Question d'origine :
Dans la revue municipale "Bron Magasine" d'avril 2004, en page 10, j'ai trouvé le mot "talmelier". Les talmeliers auraient été au moyen-âge des ouvriers boulangers qui tamisaient la farine. Or je n'au trouvé ce mot sur aucun des dictionnaires donc je dispose. Pourriez-vous me dire de ce mot a existé au moyen-âge ou s'il s'agit d'un néologisme forgé par les membres de l'actuelle confrérie ?
Par avance, merci de vos bons soins ?
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 24/02/2012 à 11h23
Nous avons bien retrouvé dans nos collections le numéro du Bulletin municipal de Bron
(ou Bron Magazine) d’avril 2004 où il est question de talmelier. Ce mot a bien existé au Moyen-Age comme nous pouvons le constater dans le Dictionnaire de l’Ancien Français de Greimas :
« Talmelier » ou « talemelier » ou encore « talemetier » est un nom masculin attesté en 1268. Son origine est incertaine ; peut-être de « taler », battre et de « mesler » = mélanger. Il désigne le boulanger, le pâtissier. Une talemelerie désigne une boulangerie, le métier de boulanger »
Dans l’ouvrage bien documenté de Françoise Desportes Le pain au Moyen-Age, nous pouvons lire aussi à propos des boulangers de l’époque :
« Les textes les nomment bolengarii et boulangers, pistores –pestrors ou pestours en occitan-, pistres, manganiers ou encore talemeliers dans quelques villes du cœur du Bassin parisien. Cette dernière appellation, bien que très limitée, a piqué depuis longtemps la curiosité étymologique des savants. Certains y ont vu le signe que le « tamisage », entendons le blutage, est sans conteste l’activité caractéristique du boulanger. D’autres une référence à la « taille », cette baguette de bois que le boulanger incisait d’une encoche pour chaque pain cédé à crédit. A vrai dire, aucune de ces interprétations n’emporte l’adhésion. L’utilisation des tailles, fort commune au XVIIIe siècle, n’est pas attestée dans les textes avant le début du XVIe. Mais elle était déjà pratique courante en 1523 à Amiens… D’autre part, si les boulangers parisiens qui apparaissent en tête du Livre des métiers dit d’Etienne Boileau sous le nom de talemeliers (dont on a ainsi la plus ancienne mention en cette seconde moitié du XIIIe siècle) vendent plusieurs qualités de pain, les talemeliers de Provins ou ceux d’Orléans, sont probablement des fabricants de second ordre, cantonnés dans la fourniture de pain complet. Quelques villes du centre et de l’ouest et plusieurs agglomérations méridionales continuent d’appeler fourniers d’authentiques boulangers… »
Vous pouvez consulter aussi le Trésor de la langue française informatisée et faire une recherche à "talmelier"
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