Question d'origine :
Bonjour,
Je suis en train d'écrire un roman policier et me pose la question suivante : Si un cadavre reste à l'air libre, dans un parc, assis sur un bas, par des températures ne dépassant jamais le zéro (pendant un hiver très rigoureux), quelle est l'incidence sur sa décomposition ? Celle-ci est-elle retardée ? De combien de temps ? Cela peut-il induire en erreur la datation de la mort ? Quels seront les symptômes de décomposition et au bout de combien de temps ?
Merci d'avance de l'aide que vous pourrez me fournir.
Cordialement,
Claude ETIENNE
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 11/05/2011 à 12h36
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
Aucune méthode de détermination du moment de la mort n’est d’une précision absolue. Plus le décès est ancien, plus la détermination est entachée d’incertitude et nous ne pourrons donc pas vous répondre de manière précise. En outre, il apparaît clairement que bien d’autres facteurs (autre que la température extérieure) participent à la « décomposition » et à la datation du corps. Ainsi l’article datation des cadavres publié sur Wikipedia relate que :
La détermination du délai post-mortem par la méthode thermométrique peut d’autre part être biaisée par un certain nombre de facteurs interférents d’origine endogène (cadavérique) ou exogène (environnementale). Les principaux de ces facteurs sont :
• Les mouvements de l’air, qui accélèrent les pertes thermiques par convection. Pour cette raison, il est important de noter si le temps est venteux lorsque la scène de décès se situe en extérieur, ou s’il existe des courants d’air lorsque celle-ci se situe à l’intérieur d'une habitation.
• L'humidité de l’air : les pertes thermiques sont d’autant plus importantes que le degré hygrométrique de l’air est élevé.
• La présence de vêtements : les vêtements jouent le rôle d’isolant thermique et le refroidissement du corps sera d’autant plus retardé que leur épaisseur sera importante (même remarque pour tout autre « enrobage » du corps : draps, couette…).
• Cas d'un corps immergé : la déperdition thermique du cadavre est beaucoup plus rapide dans l’eau que dans l’air, et se voit encore accélérée lorsque le corps se trouve plongé en eau courante.
En outre, on note différentes phases dont :
*La phase post modertem précoce qui comprend notamment le phénomène de rigidité qui affecte l’ensemble des muscles de l’organisme. Selon Durigon, elle débute en moyenne entre trois et quatre heures après le décès mais ce même médecin note aussi que le froid retarde son apparition, la chaleur l’accélère …
*la phase post mortem moyenne Cette phase associe autolyse, putréfaction microbienne et action des agents extérieurs (flore et faune) Sa durée est variable, la température ambiante et la faune sont les facteurs les plus importants ;
Dans les régions très froides, la squelettisation peut survenir dans un délai de 6 semaines à 8 ans. Dans les régions chaudes la squelettisation survient en une à quatre semaines. L’évolution est classiquement environ 5 fois plus rapide par temps chaud…
Source : Pratique médico-légale, p. 41 ; p. 43.
Dans Le cadavre : de la biologie à l'anthropologie , Louis-Vincent Thomas (p. 27-28) étudie ces différentes phases et relate notamment que, pour la putréfaction, elle se manifeste 24 heures après le décès, du moins en été, et jusqu’à huit jours plus tard s’il fait froid. … La durée du pourrissement dépend alors de trois variables. Tout d’abord l’âge du défunt, son poids, son état au moment du décès (…) Ensuite les conditions du milieu ambiant (…) Enfin, l’intervention humaine.
Pour rédiger votre roman, nous vous conseillons également la lecture des ouvrages suivants qui présentent et analysent diverses histoires (mort naturelle, crimes etc.) :
* Macchabées : la vie mystérieuse des cadavres / Mary Roach; traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Cécile Deniard, 2005.
* La ferme des corps /Dr Bill Bass, Jon Jefferson; préf. Patricia Cornwell, 2004.
* Secrets d'ossements : la science au service des énigmes de l'histoire / Guy Gauthier, 2009.
* Les experts-scènes de crime : quand la science fait parler les preuves / Paul Roland, 2009.
