Question d'origine :
La raison de ma frustration constante, de ma déprime, de ma mauvaise humeur...!
bref toutes ces raisons sont basés sur une GRANDE QUESTION !
Pourquoi (dans cette société) essaye-t-on constamment de nous FORMATER ? Avec "l'Education Nationale", la police, les banques, l'argent, les médias, les mairies, la "culture générale", les lois, la sécurité sociale...etc...
Parce que, honnêtement, l'Homme n'est pas fait pour vivre comme on vit actuellement...
2ème grande question (qui fait appel à votre honnêteté)
Peut-on dire que, que nous vivons sous un Regime Totalitaire dans un véritable didact...?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 17/01/2015 à 11h53
Bonjour,
Nous tenons tout d'abord à vous préciser que notre service n'est pas un lieu de débats et que l'institution à laquelle nous appartenons n'a pas à se positionner sur ces thématiques, nous nous limiterons à vous proposer une bibliographie en lien avec les idées que vous souhaitez étudier.
Le formatage des esprits, tels que vous semblez l'entendre, serait le fruit de notre système éducatif, de nos lois, des médias et de beaucoup d'autres institutions...
Le danger survient lorsque le libre arbitre d'un individu est mis en péril. Le libre arbitre s’exprime dans le choix que l’on fait de suivre une école de pensée ou une autre.
Vous vous interrogez sur la notion de totalitarisme. S'applique-t-elle à notre Etat ?
Nous vous renvoyons à cette définition extraite de l'abécédaire de la citoyenneté dans laquelle vous trouverez probablement quelques piste de réflexion, voire quelques réponses, et vous rappelons vos droits en qualité de citoyen français.
Le totalitarisme désigne couramment un régime de dictature exercé par une personne ou un parti. Il semblerait que la paternité de ce terme revienne au chef de l'Italie fasciste, Benito Mussolini, qui l'aurait employé en 1923.
À la fin des années 1940, l'écrivain George Orwell a décrit dans son roman 1984 la réalité terrifiante d'un État totalitaire où les êtres humains, privés de leur liberté individuelle et sous la coupe d'un Big Brother, sont réduits à n'être plus que des hommes sans âme.
Le XXe siècle, s'il marque la montée en puissance de la démocratie et des droits de l'homme, est paradoxalement le siècle des totalitarismes, de gauche comme de droite : la Russie et l'Europe de l'Est sous le joug communiste de 1917 à 1989, l'Italie fasciste de 1922 à 1944, l'Allemagne nazie de 1933 à 1945, la Chine de Mao Zedong, le Cambodge de Pol Pot, la Corée du Nord de Kim Jong-il...
Un régime totalitaire se distingue par six caractéristiques :
- une idéologie ;
- un parti unique à la tête duquel se trouve un seul homme ;
- une police recourant à la terreur ;
- un monopole des moyens de communication de masse ;
- un monopole de la force armée ;
- une économie centralisée.
Le totalitarisme a fait l'objet de nombreuses théories centrées soit sur l'idéologie, soit sur le politique. Parmi celles-ci, on peut citer celle de Hannah Arendt, selon laquelle le totalitarisme constitue un type de despotisme original et sans précédent, né de l'effondrement des structures sociales traditionnelles d'un certain nombre de pays européens au lendemain du premier conflit mondial. La philosophe allemande estime que le totalitarisme est surtout la mise en pratique d'un fanatisme qui ôte à ses fidèles le sens même de toute réalité. Pour J. L. Talmon, le totalitarisme est une pensée utopique qui dispose du monopole de la violence : il s'agit de transformer immédiatement la réalité afin qu'elle se conforme immédiatement à sa prédiction. Quant au philosophe Raymond Aron, il estime qu'à la racine du mal totalitaire se trouve le pouvoir lui-même : dès qu'il est donné quelque pouvoir à l'homme, celui-ci est porté naturellement à n'agir que pour le conserver et l'étendre en oubliant la raison pour laquelle il a été porté au pouvoir, c'est-à-dire pour la réalisation d'une idée, aussi utopique soit-elle.
