Question d'origine :
Bonjour, Je suis à la recherche de références bibliographiques (si possible dispo en ligne) concernant le lion dans l'histoire de l'art avec un intérêt particulier pour la période de la sculpture romantique au début du XIXè s. J'étudie le Lion au serpent de Louis-Antoine Barye dans le cadre de mes études à l'université. J'aimerais contextualiser cette sculpture avec des éléments liés à l'histoire de l'art et l'histoire des représentations animalières. Je vous remercie pour votre réponse. Bien cordialement, MNT
Réponse du Guichet
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- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 16/02/2021 à 10h56
Bonjour,
" L'animal, généralement l'animal sauvage, occupe dans l'œuvre de Barye une place prépondérante. Il l'observe au repos, mais surtout en lutte avec ses semblables ou affronté à l'homme, bref, préoccupé de sa survie. L'idée novatrice de Barye fut d'exploiter dans son art ces situations de conflit. Elle était de nature à nourrir la réflexion des romantiques et à entraîner leur admiration alors qu'eux-mêmes s'efforçaient de comprendre les structures du monde naturel et son vitalisme. Au même titre que la nature sauvage, l'animal représente pour Barye — comme pour les romantiques — un aspect essentiel, encore intact, de la création mais, comme cette dernière, menacé par l'homme et par les progrès de la société industrielle.
Barye, qui fut l'un des plus grands anatomistes de son temps — ses dessins animaliers cotés suffiraient à le démontrer —, étudia l'animal avec une précision scientifique qu'aucun artiste avant lui n'avait recherchée ni atteinte. Il poussa si loin l'observation de l'animal qu'il parvint à traduire la diversité des expressions les plus momentanées, les plus frappantes et les plus vraies du drame zoologique.
Ses nombreux bronzes de petit format et de veine réaliste, animaux seuls ou groupes, ne doivent pas faire négliger d'autres aspects de son art. Barye créa des compositions monumentales — Lion au serpent (Louvre) —, certaines extrêmement ambitieuses : Chasses du Surtout du duc d'Orléans (bronze, éléments dispersés). "
source : Jacques de CASO, « BARYE ANTOINE LOUIS - (1796-1875) », Encyclopædia Universalis
" À Lyon, l’installation de bêtes est le meilleur moyen d’attirer le public dans les parties désertées du Parc de la Tête d’Or. Cependant, les foules ne se déplacent pas pour voir des bêtes sauvages indigènes, comme le montre l’échec du jardin de Bâle, à son ouverture en 1874, qui voulait montrer des espèces alpines. Seul l’ours attire vraiment et paraît indispensable pour les directions des jardins. Les foules n’apprécient guère, non plus, les animaux exotiques domestiqués, comme le prouvent les déboires des jardins d’acclimatation. Celui du Parc de la Tête d’Or à Lyon peine à intéresser avec ses vaches, ses chèvres, ses moutons, venant d’autres continents ou d’autres régions européennes, ce qui incite la municipalité à le convertir en jardin d’animaux sauvages au début des années 1880. Le public veut des bêtes sauvages, curieuses, bien différentes des espèces européennes pour se dépayser, rêver aux contrées lointaines, voir les bêtes qui partagent encore la terre avec les hommes. Les jardins zoologiques font office de succédanés des voyages et satisfont l’envie d’exotisme, qui s’intensifie avec le romantisme, les explorations, l’aventure coloniale, et qui incite les élites à s’évader au loin. Cet attrait pour l’exotisme explique le succès des récits de chasse, tels ceux de Jules Gérard (Le Tueur de lions, 1858) ou de Bombonnel (Le Tueur de panthères, 1860), et il s’illustre aussi bien dans la littérature que dans l’art. L’art animalier, par exemple, devient un genre à part entière avecle sculpteur Barye qui multiplie, à partir des années 1830, les scènes de reptiles et de fauves s’entre-égorgeant, où le réalisme des anatomies et des mouvements (Barye est un temps professeur de dessin au Jardin des Plantes) contraste avec l’irréalisme des situations, ces animaux se rencontrant ou se combattant rarement . Cette vision fantasmée de la nature, qui perçoit celle-ci comme un déchaînement incessant des instincts et des fureurs, comme une perpétuelle cruauté associant la vie et la mort, obtient un grand succès sur tout le continent. Elle est à mettre en liaison avec la conception romantique de l’existence et avec l’idée darwinienne de lutte pour la survie."