Vous pourriez ensuite consulter une réponse du Guichet du Savoir portant sur la décomposition d'un cadavre sous terre ainsi que le Traité de médecine légale de Jean-Pol Beauthier.
Enfin, vous pourriez contacter un institut de médecine légale qui pourrait, à partir de vos descriptions, vous fournir plus d’informations. Il faudrait néanmoins déterminer un certain de nombre d’éléments (l’âge, la taille, le type de vêtements …) pour que l’on puisse vous orienter.
Nous vous donnons à tout hasard les coordonnées de l' Institut médico-légale de Paris :
2, place Mazas
75012 Paris
Téléphone :
01 44 75 47 00
Bonjour,
Aucune méthode de détermination du moment de la mort n’est d’une précision absolue. Plus le décès est ancien, plus la détermination est entachée d’incertitude et nous ne pourrons donc pas vous répondre de manière précise. En outre, il apparaît clairement que bien d’autres facteurs (autre que la température extérieure) participent à la « décomposition » et à la datation du corps. Ainsi l’article datation des cadavres publié sur Wikipedia relate que :
La détermination du délai post-mortem par la méthode thermométrique peut d’autre part être biaisée par un certain nombre de facteurs interférents d’origine endogène (cadavérique) ou exogène (environnementale). Les principaux de ces facteurs sont :
• Les mouvements de l’air, qui accélèrent les pertes thermiques par convection. Pour cette raison, il est important de noter si le temps est venteux lorsque la scène de décès se situe en extérieur, ou s’il existe des courants d’air lorsque celle-ci se situe à l’intérieur d'une habitation.
• L'humidité de l’air : les pertes thermiques sont d’autant plus importantes que le degré hygrométrique de l’air est élevé.
• La présence de vêtements : les vêtements jouent le rôle d’isolant thermique et le refroidissement du corps sera d’autant plus retardé que leur épaisseur sera importante (même remarque pour tout autre « enrobage » du corps : draps, couette…).
• Cas d'un corps immergé : la déperdition thermique du cadavre est beaucoup plus rapide dans l’eau que dans l’air, et se voit encore accélérée lorsque le corps se trouve plongé en eau courante.
En outre, on note différentes phases dont :
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Dans les régions très froides, la squelettisation peut survenir dans un délai de 6 semaines à 8 ans. Dans les régions chaudes la squelettisation survient en une à quatre semaines. L’évolution est classiquement environ 5 fois plus rapide par temps chaud…
Source : Pratique médico-légale, p. 41 ; p. 43.
Dans Le cadavre : de la biologie à l'anthropologie , Louis-Vincent Thomas (p. 27-28) étudie ces différentes phases et relate notamment que, pour la putréfaction, elle se manifeste 24 heures après le décès, du moins en été, et jusqu’à huit jours plus tard s’il fait froid. … La durée du pourrissement dépend alors de trois variables. Tout d’abord l’âge du défunt, son poids, son état au moment du décès (…) Ensuite les conditions du milieu ambiant (…) Enfin, l’intervention humaine.
Pour rédiger votre roman, nous vous conseillons également la lecture des ouvrages suivants qui présentent et analysent diverses histoires (mort naturelle, crimes etc.) :
* Macchabées : la vie mystérieuse des cadavres / Mary Roach; traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Cécile Deniard, 2005.
* La ferme des corps /Dr Bill Bass, Jon Jefferson; préf. Patricia Cornwell, 2004.
* Secrets d'ossements : la science au service des énigmes de l'histoire / Guy Gauthier, 2009.
* Les experts-scènes de crime : quand la science fait parler les preuves / Paul Roland, 2009.
Vous pourriez ensuite consulter une réponse du Guichet du Savoir portant sur la décomposition d'un cadavre sous terre ainsi que le Traité de médecine légale de Jean-Pol Beauthier.
Enfin, vous pourriez contacter un institut de médecine légale qui pourrait, à partir de vos descriptions, vous fournir plus d’informations. Il faudrait néanmoins déterminer un certain de nombre d’éléments (l’âge, la taille, le type de vêtements …) pour que l’on puisse vous orienter.
Nous vous donnons à tout hasard les coordonnées de l' Institut médico-légale de Paris :
2, place Mazas
75012 Paris
Téléphone :
01 44 75 47 00
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