Qu'il s'agisse du nazisme, du fascisme ou du stalinisme, l'emprise absolue de l'idéologie sur l'État conduit celui-ci à éliminer les hommes qu'il est censé protéger et rendre heureux. Un régime totalitaire ne peut admettre qu'un parti unique qui contrôle l'État, qui lui-même s'efforce de contrôler la société et plus globalement les individus qui la composent dans tous les aspects de leur vie. Les sociétés totalitaires créent un mouvement perpétuel et paranoïaque de surveillance et de délation. Les polices se multiplient et se concurrencent entre elles, souvent dans la plus grande confusion. Outre la privation de liberté qui induit une terreur imprévisible et permanente, elle conduit à l'atomisation des individus au sein d'un tout dont ils ne sont plus que des échantillons, et ce jusqu'à toucher l'identité de chacun, en éliminant toute finalité personnelle de toute tâche accomplie. Contrairement aux dictatures traditionnelles, le totalitarisme n'utilise pas la terreur dans le but d'écraser toute opposition. Le totalitarisme ne commence que lorsque toute opposition est éliminée.
La réalité du totalitarisme se chiffre en millions de morts. Pour exister, un État totalitaire doit effectivement éliminer toute opposition, réelle ou imaginaire. Des millions de personnes sont mortes dans des camps de concentration et dans des goulags, ou elles ont été victimes dans leur vie quotidienne d'une répression impitoyable.
"À la base de toutes les doctrines totalitaires se trouve la croyance que les gouvernants sont plus sages et d'un esprit plus élevé que leurs sujets, qu'ils savent donc mieux ce qui leur est profitable" (Ludwig von Mises). "Sous un régime totalitaire, tout ce qui n'est pas interdit est obligatoire" (Curzio Malaparte).
Pour approfondir cette notion de totalitarisme, nous vous renvoyons aux ouvrages suivants :
- La nature du totalitarisme / Hannah Arendt
Ce livre rassemble trois textes de Hannah Arendt qui se situent dans le sillage immédiat de son ouvrage majeur, Les Origines du totalitarisme (1951), qu'il contribue à éclairer et à prolonger. Deux articles de 1953, " Compréhension et politique " et " Religion et politique ", développent une analyse plus fine du phénomène totalitaire. Le second texte récuse la représentation du communisme comme " religion séculière ". Le texte central, " La nature du totalitarisme ", est la matière des conférences que Hannah Arendt donna en 1954 à la New School for Social Research. L'auteur prolonge, d'un point de vue philosophique, les réflexions du Système totalitaire et poursuit l'analyse de la terreur et du caractère singulier du totalitarisme.
- Le totalitarisme en question / sous la direction de Stéfanie Prezioso, Jean-François Fayet et Gianni Haver
Etat de la recherche historique sur le totalitarisme, qui questionne à la fois le concept, la théorie et les phénomènes historiques qui y font référence, afin d'en dégager la spécificité et d'en analyser les manifestations contemporaines.
- Naissances du totalitarisme / sous la direction de Philippe de Lara
La question totalitaire n'est pas close. Les révolutions communiste, fasciste et nazie forment un phénomène unitaire. Le fait est désormais à peu près accepté, mais il reste encore à le dompter dans la pensée. Philosophes et historiens se livrent ici ensemble à ce travail. Le totalitarisme ne se limite pas aux systèmes stalinien et nazi dans leur maturité...
- L'âge totalitaire : idées reçues sur le totalitarisme / Bernard Bruneteau
Parfois présenté comme inhérent à la nature humaine, le totalitarisme est encore assimilé à sa représentation orwellienne : contrôle absolu, terreur, mensonge d'État, Homme nouveau… La notion a en outre longtemps pâti du mythe communiste comme de la diabolisation du fascisme. Pour une part notable de l'intelligentsia, la mémoire du totalitarisme reste donc sélective, donnant ainsi lieu à de nombreuses querelles d'interprétations… Ce qui relèvera de l'idée reçue pour les uns, sera vérité pour les autres. Toutefois, que le totalitarisme soit singulier ou pluriel, Bernard Bruneteau nous montre ici l'importance de la comparaison historique pour appréhender au plus juste cet âge totalitaire qui marqua profondément le XXe siècle
- Théorie du récit : introduction aux langages totalitaires / Jean-Pierre Faye
Le paradoxe de l'histoire, c'est qu'elle est ce lieu où le récit agit sur l'action et vient en changer la face. Ainsi la narration de l'histoire passe par une histoire des narrations. Le récit idéologique de l'extrême droite italienne et allemande raconte l'histoire sur la base de certains mots, Etat totalitaire, Etat total. Avant-propos : Le cyclotron Göring et les langages de l'Etat total.
