Bonjour,
Le grand livre du français de Paul Desalmand et Yves Stalloni (2014) explique que cette signification est nouvelle :
Entendu à la banque : « je suis une quiche ». Cette personne s’était montrée maladroite avec l’appareil servant à absorber un dépôt de fonds. Un équivalent serait : « Je suis bête », « gourde », « conne » ou encore « nase »…. Cet emploi de « quiche », qui n’est pas répertorié dans les dictionnaires, a aussi été observé à la radio et sur Internet. Il semble bien que ce soit un nouveau mot à la mode pour exprimer, sans méchanceté, un manque d’intelligence. (page 338)
Le
Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales donne l’origine du mot Quiche :
Étymol. et Hist. 1805 (J.-J. LIONNOIS, Hist. des villes vieille et neuve de Nancy..., Nancy, t. 1, p. 80). Mot d'orig. inc., à rapprocher peut-être de l'all. Kuchen « gâteau, tarte ». (...)
Histoire :
Attesté depuis 1605 [mars ; dans un livre de comptes rédigé en Lorraine] (Comptes Hôp. Saint Julien (sans pagination) : Pour quiches et eschaudes [sorte de pâtisserie], trois gros). Première attestation dans un texte en français central : 1805 (LIONNOIS, Histoire, tome 1, page 80 : que le boulanger avoit droit de faire les échaudés et les Quiches […]On remarquera l'ancienneté des Quiches à Nancy). Première attestation dans la lexicographie générale : 1845/1846 [sous la forme d'un substantif masculin] (BESCHERELLE : QUICHE. s. m. Art culin. Sorte de flan d'oeufs). Première attestation présentant le genre féminin : 1869 (LITTRE : QUICHE (ki ch'), s. f. Sorte de flan d'oeufs et de fromage ; la chose et le mot sont lorrains).
Origine :
Transfert linguistique : emprunt au dialecte oïlique lorrain quiche subst. fém. « galette, tarte » (attesté depuis 1853 seulement, MARCHAL, BullSocArcheolLor 4, 511 ; FEW 21, 478b ; cf. aussi LABOURASSE, Glossaire et HAILLANT, Patois) ; le lexème dialectal est lui même d'origine inconnue. Cet emprunt a été fait dans le français régional de Lorraine (cf. ci dessus l'attestation de 1605) ; c'est seulement au 19e siècle que la dérégionalisation s'est opérée. Le mot allemand Kuchen subst. masc. « gâteau, tarte » est peut être l'étymon du terme lorrain, mais ne peut être celui du lexème français. Cf. HOFFERT/HUBSCHMID/LÜDTKE in FEW 21, 478b, gâteau.
Rédaction TLF 1990 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2008 : Zuzana Navrátilová. - Relecture mise à jour 2008 : Éva Buchi ; Thomas Städtler ; Pierre Rézeau ; Martina Pitz ; Nadine Steinfeld ; Gilles Petrequin.Quelques ouvrages consultés :
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L'argot des prisons : dictionnaire du jargon taulard & maton du bagne à nos jours / Jean-Michel Armand (2012)
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Dictionnaire de l'argot français et de ses origines / Jean-Paul Colin, Jean-Pierre Mével; collab. Christian Leclère; préf. Alphonse Boudard; introd. Denise François-Geiger (2001)
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L'argot des musiciens / Alain Bouchaux, Madeleine Juteau, Didier Roussin; ill. de R. Crumb (2002)
Pour finir, voici le
Top 10 des expressions typiques de la Lorraine .
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