Monument aux morts des enfants du rhônes

Réponse de la Documentation régionale

Ce monument est élevé à la mémoire des soldats morts en 1870 lors de la guerre franco-allemande.
Le nom exact est : Monument en l'honneur des légionnaires, des gardes mobiles et des enfants du Rhône qui ont pris part à la défense nationale.
Ce monument est construit pour venger l’honneur bafoué des volontaires des légions lyonnaises, lesquels à leur retour du front, avaient remis leurs drapeaux au maire Jacques Hénon afin qu’ils soient gardés comme des reliques précieuses. Or, en 1879, le préfet Joseph Ducros, émissaire de l’Ordre moral au pouvoir à Paris, les a fait saisir et brûler. Débarrassée de l’encombrant fonctionnaire, la municipalité achète au Génie militaire un terrain situé devant la grande entrée du parc de la Tête d’Or et lance un concours en vue d’y élever un « monuments aux enfants du Rhône ». Celui-ci ne débouche sur aucun premier prix, mais Jean-François-Adolphe Coquet obtient le deuxième. Désireuse d’éviter un second – et tout aussi couteux- concours, la municipalité de l’économe Antoine Gailleton demande à l’architecte de présenter un autre projet, qui est approuvé en avril 1883. Coquet a imaginé un imposant ensemble monumental regroupant un élément central baptisé « L’Action » et une colonnade en hémicycle, nommée « Le Souvenir ».
Il s’adjoint les sculpteurs Etienne Pagny et Charles Textor et l’ensemble est rapidement achevé… sauf le groupe en bronze de Pagny que la ville pensait faire payer au ministère de la guerre et qu’il faut se résoudre à acheter. Le maire Gailleton suggère des économies et propose de supprimer la colonnade. Coquet refuse, mais ne peut empêcher l’emploi de calcaire, à la place du marbre qu’il préconisait. Les choses traînent et la municipalité doit accorder un crédit supplémentaire.
Ayant nécessité cinq ans de travaux et de discussion, ayant finalement coûté cent vingt-deux mille cinq cent francs, le monument est enfin inauguré, le 30 mai 1887.
Extrait du Dictionnaire historique de Lyon, notice "Monuments aux morts".

La notice du dictionnaire historique de Lyon s’appuie sur la thèse de Gilbert Gardes : Le monument public français : l’exemple de Lyon.
Pour en savoir plus, on peut lire, dans la thèse de Gilbert Gardes, consultable à la bibliothèque, les pages consacrées à ce monument (histoire et description détaillée), elles sont dans le tome 4, pages 213 à 221.

Dans Lyon l’art et la ville, également de Gilbert Gardes, on peut lire entre autres à propos du monument :
(…) Au centre, sur un pylône orné d’inscriptions et d’emblèmes, le groupe de » la Résistance » (1887, E. Pagny, Thiébault Frères) représente la ville de Lyon envoyant ses enfants au combat. « Un jeune soldat était tombé ; un autre plus âgé s’avançait à son tour ; j’avais voulu symboliser moins la lutte souvent glorieuse que la résistance acharnée, la nation soulevée entière derrière nos soldats écrasés, le département du Rhône prêt à tous les sacrifices et ne désespérant pas du salut de la patrie » (...)

-Le groupe, carte postale dans Photographes en Rhône-Alpes

-La notice de Wikipedia