camps de réfugiés français à Cahors 2ème guerre mondiale
CIVILISATION
+ DE 2 ANS
Le 14/05/2021 à 07h52
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Question d'origine :
Bonjour, je cherche des informations sur les camps de Cahors qui accueillaient des réfugiés français suite à l'exode de 1940. Pourriez vous me donner des sites ou articles qui traitent de ce sujet. Avec mes remerciements. Gené
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 17/05/2021 à 09h38
Bonjour,
Précisons qu’en raison de la situation sanitaire, nous sommes actuellement en télétravail et n’avons pas accès aux documents de la bibliothèque. Pour vous répondre nous devons nous contenter des ressources disponibles en ligne.
Nous n'avons pas trouvé beaucoup de documents abordant la question de l'accueil des réfugiés de l'exode de 1940 à Cahors. Le peu d'informations trouvées ne mentionnent pas l'existence de "camps" spécifiquement construits pour l'accueil des réfugiés français. Quelques "baraquements" sont toutefois mentionnés en pages 148-149 de l'ouvrage de Pierre Laborie intitulé Résistants vichyssois et autres l'évolution de l'opinion et des comportements dans le Lot de 1939 à 1944 que nous n'avons pu que partiellement consulter sur Google Livres :
" Les routes d’accès à Cahors sont obstruées, la ville est surpeuplée. Maurice Martin du Gard qui se replie dans le Lot avec les débris du ministère de l’information décrit son arrivée.
« …la file ininterrompue des évacués, les voitures sans cesse abandonnées sur la route, les camions neufs renversés dans les fossés et que nous ne comptions même plus… avant d’arriver à Cahors…
La ville n’en pouvait plus d’héberger ces affamés qui triplaient pour le moins sa population. »
Cette évaluation est très inférieure à la réalité. A cette période Cahors a une population à peu près permanente de 50 000 habitants et la ville loge et nourrit chaque jour entre 60 000 et 70 000 personnes.Des immenses baraquements ont été construits sur les quais de la boucle du Lot qui entoure la ville . En un seul jour, selon un témoin lui aussi fonctionnaire du ministère de l'information, la ville doit nourrir et héberger 78 000 civils et militaires. L'entassement des véhicules de tout genre dans les rues étroites de la vieille ville provoque d'énormes embouteillages et on doit faire appel à des agents de police de Liège, repliés dans la région, pour tenter de canaliser un tant soit peu cette cohue. Même si la situation de Cahors est exceptionnelle, la quasi totalité des habitants du département est en contact avec ces manifestations concrètes et quotidiennes du désastre sans précédent qui s'abat sur le pays et auquel rien ne le préparait, bien au contraire."
En page 228 de son Histoire du Quercy, Jean Lartigaut explique : "Plus de 50 000 réfugiés, parmi lesquels de nombreux Belges, sont déjà dans le Lot avant le déclenchement de la débâcle. Ils arrivent ensuite par dizaines de milliers et dans une cohue indescriptible. La population de Cahors est multipliée par cinq et la ville, qui n’en peut plus « d’héberger ces affamés » (M. Martin du Gard), doit nourrir chaque jour entre 60 000 et 70 000 personnes, parfois plus. Au mois d’août 1940, malgré un reflux déjà important de l’exode, on recensera encore 80 000 réfugiés dans le département."
Les réfugiés semblent avoir été accueillis dans des centres d'accueil, chez l'habitant et dans les campagnes :
"Accueillir des réfugiés
Dans le Lot, sous l’Occupation, dès la défaite et la débâcle, les villes connurent un seuil dépassé de saturation (Cahors, 13 000 habitants atteint les 70 000), mais les déracinés arrivèrent aussi dans les campagnes, s’y réfugièrent. Spontanément ou placés par les maires. Les paysans, convaincus d’être «moins malheureux que d’autres» firent face. Ils ne consentaient pas à ces situations misérables faites à leurs malgré tout semblables. Et cela sans discrimination aucune. Ils sont la catégorie la plus représentée dans les gratifiés de «la médaille», sans compter tous ceux restés à l’écart de ce processus. La communauté s’était élargie. "
source : Les paysans du Lot sous l'occupation : un engagement sous-estimé / Anne Verdet
En témoigne également cet article de La dépêche : Entre le 14 mai et le 10 juin 1940, 200.000 réfugiés transitent par Matabiau.
Vous pouvez également consulter la presse en ligne numérisée notamment sur le site de la BNF Retronews. Quelques exemples :
- La Dépêche, 22 juin 1940
- La Dépêche, 26 mai 1940
- Journal du Lot, 13 décembre 1940
Nous ne pouvons que vous engager à poursuivre vos recherches auprès des organismes suivants :
- Fédération historique de Midi-Pyrénées
- Société des études du Lot
- Consulter les archives de la ville de Cahors et du département du Lot.
Peut-être pouvez-vous également contacter l'historienne Geneviève Dreyfus-Armand ?