Concernant votre réflexion sur le formatage des individus et cette notion de résistance au modelage des esprits, nous vous proposons les ouvrages suivants :
- La contre-démocratie : la politique à l'âge de la défiance / Pierre Rosanvallon
Une analyse de la face cachée de l'activité démocratique. L'auteur étudie l'attitude du citoyen des démocraties modernes qui est de plus en plus défiant à l'égard des institutions. Il met en évidence les pratiques de surveillance, d'empêchement et de jugement au travers desquelles la société exerce ses pouvoirs de correction et de pression.
- Divertir pour dominer : la culture de masse contre les peuples / Offensive libertaire et sociale
Le capitalisme ne peut être réduit au seul système économique. Il est un "fait social total", s'appuyant sur l'intériorisation d'un imaginaire formaté par une culture du divertissement permanent. De sensibilité libertaire, la revue "Offensive" entend critiquer la culture de masse actuelle afin de faire comprendre comment la civilisation du loisir participe de la domestication des peuples
- Autorité et soumission / Nicolas Guéguen
Nous aspirons tous à la liberté, et pourtant, la facilité avec laquelle nous nous soumettons à l'autorité est déconcertante. Ce paradoxe s'explique par le fait que la soumission à l'autorité est un des éléments fondamentaux de la structuration des interactions sociales humaines et du fonctionnement des groupes, des organisations et des sociétés. Cette habitude à obéir et à reconnaître la légitimité d'une autorité peut nous conduire à aller Ce livre offre un panorama des travaux de psychologie sociale menés sur les mécanismes par lesquels une autorité nous pousse à accomplir des actes que nous ne produirions pas spontanément. On verra que si nous pensons que l'obéissance n'est le fait que de la personnalité de chacun, la recherche montre, tout au contraire, que les variables de contexte et les symboles de l'autorité ont bien plus de poids pour nous conduire à nous soumettre et à accomplir, parfois, l'irréparable. Certains faits de l'histoire humaine peuvent ainsi mieux se comprendre à la lumière de ces travaux sur la soumission à l'autorité.
Une synthèse de la littérature scientifique existante sur la soumission à une autorité et l'obéissance à un ordre en apparence contraire à la morale ou à la volonté individuelle.
- Contre-pouvoirs : de la société d'autorité à la démocratie d'influence / Ludovic François, François-Bernard Huyghe
Cet ouvrage est consacré à la démocratie d'influence révélée a contrario par les stratégies des groupes contestataires et des contre-pouvoirs face aux institutions. Les auteurs analysent le glissement d'une société d'autorité vers un système où il faut d'abord convaincre et séduire, mais aussi formater les mentalités pour agir sur les hommes et préparer ainsi l'avenir collectif. Ce livre décrypte une nouvelle dimension de la politique : les interactions entre les organisations vouées à l'influence à travers médias et réseaux, les stratégies du faire-croire et du faire-voir.
- Education et totalitarisme : l'éducation dans les pays d'Europe centrale et orientale / Pierre Statius
Réflexions pluridisciplinaires, issues d'un colloque, sur le totalitarisme, en tant que projet politique et anthropologique qui, paradoxalement, met au coeur de ses préoccupations la question de l'éducation. La deuxième partie de l'ouvrage est consacrée aux figures littéraires et culturelles de la résistance.
- Contre la pensée unique / Claude Hagège
Ce livre est un plaidoyer contre la pensée unique. Ce livre est un appel à la résistance. Quand l'essentiel n'est plus distingué de l'accessoire, quand les projets intellectuels de haute volée se heurtent à la puissante inertie de la médiocrité ambiante et des petits desseins, quand l'uniformisation s'installe dans les goûts, les idées, dans la vie quotidienne, dans la conception même de l'existence, alors la pensée unique domine. La langue anglaise domine le monde et sert aujourd'hui de support à cette pensée unique. Mais le français est bien vivant. Et nombreux sont ceux, de par le monde, qui en mesurent l'apport au combat de l'homme pour la liberté de l'esprit. C'est l'objet de ce livre que de proposer de nouvelles pistes pour déployer encore plus largement de nouvelles formes d'inventivité et de créativité.
