préparation des carcasses, et estampille individuellement chaque carcasse bovine ou ovine validée Hallal. Les carcasses sont disposées sur chariots et sont aussi identifiées à l’aide du matériel de certification (scellés, étiquettes, marquages par flèches plastiques). Toutes les carcasses destinées à la découpe sont ensuite stockées séparément, puis découpées et conditionnées sous la supervision du contrôleur rituel.
L’ensemble du processus fait l’objet d’un contrôle rigoureux. Nos contrôleurs rituels sont souvent amenés à refuser de valider certaines productions pour non-conformité. Il en va de notre responsabilité religieuse. Dans la mesure où ils travaillent en complète indépendance vis-à -vis de l’industriel, leur décision ne peut être influencée par un responsable de l’usine.
Nos contrôleurs exercent leur travail dans le plus grand respect des principes islamiques, et sont conscients du niveau de responsabilité morale qu’ils assument vis-à -vis de Dieu et des consommateurs musulmans. Ces considérations sont bien plus importantes que de simples considérations économiques, et c’est à ce titre que le contrôle rituel effectué par une instance religieuse est primordial. »[/i]
Pour illustration, voici un
diaporama ainsi qu'une
video présentant la manière dont les contraintes de la certification hallal sont mises en pratique dans un abattoir industriel de volailles.
En complément, nous vous signalons ce
dossier de presse, ainsi que le site
cuisinemusulmane.com
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