Question d'origine :
Qui était le philosophe Leo Kuper ? Peut-on lire des extraits en français ?
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 04/02/2020 à 09h58
Bonjour,
Selon la nécrologie que lui a consacré le journal britannique The Independant daté en mai 1994,Leo Kuper était un sociologue sud-africain né en 1908 à Johannesburg, ayant essentiellement enseigné aux Etats-Unis. Issu d'une famille juive orthodoxe, il fut aux moments les plus sombres de l'apartheid, un des critiques les plus acerbes de celui-ci, malgré les campagnes de dénigrement dont il fut victime, ainsi que la censure de plusieurs de ses travaux par le gouvernement nationaliste.
D'abord avocat, il plaida avant la seconde guerre mondiale dans des procès liés à des questions de droits de l'homme, et représenta la première organisation commerciale non-raciale du pays. Pendant la guerre, il servit dans le contre-espionnage.
Sa carrière de sociologue commença en 1948, aux Etats-Unis puis en Grande-Bretagne, où il commença à étudier la planification urbaine, d'où il tira un ouvrage semble-t-il novateur, Living in towns. De retour en Afrique du sud en 1953, il commença à enseigner à l'Université de Natal (Durban). Il écrivit à cette époque deux classiques de la sociologie sud-africaine, Passive resistance in South Africa (1957) et An African bourgeoisie (1958).
Réformiste et libéral, il fut un intellectuel porté sur l'engagement non-violent et la résistance passive. Emigré aux Etats-Unis après l'élection du Parti National au gouvernement, sa détestation de la violence augmenta encore après le meurtre de son frère, en 1963. Peu à peu ses recherches sur les rapports de races dans les sociétés pluriethniques se recentrèrent sur la question du génocide, dont il devint un des grands spécialistes.
Ses grandes oeuvres sur le sujet, toutes publiées aux Etats-Unis, datent des années 80. On trouve notamment Genocide: Its Political Use in the Twentieth Century (1981), International action against genocide (1984), et The Prevention of Genocide (1985).
Vous trouverez la bibliographie de Kuper sur Wikipédia (en anglais).
Il semble qu'aucun de ses livres n'ait été à ce jour traduit en français. La BnF en tout cas ne mentionne que trois titres, en VO. En anglais également, les titres qu'on trouve sur le CCFR.
Si on trouve nombre de ses articles en ligne, on trouve seulement mention de trois articles traduits : "Problèmes Posés par le Pluralisme Racial"(Revue Internationale des Sciences Sociales, 1971), "Le changement d'ordre politique dans les sociétés pluralistes : problème posés par le pluralisme racial" (Revue internationale des sciences, 1971), et "Le concept de génocide et son application aux massacres des Arméniens en 1915-1916 par les Turcs" (Tribunal permanent des peuples, 1984).
Bref, l'oeuvre de Kuper est encore à faire découvrir aux lecteurs français.
Bonne journée.
Selon la nécrologie que lui a consacré le journal britannique The Independant daté en mai 1994,
D'abord avocat, il plaida avant la seconde guerre mondiale dans des procès liés à des questions de droits de l'homme, et représenta la première organisation commerciale non-raciale du pays. Pendant la guerre, il servit dans le contre-espionnage.
Sa carrière de sociologue commença en 1948, aux Etats-Unis puis en Grande-Bretagne, où il commença à étudier la planification urbaine, d'où il tira un ouvrage semble-t-il novateur, Living in towns. De retour en Afrique du sud en 1953, il commença à enseigner à l'Université de Natal (Durban). Il écrivit à cette époque deux classiques de la sociologie sud-africaine, Passive resistance in South Africa (1957) et An African bourgeoisie (1958).
Réformiste et libéral, il fut un intellectuel porté sur l'engagement non-violent et la résistance passive. Emigré aux Etats-Unis après l'élection du Parti National au gouvernement, sa détestation de la violence augmenta encore après le meurtre de son frère, en 1963. Peu à peu ses recherches sur les rapports de races dans les sociétés pluriethniques se recentrèrent sur la question du génocide, dont il devint un des grands spécialistes.
Ses grandes oeuvres sur le sujet, toutes publiées aux Etats-Unis, datent des années 80. On trouve notamment Genocide: Its Political Use in the Twentieth Century (1981), International action against genocide (1984), et The Prevention of Genocide (1985).
Vous trouverez la bibliographie de Kuper sur Wikipédia (en anglais).
Il semble qu'aucun de ses livres n'ait été à ce jour traduit en français. La BnF en tout cas ne mentionne que trois titres, en VO. En anglais également, les titres qu'on trouve sur le CCFR.
Si on trouve nombre de ses articles en ligne, on trouve seulement mention de trois articles traduits : "Problèmes Posés par le Pluralisme Racial"(Revue Internationale des Sciences Sociales, 1971), "Le changement d'ordre politique dans les sociétés pluralistes : problème posés par le pluralisme racial" (Revue internationale des sciences, 1971), et "Le concept de génocide et son application aux massacres des Arméniens en 1915-1916 par les Turcs" (Tribunal permanent des peuples, 1984).
Bref, l'oeuvre de Kuper est encore à faire découvrir aux lecteurs français.
Bonne journée.
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