Quelques livres que nous n'avons pas pu consulter :
- L'Exode / Eric ALARY
"A Albi et à Cahors, les structures d'accueil s'en sortent cependant assez bien, car les réfugiés sont arrivés par vagues successives en train, en voiture et en camion"
- 1940, La France du repli, l'Europe de la défaite [Livre] : [actes du colloque, Montauban, 10-14 mai 2000] ; sous la dir. de Max Lagarrigue
- Les Réfugiés pendant la Seconde Guerre mondiale / sous la direction de Paul Lévy et Jean-Jacques Becker
- une thèse de Sophie Mallet : L'exode de mai-juin 1940 : la région toulousaine et ses réfugiés
Bonne journée.
Précisons qu’en raison de la situation sanitaire, nous sommes actuellement en télétravail et n’avons pas accès aux documents de la bibliothèque. Pour vous répondre nous devons nous contenter des ressources disponibles en ligne.
Nous n'avons pas trouvé beaucoup de documents abordant la question de l'accueil des réfugiés de l'exode de 1940 à Cahors. Le peu d'informations trouvées ne mentionnent pas l'existence de "camps" spécifiquement construits pour l'accueil des réfugiés français. Quelques "baraquements" sont toutefois mentionnés en pages 148-149 de l'ouvrage de Pierre Laborie intitulé Résistants vichyssois et autres l'évolution de l'opinion et des comportements dans le Lot de 1939 à 1944 que nous n'avons pu que partiellement consulter sur Google Livres :
" Les routes d’accès à Cahors sont obstruées, la ville est surpeuplée. Maurice Martin du Gard qui se replie dans le Lot avec les débris du ministère de l’information décrit son arrivée.
« …la file ininterrompue des évacués, les voitures sans cesse abandonnées sur la route, les camions neufs renversés dans les fossés et que nous ne comptions même plus… avant d’arriver à Cahors…
La ville n’en pouvait plus d’héberger ces affamés qui triplaient pour le moins sa population. »
Cette évaluation est très inférieure à la réalité. A cette période Cahors a une population à peu près permanente de 50 000 habitants et la ville loge et nourrit chaque jour entre 60 000 et 70 000 personnes.
En page 228 de son Histoire du Quercy, Jean Lartigaut explique : "Plus de 50 000 réfugiés, parmi lesquels de nombreux Belges, sont déjà dans le Lot avant le déclenchement de la débâcle. Ils arrivent ensuite par dizaines de milliers et dans une cohue indescriptible. La population de Cahors est multipliée par cinq et la ville, qui n’en peut plus « d’héberger ces affamés » (M. Martin du Gard), doit nourrir chaque jour entre 60 000 et 70 000 personnes, parfois plus. Au mois d’août 1940, malgré un reflux déjà important de l’exode, on recensera encore 80 000 réfugiés dans le département."
Les réfugiés semblent avoir été accueillis dans des centres d'accueil, chez l'habitant et dans les campagnes :
"
Dans le Lot, sous l’Occupation, dès la défaite et la débâcle, les villes connurent un seuil dépassé de saturation (Cahors, 13 000 habitants atteint les 70 000), mais les déracinés arrivèrent aussi dans les campagnes, s’y réfugièrent. Spontanément ou placés par les maires. Les paysans, convaincus d’être «moins malheureux que d’autres» firent face. Ils ne consentaient pas à ces situations misérables faites à leurs malgré tout semblables. Et cela sans discrimination aucune. Ils sont la catégorie la plus représentée dans les gratifiés de «la médaille», sans compter tous ceux restés à l’écart de ce processus. La communauté s’était élargie. "
source : Les paysans du Lot sous l'occupation : un engagement sous-estimé / Anne Verdet
En témoigne également cet article de La dépêche : Entre le 14 mai et le 10 juin 1940, 200.000 réfugiés transitent par Matabiau.
Vous pouvez également consulter la presse en ligne numérisée notamment sur le site de la BNF Retronews. Quelques exemples :
- La Dépêche, 22 juin 1940
- La Dépêche, 26 mai 1940
- Journal du Lot, 13 décembre 1940
Nous ne pouvons que vous engager à poursuivre vos recherches auprès des organismes suivants :
- Fédération historique de Midi-Pyrénées
- Société des études du Lot
- Consulter les archives de la ville de Cahors et du département du Lot.
Peut-être pouvez-vous également contacter l'historienne Geneviève Dreyfus-Armand ?
Quelques livres que nous n'avons pas pu consulter :
- L'Exode / Eric ALARY
"A Albi et à Cahors, les structures d'accueil s'en sortent cependant assez bien, car les réfugiés sont arrivés par vagues successives en train, en voiture et en camion"
- 1940, La France du repli, l'Europe de la défaite [Livre] : [actes du colloque, Montauban, 10-14 mai 2000] ; sous la dir. de Max Lagarrigue
- Les Réfugiés pendant la Seconde Guerre mondiale / sous la direction de Paul Lévy et Jean-Jacques Becker
- une thèse de Sophie Mallet : L'exode de mai-juin 1940 : la région toulousaine et ses réfugiés
Bonne journée.
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