- Du mensonge à la violence : essais de politique contemporaine / Arendt, Hannah
Quatre essais proposant des méditations sur la politique et la condition de l'homme dans le monde contemporain. La philosophe s'intéresse aux mécanismes politiques, à la désobéissance civile, au concept de violence en tant que phénomène politique et aux systèmes politiques en Amérique et en Europe.
Pour finir sur une note plus optimiste :
A nous de jouer ! : appel aux indignés de cette Terre/ Stéphane Hessel
Face à la crise économique et financière, S. Hessel interpelle les indignés et les jeunes générations en les exhortant à s'engager concrètement pour changer le monde, être les citoyens d'une authentique société mondiale et devenir les acteurs de leur propre vie.
Les aventuriers de la culture : guide de la diversité culturelle
La diversité culturelle est bien plus qu'un discours ou un sujet de colloque : elle est vitale, au même titre que la diversité biologique ou écologique.Pourtant, les menaces qui pèsent sur elle sont nombreuses et insidieuses : mondialisation mal maîtrisée, concentration, industrialisation et marchandisation de la culture. A ces phénomènes, des créateurs d'entreprise et des entrepreneurs culturels opposent leur créativité, font de la résistance. Forts de leur capacité à innover et à assumer des risques artistiques et financiers, ils sont de formidables passeurs de nouveauté.Plus encore, ils tracent la voie d'une autre évolution possible, défricheurs de talents, résolument tournés vers l'avenir. Ce guide ne prétend pas être un livre de recettes de la diversité culturelle. Il présente les parcours exemplaires de ces " aventuriers de la culture " militants, qui, à travers le monde, mettent en place les outils de la diversité culturelle et œuvrent pour maintenir et animer cette pluralité de la création, de la production, de la diffusion et de la distribution de toutes les formes artistiques. Ces entrepreneurs sont les vrais acteurs d'un développement culturel durable. Ils contribuent à l'amélioration de notre qualité de vie. Ils nous donnent l'espoir que la diversité culturelle ne demeurera pas seulement un concept mais s'ancrera dans une réalité vivante et vécue.
et quelques documents sur la démocratie participative.
Bonne lecture.
Nous tenons tout d'abord à vous préciser que notre service n'est pas un lieu de débats et que l'institution à laquelle nous appartenons n'a pas à se positionner sur ces thématiques, nous nous limiterons à vous proposer une bibliographie en lien avec les idées que vous souhaitez étudier.
Le formatage des esprits, tels que vous semblez l'entendre, serait le fruit de notre système éducatif, de nos lois, des médias et de beaucoup d'autres institutions...
Le danger survient lorsque le libre arbitre d'un individu est mis en péril. Le libre arbitre s’exprime dans le choix que l’on fait de suivre une école de pensée ou une autre.
Vous vous interrogez sur la notion de totalitarisme. S'applique-t-elle à notre Etat ?
Nous vous renvoyons à cette définition extraite de l'abécédaire de la citoyenneté dans laquelle vous trouverez probablement quelques piste de réflexion, voire quelques réponses, et vous rappelons vos droits en qualité de citoyen français.
Le totalitarisme désigne couramment un régime de dictature exercé par une personne ou un parti. Il semblerait que la paternité de ce terme revienne au chef de l'Italie fasciste, Benito Mussolini, qui l'aurait employé en 1923.
À la fin des années 1940, l'écrivain George Orwell a décrit dans son roman 1984 la réalité terrifiante d'un État totalitaire où les êtres humains, privés de leur liberté individuelle et sous la coupe d'un Big Brother, sont réduits à n'être plus que des hommes sans âme.
Le XXe siècle, s'il marque la montée en puissance de la démocratie et des droits de l'homme, est paradoxalement le siècle des totalitarismes, de gauche comme de droite : la Russie et l'Europe de l'Est sous le joug communiste de 1917 à 1989, l'Italie fasciste de 1922 à 1944, l'Allemagne nazie de 1933 à 1945, la Chine de Mao Zedong, le Cambodge de Pol Pot, la Corée du Nord de Kim Jong-il...
