Question d'origine :
Bonjour à tous, Porteur de Sel : les hanouards (Officiers porteurs de sel, à Paris, sous l'Ancien Régime.) avaient le privilège de porter sur leurs épaules les corps des rois jusqu'à la prochaine croix de Saint-Denis, parcequ'à eux appartenait l'art de les couper par pièces, de les faire bouillir dans de l'eau, et de les saler ensuite ; ce qui remplaçait d'une manière très grossière l'art d'embaumer, qui était perdu, et qu'on n'a retrouvé depuis que d'une manière fort imparfaite. ◾Ainsi on a salé Philippe le Long et Philippe de Valois, qui les premiers mirent un impôt sur une marchandise de première nécessité, dont le commerce avant eux était permis à tout le monde. ◾Les jurés hanouards, ou porteurs de sel de la ville de Paris, établis par ordonnance de la prévôté et de l’échevinage de Paris donnée par Charles VI en 1415, avaient l’honorable privilège de porter le corps et l’effigie du roi à ses obsèques. Les premières traces de cet usage se rencontrent aux obsèques de Charles VII ; les hanouards y portèrent le corps jusqu’à Saint Denis. ◾Les hanouards ou henouards, au nombre de 24 étaient les porteurs de sel en titre d’office qui avaient le privilège de porter le roi défunt. Le port du cercueil royal par les hanouards était de droit et de devoir jusqu’à la croix la plus proche de Saint-Denis ; là cessaient leur privilège et leurs obligations. Mais la charge était rude ; il s’agissait d’une masse de quatorze ou quinze cent livres ; comme ce fardeau excédait les forces des religieux qui devaient relayer les hanouards dans leur office de porteurs, ceux-ci se chargeaient ordinairement d’achever le transport jusqu’à l’Église, moyennant une indemnité que les moines leur payaient. Question : y avait-il des hanouards ou équivalent à Lyon ! Merci Nafnaf (de Bretagne)
Réponse du Guichet
Bonjour,
Si toutefois vous citez un texte, merci de nous indiquer les sources. Cela pourrait nous faire gagner un temps précieux que nous utiliserons pour répondre à votre question.
Dans une question que vous avez précédemment posée, nous avons vu que Lyon est intégrée au Royaume de France en 1312.
C’est justement à cette époque que la gabelle, impôt sur le sel, semble apparaître.
Voici un historique de cet impôt.
Sur le site de l'Inventaire du patrimoine de la région Rhône-Alpes, au sujet du grenier à sel bâti en 1819, on peut lire :
« En 1819, on envisage donc de faire construire un bâtiment spécialement conçu pour entreposer le sel.
Voici une photographie de ce bâtiment : Les Anciens bâtiments de la douane et le grenier à sel vus depuis la rive droite de la Saône.
Dans l’inventaire des archives du Grenier à sel de Paris, on peut lire :
« Dans les minutes, Z1K 74 à 80, on ne trouve de minutes de sentences qu'après 1756. La première partie de la liasse Z1K 74 est en effet constituée de pièces relatives à la réception d'officiers du Grenier à sel : officiers de judicature, nommés par le roi ; bas officiers (porteurs de sel, briseurs, mesureurs, courtiers de sel) nommés par le Bureau de la Ville mais soumis à l'obligation de se faire recevoir au Grenier à sel ; et aussi gardes et archers nommés par la Ferme. »
Dans l’inventaire d’archives de la série C des Archives départementales, « Administrations provinciales (1391-1790) » nous avons trouvé p. 10 :
« La compagnie des gabelles du Lyonnais avait pour mission de veiller à l’application de la législation sur la vente du sel. Le Lyonnais, le Beaujolais et le Forez étaient des pays de petite gabelle, c’est-à-dire des pays où le sel était moins cher que dans les pays de grande gabelle. Aussi une contrebande pouvait-elle s’organiser entre ces pays de petite gabelle et les pays de grande gabelle voisins, notamment le Bourbonnais et la Bourgogne. La compagnie des gabelles du Lyonnais employait une grande partie de son activité à combattre cette fraude. Elle comprenait un visiteur-général un directeur, un contrôleur, des receveurs, des mesureurs, des greffiers et des brigades de gardes commandées par des lieutenants. Ces gardes procédaient à des saisies et dressaient à des saisies et dressaient des contraventions : les cas les plus graves étaient soumis à la juridiction des gabelles, qui pouvait prononcer des peines très sévères. Tout ce personnel était surveillé par l’intendant. »
Voici le détail de ces archives :
Gabelles du Lyonnais 6 C 1-29
Édits royaux 6 C 1
Organisation du service 6 C 2-12
Vente du sel 6 C 13-23
Juridiction 6 C 24-29
6 C 3-12 Personnel 1623-1768
6 C 3* Enregistrement des contrats et adjudication des offices de greffiers dans les greniers à sel (1623)
6 C 4-12 Réceptions, prestations de serment (1667-1768)
6 C 4 Visiteur général des gabelles du Lyonnais et juge visiteur (1731-1754)
6 C 5 Directeur et fermier général (1667-1768)
6 C 6 Contrôleur (1716-1718)
6 C 8 Mesureurs (1735-1742)
6 C 9 Huissiers-audienciers et greffiers (1717-1727)
6 C 10 Lieutenants de brigade (1721-1741)
6 C 11 Gardes des gabelles (1721-1742)
6 C 12 Revendeurs (1721-1765)
La cote 6 C 22 Voiturage du sel. 1712-1741
Nous vous conseillons de les consulter.
Dans l’ouvrage
p. 26 V. Les officiers des greniers à sel
« Sous Henri IV, chaque grenier à sel comprend : deux grenetiers, deux contrôleurs, deux receveurs : l’ancien et l’alternatif, un greffier et un procureur du roi. »
Nous n’avons pas trouvé où étaient ces 74 lieux d’entrepôt du sel à Lyon. Mais entre les ports où débarquaient les bateaux chargés de sel de la Méditerranée et ces lieux de stockage, des porteurs devaient l’acheminer.
La gabelle était un impôt régalien. Mais si les bas officiers (porteurs de sel, briseurs, mesureurs, courtiers de sel) étaient nommés par la Ville, alors peut-être pourriez-vous en trouver une trace dans les Archives municipales.
Nous vous conseillons de consulter Gabelles de Lyonnois. Instruction pour les Brigades qui va être versé sur Numelyo prochainement.
Des sources intéressantes sur Lyon au Moyen âge :
-
- LIGNEREUX (Yann), « Le Lion et la Couronne » dans Histoire, économie et société, 2002, 21e année, n° 4, p. 501-512 disponible sur le portail numérique Persée.
- GUTTON (Jean-Pierre, dir),
Au sujet du sel mais n'intéressant pas votre question :
-
-
- Archéologie du sel
- Histoire de la gabelle