source : BARATAY, Éric. La visite au zoo. Regards sur l’animal captif 1793-1950 In : L'animal sauvage entre nuisance et patrimoine : France, XVI-XXIe siècle [en ligne]. Lyon : ENS Éditions, 2009. ISBN : 9782847887419
Voici une bibliographie d'ouvrages portant sur les sculpteurs animaliers, Antoine-Louis Barye, les représentations du lion dans l'art et sur la sculpture romantique :
- Dictionnaire illustré des sculpteurs animaliers & fondeurs : de l'Antiquité à nos jours / Jean-Charles Hachet
Référence 2.512 sculpteurs animaliers de l'Antiquité à nos jours et plus de 400 fondeurs avec les coordonnées de ceux en exercice. Présente les techniques, l'histoire de la sculpture animalière, le cheval (thème de prédilection), les collections (dont celles de dizaines de musées), les salons, expositions et prix artistiques, le marché, l'art et le droit. Prix Thorlet 2005.
- Monsieur Barye / Michel Poletti
Cette biographie d'Antoine-Louis Barye, sculpteur animalier français de la fin du XIXe siècle, présente une étude approfondie sur l'homme, l’œuvre et le contexte dans lequel il a vécu et travaillé, de son enfance jusqu'à sa mort.
- La sculpture romantique / Luc Benoist ; éd. de Isabelle Leroy-Jay Lemaistre
Une étude méthodique de l'environnement social, des caractéristiques et de la postérité de la sculpture romantique, à partir de 1830. La présente édition de cet ouvrage, paru pour la première fois entre les deux guerres, prend en considération les apports de la littérature critique récente sur le sujet.
- Romantisme / Norbert Wolf ; Ingo F. Walther, éd. ; [traduit de l'allemand par Thérèse Chatelain-Südkamp et Michèle Schreyer]
Présentation des différents aspects du mouvement romantique, courant majeur du 19e siècle, littérature, sculpture, peinture...
- Le lion et l'homme : des origines à nos jours / Annie Eliez
L'auteur montre quelles ont été, depuis la préhistoire et à travers le monde, les diverses représentations du lion ou de thèmes autour de cet animal, et quels sont les rapports entre lui et l'homme.
- Lions de Paris / photographies Didier Serplet ; texte Maurice Culot
Le lion est l'animal le plus représenté dans l'art. Le baron Haussmann, en uniformisant le visage de la capitale, a encouragé en contrepartie le recours à l'ornementation et les lions ont investi la capitale. Ils sont partout, sur les monuments, les façades d'immeubles, dans les parcs, sous forme de sculptures, de médaillons, de heurtoirs... Cet ouvrage présente 500 lions déclinés par thèmes.
- Paris est une ville pleine de lions / Geneviève Dormann ; photographies Sophie Bassouls
Une promenade originale, pleine de fantaisie, souvent drôle, dans Paris des lions : à travers la statuaire et l'architecture, les souvenirs d'enfance, les anecdotes historiques, mais aussi la symbolique du lion dans les différentes civilisations, dans l'héraldique, l'astrologie et dans l'imaginaire contemporain.
- Le Lion : vie, moeurs, symbolique et littérature / Roland Villeneuve
Ce n'est pas seulement à cause de sa vie d'animal superbe, de son intelligence ou de ses moeurs que le lion a toujours exercé sur l'homme une certaine fascination. Le mythique roi des animaux a joué son rôle dans les religions, les mythologies et les épopées. Les entreprises, les banques, hôtels et clubs ont su capter son rayonnement.
- La sculpture au XIXe siècle : mélanges pour Anne Pingeot / [coordination scientifique Catherine Chevillot et Laure de Margerie]
En 1986, grâce au travail d'A. Pingeot, conservateur au musée d'Orsay, l'ouverture de l'exposition La sculpture française au XIXe siècle permet de redécouvrir l'art de cette époque et donner à voir des oeuvres oubliées depuis des décennies. Soixante-quinze études inédites consacrées à ce domaine et à son action lui rendent hommage.
- Naissance de l'art romantique : peinture et théorie de l'imitation en Allemagne et en Angleterre / Pierre Wat
Cet ouvrage fait le point sur la naissance, le développement et les théories de l'art romantique. L'auteur se concentre principalement sur les deux pays qui ont vu naître ce courant : l'Allemagne et l'Angleterre. En interprétant les écrits des acteurs du mouvement, il propose une définition des ambitions du romantisme, qui se veut à la fois classique et révolutionnaire.