Un régime totalitaire se distingue par six caractéristiques :
- une idéologie ;
- un parti unique à la tête duquel se trouve un seul homme ;
- une police recourant à la terreur ;
- un monopole des moyens de communication de masse ;
- un monopole de la force armée ;
- une économie centralisée.
Le totalitarisme a fait l'objet de nombreuses théories centrées soit sur l'idéologie, soit sur le politique. Parmi celles-ci, on peut citer celle de Hannah Arendt, selon laquelle le totalitarisme constitue un type de despotisme original et sans précédent, né de l'effondrement des structures sociales traditionnelles d'un certain nombre de pays européens au lendemain du premier conflit mondial. La philosophe allemande estime que le totalitarisme est surtout la mise en pratique d'un fanatisme qui ôte à ses fidèles le sens même de toute réalité. Pour J. L. Talmon, le totalitarisme est une pensée utopique qui dispose du monopole de la violence : il s'agit de transformer immédiatement la réalité afin qu'elle se conforme immédiatement à sa prédiction. Quant au philosophe Raymond Aron, il estime qu'à la racine du mal totalitaire se trouve le pouvoir lui-même : dès qu'il est donné quelque pouvoir à l'homme, celui-ci est porté naturellement à n'agir que pour le conserver et l'étendre en oubliant la raison pour laquelle il a été porté au pouvoir, c'est-à-dire pour la réalisation d'une idée, aussi utopique soit-elle.
Qu'il s'agisse du nazisme, du fascisme ou du stalinisme, l'emprise absolue de l'idéologie sur l'État conduit celui-ci à éliminer les hommes qu'il est censé protéger et rendre heureux. Un régime totalitaire ne peut admettre qu'un parti unique qui contrôle l'État, qui lui-même s'efforce de contrôler la société et plus globalement les individus qui la composent dans tous les aspects de leur vie. Les sociétés totalitaires créent un mouvement perpétuel et paranoïaque de surveillance et de délation. Les polices se multiplient et se concurrencent entre elles, souvent dans la plus grande confusion. Outre la privation de liberté qui induit une terreur imprévisible et permanente, elle conduit à l'atomisation des individus au sein d'un tout dont ils ne sont plus que des échantillons, et ce jusqu'à toucher l'identité de chacun, en éliminant toute finalité personnelle de toute tâche accomplie. Contrairement aux dictatures traditionnelles, le totalitarisme n'utilise pas la terreur dans le but d'écraser toute opposition. Le totalitarisme ne commence que lorsque toute opposition est éliminée.
La réalité du totalitarisme se chiffre en millions de morts. Pour exister, un État totalitaire doit effectivement éliminer toute opposition, réelle ou imaginaire. Des millions de personnes sont mortes dans des camps de concentration et dans des goulags, ou elles ont été victimes dans leur vie quotidienne d'une répression impitoyable.
"À la base de toutes les doctrines totalitaires se trouve la croyance que les gouvernants sont plus sages et d'un esprit plus élevé que leurs sujets, qu'ils savent donc mieux ce qui leur est profitable" (Ludwig von Mises). "Sous un régime totalitaire, tout ce qui n'est pas interdit est obligatoire" (Curzio Malaparte).
Pour approfondir cette notion de totalitarisme, nous vous renvoyons aux ouvrages suivants :
- La nature du totalitarisme / Hannah Arendt
Ce livre rassemble trois textes de Hannah Arendt qui se situent dans le sillage immédiat de son ouvrage majeur, Les Origines du totalitarisme (1951), qu'il contribue à éclairer et à prolonger. Deux articles de 1953, " Compréhension et politique " et " Religion et politique ", développent une analyse plus fine du phénomène totalitaire. Le second texte récuse la représentation du communisme comme " religion séculière ". Le texte central, " La nature du totalitarisme ", est la matière des conférences que Hannah Arendt donna en 1954 à la New School for Social Research. L'auteur prolonge, d'un point de vue philosophique, les réflexions du Système totalitaire et poursuit l'analyse de la terreur et du caractère singulier du totalitarisme.
