Question d'origine :
Kant a-t-il lu Condillac ? S'en est-il inspiré pour son criticisme ?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 18/05/2021 à 14h41
Bonjour,
Mme Mensching répond à cette même question posée par M. Balibar :
Je regrette infiniment de ne pas pouvoir répondre à M. Balibar en ce qui concerne la lecture de Kant [...] Certes, on a fait un inventaire de la bibliothèque de Kant et il y a une excellente étude sur « Les sources françaises de la philosophie de Kant » énumérant toutes les citations de philosophes français, mais où ne figurent ni Condillac, ni Coste.
source : MENSCHING-OPPENHEIMER, Angelika. Quelques remarques « frivoles » à propos de la traduction de l’« Essai sur l’origine des connaissances humaines » de Condillac In : Traduire les philosophes [en ligne]. Paris : Éditions de la Sorbonne, 2000
Toutefois dans les quelques extraits de l'ouvrage intitulé Les Sources françaises de la philosophie de Kant / Jean Ferrari que nous trouvons dans Google Livre, figure cette phrase qui nous laisse penser que Kant aurait lu Le traité des systèmes de Condillac :
"Maupertuis renvoie (p. 260) au Traité des systèmes de M. L’Abbé de Condillac que Kant ne cite qu’une fois dans une leçon. (AK 28 156 23) ."
Étant actuellement en télétravail, nous ne sommes pas en mesure de consulter cet ouvrage et de pouvoir replacer cette phrase dans son contexte.
A lire aussi :
- LA BIBLIOTHÈQUE DE KANT ET LES SOURCES FRANÇAISES DE SA PHILOSOPHIE / Jean Ferrari - Les Études philosophiques - No. 4, VARIA (OCTOBRE-DÉCEMBRE 1971), pp. 477-482 (6 pages)
- LES ANTÉCÉDENTS DE LA PHILOSOPHIE CRITIQUE (SUITE ET FIN): DE CONDILLAC A KANT / E. Vacherot - Revue Philosophique de la France et de l'Étranger - T. 1 (JANVIER A JUIN 1876), pp. 367-380 (14 pages)
qui indique ceci :
… pendant plus d’un siècle, on ne sut que peu de chose sur les livres de Kant. Certes, ses premiers biographes avaient donné quelques précisions : ils s’accordaient pour dire queKant lisait énormément , non seulement des ouvrages de philosophie, mais aussi d’anthropologie, d’histoire, de géographie, des récits de voyage, etc. L’on savait aussi que, si Kant avaient eu des livres, il n’avait pas possédé, à proprement parler, une bibliothèque et n’en avait probablement jamais eu le désir. Il critiquait même ces savants vaniteux pour lesquels la possession d’une riche bibliothèque tenait lieu de mémoire, parfois même de pensée. Des circonstances particulières l’avaient, si l’on peut dire, favorisé à cet égard : pendant longtemps, il n’eut pas les moyens de s’acheter beaucoup de livres, mais il logeait chez le libraire Kanter dont il pouvait emprunter les ouvrages à sa guise. Il fut par ailleurs sous-bibliothécaire à la bibliothèque du Château Royal de Königsberg de 1765 à 1772. Par la suite, Kant conclut un arrangement avec son ancien élève, le libraire Nicolovius, qui lui prêtait, non reliés, les ouvrages qu’il avait choisis sur le catalogue et qu’il lui renvoyait après lecture. Ainsi, pendant toute son existence, les libraires, puis les éditeurs ont pu lui fournir les livres qui venaient de paraître, les bibliothèques de la ville, bien fournies, les ouvrages plus anciens auxquels il voulait se référer ; et sa mémoire, excellente, lui laissait de ses lectures un souvenir précis . […]
… il a fallu attendre la parution du livre de Warda pour connaître exactement le nombre et les titres des ouvrages de Kant […] Parmi eux, figurent une quarantaine de livres d’auteurs français ou qui ont été écrits en langue française. Et il est intéressant de remarquer que, sur la douzaine d’ouvrages qui ne sont pas des traductions, l’un est d’un diplomate russe, deux d’écrivains suisses, quatre ont pour auteurs des Allemands, cinq seulement ont été écrits par des Français et n’ont pas, au jugement de l’histoire, une véritable portée philosophique. C’est dire que, si Kant lisait le français, c’est néanmoins dans les traductions allemandes, très nombreuses à cette époque, ou parfois dans le texte latin primitif, qu’il possédait les œuvres des philosophes et des savants français.
Le catalogue de Warda est consultable en ligne : Kant's Books.
Bonne journée.
Mme Mensching répond à cette même question posée par M. Balibar :
Je regrette infiniment de ne pas pouvoir répondre à M. Balibar en ce qui concerne la lecture de Kant [...] Certes, on a fait un inventaire de la bibliothèque de Kant et il y a une excellente étude sur « Les sources françaises de la philosophie de Kant » énumérant toutes les citations de philosophes français, mais où ne figurent ni Condillac, ni Coste.
source : MENSCHING-OPPENHEIMER, Angelika. Quelques remarques « frivoles » à propos de la traduction de l’« Essai sur l’origine des connaissances humaines » de Condillac In : Traduire les philosophes [en ligne]. Paris : Éditions de la Sorbonne, 2000
Toutefois dans les quelques extraits de l'ouvrage intitulé Les Sources françaises de la philosophie de Kant / Jean Ferrari que nous trouvons dans Google Livre, figure cette phrase qui nous laisse penser que Kant aurait lu Le traité des systèmes de Condillac :
"
Étant actuellement en télétravail, nous ne sommes pas en mesure de consulter cet ouvrage et de pouvoir replacer cette phrase dans son contexte.
A lire aussi :
- LA BIBLIOTHÈQUE DE KANT ET LES SOURCES FRANÇAISES DE SA PHILOSOPHIE / Jean Ferrari - Les Études philosophiques - No. 4, VARIA (OCTOBRE-DÉCEMBRE 1971), pp. 477-482 (6 pages)
- LES ANTÉCÉDENTS DE LA PHILOSOPHIE CRITIQUE (SUITE ET FIN): DE CONDILLAC A KANT / E. Vacherot - Revue Philosophique de la France et de l'Étranger - T. 1 (JANVIER A JUIN 1876), pp. 367-380 (14 pages)
qui indique ceci :
… pendant plus d’un siècle, on ne sut que peu de chose sur les livres de Kant. Certes, ses premiers biographes avaient donné quelques précisions : ils s’accordaient pour dire que
… il a fallu attendre la parution du livre de Warda pour connaître exactement le nombre et les titres des ouvrages de Kant […] Parmi eux, figurent une quarantaine de livres d’auteurs français ou qui ont été écrits en langue française. Et il est intéressant de remarquer que, sur la douzaine d’ouvrages qui ne sont pas des traductions, l’un est d’un diplomate russe, deux d’écrivains suisses, quatre ont pour auteurs des Allemands, cinq seulement ont été écrits par des Français et n’ont pas, au jugement de l’histoire, une véritable portée philosophique. C’est dire que, si Kant lisait le français, c’est néanmoins dans les traductions allemandes, très nombreuses à cette époque, ou parfois dans le texte latin primitif, qu’il possédait les œuvres des philosophes et des savants français.
Le catalogue de Warda est consultable en ligne : Kant's Books.
Bonne journée.
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