Noms de villes francisés à l'étranger
LANGUES ET LITTÉRATURES
+ DE 2 ANS
Le 09/07/2021 à 08h22
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Question d'origine :
Bonjour, Je me demandais pourquoi avions nous francisé certains noms de villes étrangères au lieu de les garder dans leur langue natale (comme Florence, Londres ou encore Pékin) et pourquoi certaines villes n'ont pas eu ce traitement (comme New York, Tokyo ou Berlin) ? Merci encore!
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 09/07/2021 à 12h30
Bonjour,
Nous avons répondu à votre question en 2019 : Noms des villes étrangères.
Nous expliquions alors l'origine de cesexonymes :
"Il y a essentiellement trois raisons à l’apparition, à l’existence et à la persistance des exonymes .
La première esthistorique . Fréquemment, les explorateurs, ignorant les noms locaux existants ou les colonisateurs et conquérants militaires qui ne s’en préoccupaient guère, ont donné des noms dans la propre langue aux entités géographiques ayant déjà des noms autochtones et ces exonymes ont continué d’être utilisés dans les pays concernés. L’un des exemples les plus connus est celui du Mont Everest, nommé en honneur du chef des Services cartographiques britanniques en Inde en 1830 et 1843. Ce nom est ultérieurement devenu un endonyme officiel, mais cette entité géographique était et est encore appelée Qomolangma par les Thibétains et Sagarmāthā par les Népalais. Ces autres noms sont appelés allonymes.
La deuxième raison est liée auxproblèmes de prononciation . Il se peut qu’une communauté linguistique donnée ne puisse pas prononcer un nom étranger déterminé ou même entendre certains de ses sons, et soit ainsi amenée à l’enregistrer de manière erronée. Beaucoup d’Européens sont incapables de prononcer le son arabe gh, غ, comme dans « Ghazza » ou « Benghāzi » et le remplacent souvent par un g dur, ce qui donne Gaza et Bengazi.
Enfin, si l’entité géographique s’étend sur plus d’un pays , il se peut qu’elle ait un endonyme différent dans chacun d’eux. En pareils cas, les autres pays les remplacent habituellement par un exonyme. Le fleuve qui a sa source en Allemagne sous l’endonyme Donau et qui se déverse dans la mer Noire comme le Dunaj traverse huit pays et a cinq endonymes différents ; pour simplifier, par conséquent, la langue française emploie l’exonyme Danube pour désigner l’ensemble du cours du fleuve. "
Pourquoi New York, Tokyo ou Berlin n'ont pas connu le même sort ?
Tout simplement parce qu'il n'existe pas de règle : certains pays ou certaines villes se sont vues attribuer des exonymes, d'autres non, comme Madrid ou encore Amsterdam.
Les exonymes ont été intégrés à notre langue selon divers processus qui en ont fait un ensemble extrêmement hétérogène et sans logique interne. On peut parfois apporter des explications historiques, culturelles ou sociales au cas par cas.
Un nom de lieu est souvent marqué par son passé historique ou connoté de considérations politiques. Ainsi, le choix que l’on fait entre plusieurs noms n’est pas neutre.
Pour aller plus loin :
- traduction des noms d'État
- Toponymie et cartographie de l’imaginaire
- Au nom des territoires ! Enjeux géographiques de la toponymie / Giraut Frédéric, Houssay-Holzschuch Myriam, Guyot Sylvain, L’Espace géographique, 2008/2 (Tome 37), p. 97-105.
- L’approximation dans la retranscription des toponymes à travers les langues / Saandia Ali, Jonas Löfström, Margarita Muñoz, Betina Schnabel-Le Corre
Bonne journée
Nous avons répondu à votre question en 2019 : Noms des villes étrangères.
Nous expliquions alors l'origine de ces
"
La première est
La deuxième raison est liée aux
Enfin, si l’
Tout simplement parce qu'il n'existe pas de règle : certains pays ou certaines villes se sont vues attribuer des exonymes, d'autres non, comme Madrid ou encore Amsterdam.
Les exonymes ont été intégrés à notre langue selon divers processus qui en ont fait un ensemble extrêmement hétérogène et sans logique interne. On peut parfois apporter des explications historiques, culturelles ou sociales au cas par cas.
Un nom de lieu est souvent marqué par son passé historique ou connoté de considérations politiques. Ainsi, le choix que l’on fait entre plusieurs noms n’est pas neutre.
Pour aller plus loin :
- traduction des noms d'État
- Toponymie et cartographie de l’imaginaire
- Au nom des territoires ! Enjeux géographiques de la toponymie / Giraut Frédéric, Houssay-Holzschuch Myriam, Guyot Sylvain, L’Espace géographique, 2008/2 (Tome 37), p. 97-105.
- L’approximation dans la retranscription des toponymes à travers les langues / Saandia Ali, Jonas Löfström, Margarita Muñoz, Betina Schnabel-Le Corre
Bonne journée
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