- Le totalitarisme en question / sous la direction de Stéfanie Prezioso, Jean-François Fayet et Gianni Haver
Etat de la recherche historique sur le totalitarisme, qui questionne à la fois le concept, la théorie et les phénomènes historiques qui y font référence, afin d'en dégager la spécificité et d'en analyser les manifestations contemporaines.
- Naissances du totalitarisme / sous la direction de Philippe de Lara
La question totalitaire n'est pas close. Les révolutions communiste, fasciste et nazie forment un phénomène unitaire. Le fait est désormais à peu près accepté, mais il reste encore à le dompter dans la pensée. Philosophes et historiens se livrent ici ensemble à ce travail. Le totalitarisme ne se limite pas aux systèmes stalinien et nazi dans leur maturité...
- L'âge totalitaire : idées reçues sur le totalitarisme / Bernard Bruneteau
Parfois présenté comme inhérent à la nature humaine, le totalitarisme est encore assimilé à sa représentation orwellienne : contrôle absolu, terreur, mensonge d'État, Homme nouveau… La notion a en outre longtemps pâti du mythe communiste comme de la diabolisation du fascisme. Pour une part notable de l'intelligentsia, la mémoire du totalitarisme reste donc sélective, donnant ainsi lieu à de nombreuses querelles d'interprétations… Ce qui relèvera de l'idée reçue pour les uns, sera vérité pour les autres. Toutefois, que le totalitarisme soit singulier ou pluriel, Bernard Bruneteau nous montre ici l'importance de la comparaison historique pour appréhender au plus juste cet âge totalitaire qui marqua profondément le XXe siècle
- Théorie du récit : introduction aux langages totalitaires / Jean-Pierre Faye
Le paradoxe de l'histoire, c'est qu'elle est ce lieu où le récit agit sur l'action et vient en changer la face. Ainsi la narration de l'histoire passe par une histoire des narrations. Le récit idéologique de l'extrême droite italienne et allemande raconte l'histoire sur la base de certains mots, Etat totalitaire, Etat total. Avant-propos : Le cyclotron Göring et les langages de l'Etat total.
Concernant votre réflexion sur le formatage des individus et cette notion de résistance au modelage des esprits, nous vous proposons les ouvrages suivants :
- La contre-démocratie : la politique à l'âge de la défiance / Pierre Rosanvallon
Une analyse de la face cachée de l'activité démocratique. L'auteur étudie l'attitude du citoyen des démocraties modernes qui est de plus en plus défiant à l'égard des institutions. Il met en évidence les pratiques de surveillance, d'empêchement et de jugement au travers desquelles la société exerce ses pouvoirs de correction et de pression.
- Divertir pour dominer : la culture de masse contre les peuples / Offensive libertaire et sociale
Le capitalisme ne peut être réduit au seul système économique. Il est un "fait social total", s'appuyant sur l'intériorisation d'un imaginaire formaté par une culture du divertissement permanent. De sensibilité libertaire, la revue "Offensive" entend critiquer la culture de masse actuelle afin de faire comprendre comment la civilisation du loisir participe de la domestication des peuples
- Autorité et soumission / Nicolas Guéguen
Nous aspirons tous à la liberté, et pourtant, la facilité avec laquelle nous nous soumettons à l'autorité est déconcertante. Ce paradoxe s'explique par le fait que la soumission à l'autorité est un des éléments fondamentaux de la structuration des interactions sociales humaines et du fonctionnement des groupes, des organisations et des sociétés. Cette habitude à obéir et à reconnaître la légitimité d'une autorité peut nous conduire à aller Ce livre offre un panorama des travaux de psychologie sociale menés sur les mécanismes par lesquels une autorité nous pousse à accomplir des actes que nous ne produirions pas spontanément. On verra que si nous pensons que l'obéissance n'est le fait que de la personnalité de chacun, la recherche montre, tout au contraire, que les variables de contexte et les symboles de l'autorité ont bien plus de poids pour nous conduire à nous soumettre et à accomplir, parfois, l'irréparable. Certains faits de l'histoire humaine peuvent ainsi mieux se comprendre à la lumière de ces travaux sur la soumission à l'autorité.