- Les animaliers du XIXe siècle - Lausanne -Galerie des arts décoratifs - 1973
Deux thèses :
- L'animal et l'animalité dans l'art actuel : recherches sur les fondements et les aspects d'une idée / Marjan Seyedin ; sous la direction de Daniel Payot - à consulter en ligne
- Le sens des bêtes. Rhétoriques de l'anthropomorphisme au XIXe siècle / Élisabeth Plas ; sous la direction de Paolo Tortonese
Bonne journée.
" L'animal, généralement l'animal sauvage, occupe dans l'œuvre de Barye une place prépondérante. Il l'observe au repos, mais surtout en lutte avec ses semblables ou affronté à l'homme, bref, préoccupé de sa survie. L'idée novatrice de Barye fut d'exploiter dans son art ces situations de conflit. Elle était de nature à nourrir la réflexion des romantiques et à entraîner leur admiration alors qu'eux-mêmes s'efforçaient de comprendre les structures du monde naturel et son vitalisme. Au même titre que la nature sauvage, l'animal représente pour Barye — comme pour les romantiques — un aspect essentiel, encore intact, de la création mais, comme cette dernière, menacé par l'homme et par les progrès de la société industrielle.
Barye, qui fut l'un des plus grands anatomistes de son temps — ses dessins animaliers cotés suffiraient à le démontrer —, étudia l'animal avec une précision scientifique qu'aucun artiste avant lui n'avait recherchée ni atteinte. Il poussa si loin l'observation de l'animal qu'il parvint à traduire la diversité des expressions les plus momentanées, les plus frappantes et les plus vraies du drame zoologique.
Ses nombreux bronzes de petit format et de veine réaliste, animaux seuls ou groupes, ne doivent pas faire négliger d'autres aspects de son art. Barye créa des compositions monumentales — Lion au serpent (Louvre) —, certaines extrêmement ambitieuses : Chasses du Surtout du duc d'Orléans (bronze, éléments dispersés). "
source : Jacques de CASO, « BARYE ANTOINE LOUIS - (1796-1875) », Encyclopædia Universalis
" À Lyon, l’installation de bêtes est le meilleur moyen d’attirer le public dans les parties désertées du Parc de la Tête d’Or. Cependant, les foules ne se déplacent pas pour voir des bêtes sauvages indigènes, comme le montre l’échec du jardin de Bâle, à son ouverture en 1874, qui voulait montrer des espèces alpines. Seul l’ours attire vraiment et paraît indispensable pour les directions des jardins. Les foules n’apprécient guère, non plus, les animaux exotiques domestiqués, comme le prouvent les déboires des jardins d’acclimatation. Celui du Parc de la Tête d’Or à Lyon peine à intéresser avec ses vaches, ses chèvres, ses moutons, venant d’autres continents ou d’autres régions européennes, ce qui incite la municipalité à le convertir en jardin d’animaux sauvages au début des années 1880. Le public veut des bêtes sauvages, curieuses, bien différentes des espèces européennes pour se dépayser, rêver aux contrées lointaines, voir les bêtes qui partagent encore la terre avec les hommes. Les jardins zoologiques font office de succédanés des voyages et satisfont l’envie d’exotisme, qui s’intensifie avec le romantisme, les explorations, l’aventure coloniale, et qui incite les élites à s’évader au loin. Cet attrait pour l’exotisme explique le succès des récits de chasse, tels ceux de Jules Gérard (Le Tueur de lions, 1858) ou de Bombonnel (Le Tueur de panthères, 1860), et il s’illustre aussi bien dans la littérature que dans l’art. L’art animalier, par exemple, devient un genre à part entière avec
source : BARATAY, Éric. La visite au zoo. Regards sur l’animal captif 1793-1950 In : L'animal sauvage entre nuisance et patrimoine : France, XVI-XXIe siècle [en ligne]. Lyon : ENS Éditions, 2009. ISBN : 9782847887419
Voici une bibliographie d'ouvrages portant sur les sculpteurs animaliers, Antoine-Louis Barye, les représentations du lion dans l'art et sur la sculpture romantique :
- Dictionnaire illustré des sculpteurs animaliers & fondeurs : de l'Antiquité à nos jours / Jean-Charles Hachet
Référence 2.512 sculpteurs animaliers de l'Antiquité à nos jours et plus de 400 fondeurs avec les coordonnées de ceux en exercice. Présente les techniques, l'histoire de la sculpture animalière, le cheval (thème de prédilection), les collections (dont celles de dizaines de musées), les salons, expositions et prix artistiques, le marché, l'art et le droit. Prix Thorlet 2005.
- Monsieur Barye / Michel Poletti
Cette biographie d'Antoine-Louis Barye, sculpteur animalier français de la fin du XIXe siècle, présente une étude approfondie sur l'homme, l’œuvre et le contexte dans lequel il a vécu et travaillé, de son enfance jusqu'à sa mort.
- La sculpture romantique / Luc Benoist ; éd. de Isabelle Leroy-Jay Lemaistre
Une étude méthodique de l'environnement social, des caractéristiques et de la postérité de la sculpture romantique, à partir de 1830. La présente édition de cet ouvrage, paru pour la première fois entre les deux guerres, prend en considération les apports de la littérature critique récente sur le sujet.
- Romantisme / Norbert Wolf ; Ingo F. Walther, éd. ; [traduit de l'allemand par Thérèse Chatelain-Südkamp et Michèle Schreyer]
Présentation des différents aspects du mouvement romantique, courant majeur du 19e siècle, littérature, sculpture, peinture...
- Le lion et l'homme : des origines à nos jours / Annie Eliez
L'auteur montre quelles ont été, depuis la préhistoire et à travers le monde, les diverses représentations du lion ou de thèmes autour de cet animal, et quels sont les rapports entre lui et l'homme.
- Lions de Paris / photographies Didier Serplet ; texte Maurice Culot
Le lion est l'animal le plus représenté dans l'art. Le baron Haussmann, en uniformisant le visage de la capitale, a encouragé en contrepartie le recours à l'ornementation et les lions ont investi la capitale. Ils sont partout, sur les monuments, les façades d'immeubles, dans les parcs, sous forme de sculptures, de médaillons, de heurtoirs... Cet ouvrage présente 500 lions déclinés par thèmes.
- Paris est une ville pleine de lions / Geneviève Dormann ; photographies Sophie Bassouls
Une promenade originale, pleine de fantaisie, souvent drôle, dans Paris des lions : à travers la statuaire et l'architecture, les souvenirs d'enfance, les anecdotes historiques, mais aussi la symbolique du lion dans les différentes civilisations, dans l'héraldique, l'astrologie et dans l'imaginaire contemporain.
- Le Lion : vie, moeurs, symbolique et littérature / Roland Villeneuve
Ce n'est pas seulement à cause de sa vie d'animal superbe, de son intelligence ou de ses moeurs que le lion a toujours exercé sur l'homme une certaine fascination. Le mythique roi des animaux a joué son rôle dans les religions, les mythologies et les épopées. Les entreprises, les banques, hôtels et clubs ont su capter son rayonnement.
- La sculpture au XIXe siècle : mélanges pour Anne Pingeot / [coordination scientifique Catherine Chevillot et Laure de Margerie]
En 1986, grâce au travail d'A. Pingeot, conservateur au musée d'Orsay, l'ouverture de l'exposition La sculpture française au XIXe siècle permet de redécouvrir l'art de cette époque et donner à voir des oeuvres oubliées depuis des décennies. Soixante-quinze études inédites consacrées à ce domaine et à son action lui rendent hommage.
- Naissance de l'art romantique : peinture et théorie de l'imitation en Allemagne et en Angleterre / Pierre Wat
Cet ouvrage fait le point sur la naissance, le développement et les théories de l'art romantique. L'auteur se concentre principalement sur les deux pays qui ont vu naître ce courant : l'Allemagne et l'Angleterre. En interprétant les écrits des acteurs du mouvement, il propose une définition des ambitions du romantisme, qui se veut à la fois classique et révolutionnaire.
- Les animaliers du XIXe siècle - Lausanne -Galerie des arts décoratifs - 1973
Deux thèses :
- L'animal et l'animalité dans l'art actuel : recherches sur les fondements et les aspects d'une idée / Marjan Seyedin ; sous la direction de Daniel Payot - à consulter en ligne
- Le sens des bêtes. Rhétoriques de l'anthropomorphisme au XIXe siècle / Élisabeth Plas ; sous la direction de Paolo Tortonese
Bonne journée.
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