Une synthèse de la littérature scientifique existante sur la soumission à une autorité et l'obéissance à un ordre en apparence contraire à la morale ou à la volonté individuelle.
- Contre-pouvoirs : de la société d'autorité à la démocratie d'influence / Ludovic François, François-Bernard Huyghe
Cet ouvrage est consacré à la démocratie d'influence révélée a contrario par les stratégies des groupes contestataires et des contre-pouvoirs face aux institutions. Les auteurs analysent le glissement d'une société d'autorité vers un système où il faut d'abord convaincre et séduire, mais aussi formater les mentalités pour agir sur les hommes et préparer ainsi l'avenir collectif. Ce livre décrypte une nouvelle dimension de la politique : les interactions entre les organisations vouées à l'influence à travers médias et réseaux, les stratégies du faire-croire et du faire-voir.
- Education et totalitarisme : l'éducation dans les pays d'Europe centrale et orientale / Pierre Statius
Réflexions pluridisciplinaires, issues d'un colloque, sur le totalitarisme, en tant que projet politique et anthropologique qui, paradoxalement, met au coeur de ses préoccupations la question de l'éducation. La deuxième partie de l'ouvrage est consacrée aux figures littéraires et culturelles de la résistance.
- Contre la pensée unique / Claude Hagège
Ce livre est un plaidoyer contre la pensée unique. Ce livre est un appel à la résistance. Quand l'essentiel n'est plus distingué de l'accessoire, quand les projets intellectuels de haute volée se heurtent à la puissante inertie de la médiocrité ambiante et des petits desseins, quand l'uniformisation s'installe dans les goûts, les idées, dans la vie quotidienne, dans la conception même de l'existence, alors la pensée unique domine. La langue anglaise domine le monde et sert aujourd'hui de support à cette pensée unique. Mais le français est bien vivant. Et nombreux sont ceux, de par le monde, qui en mesurent l'apport au combat de l'homme pour la liberté de l'esprit. C'est l'objet de ce livre que de proposer de nouvelles pistes pour déployer encore plus largement de nouvelles formes d'inventivité et de créativité.
- Du mensonge à la violence : essais de politique contemporaine / Arendt, Hannah
Quatre essais proposant des méditations sur la politique et la condition de l'homme dans le monde contemporain. La philosophe s'intéresse aux mécanismes politiques, à la désobéissance civile, au concept de violence en tant que phénomène politique et aux systèmes politiques en Amérique et en Europe.
Pour finir sur une note plus optimiste :
A nous de jouer ! : appel aux indignés de cette Terre/ Stéphane Hessel
Face à la crise économique et financière, S. Hessel interpelle les indignés et les jeunes générations en les exhortant à s'engager concrètement pour changer le monde, être les citoyens d'une authentique société mondiale et devenir les acteurs de leur propre vie.
Les aventuriers de la culture : guide de la diversité culturelle
La diversité culturelle est bien plus qu'un discours ou un sujet de colloque : elle est vitale, au même titre que la diversité biologique ou écologique.Pourtant, les menaces qui pèsent sur elle sont nombreuses et insidieuses : mondialisation mal maîtrisée, concentration, industrialisation et marchandisation de la culture. A ces phénomènes, des créateurs d'entreprise et des entrepreneurs culturels opposent leur créativité, font de la résistance. Forts de leur capacité à innover et à assumer des risques artistiques et financiers, ils sont de formidables passeurs de nouveauté.Plus encore, ils tracent la voie d'une autre évolution possible, défricheurs de talents, résolument tournés vers l'avenir. Ce guide ne prétend pas être un livre de recettes de la diversité culturelle. Il présente les parcours exemplaires de ces " aventuriers de la culture " militants, qui, à travers le monde, mettent en place les outils de la diversité culturelle et œuvrent pour maintenir et animer cette pluralité de la création, de la production, de la diffusion et de la distribution de toutes les formes artistiques. Ces entrepreneurs sont les vrais acteurs d'un développement culturel durable. Ils contribuent à l'amélioration de notre qualité de vie. Ils nous donnent l'espoir que la diversité culturelle ne demeurera pas seulement un concept mais s'ancrera dans une réalité vivante et vécue.
et quelques documents sur la démocratie participative.
Bonne lecture.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter