Les cloches donnent le la?*
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 14/01/2005 à 11h20
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Question d'origine :
Bonjour
Pourquoi les cloches donnent-elle le "La"?
Est-il vrai qu'en France il y a une exception avec le chocher de l'île de Ré qui donnerait le "Ré"?
Merci
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 15/01/2005 à 14h34
Un peu d'oreille et d'attention suffisent généralement pour se rendre compte, lorsque les cloches d'une église sonnent, que le son entendu résulte d'un accord entre deux ou plusieurs cloches, et qu'elles sont accordées différemment. Il n'existe pas de règle sur le son devant être émis par les cloches, celles-ci pouvant prendre n'importe quelle tonalité décidée par le fondeur. Ce qui est recherché c'est l'harmonie entre les différentes cloches au sein d'un même clocher.
Cet article sur le Grand Carillon de Chambéry, l'un des plus grands du monde, distingue deux types d'ensemble de cloches : les carillons (23 cloches minimum) et les ensembles campanaires en dessous de ce nombre :
D'après la définition de la Fédération Mondiale du Carillon, c'est un instrument de musique, comportant au moins vingt-trois cloches, formant ainsi un ensemble comportant deux octaves chromatiques, avec un clavier à "bâtons" et une transmission mécanique. Le nom de carillon aurait pour origine "quadrillon", un ensemble de quatre cloches. En anglais, nous avons deux appellations : "carillon", pour les instruments de 23 cloches et plus, et "chime" pour les instruments de moins de 23 cloches. En France, ces derniers sont appelés "ensembles campanaires".
(..)
Le carillon devient instrument de musique au XVIe siècle, avec l'augmentation du nombre de cloches dans les beffrois. Le clavier à bâtons apparaît en Flandre, vers 1510, le pédalier quant à lui, est créé en 1583 à Malignes en Belgique, d'où le développement dans le nord de la France, dans les beffrois civils et religieux. La révolution, puis les guerres mondiales, ont occasionné la destruction de nombreuses cloches. Plusieurs carillons ont été reconstruits ou restaurés par des fondeurs de canons, sans savoir-faire technique ou musical, d'où le nombre d'instruments musicalement navrants. Ce n'est d'ailleurs qu'à partir des années 1930 que les fondeurs se sont vraiment attachés à la justesse des instruments, et particulièrement un français, Paccard. La discordance générale des instruments antérieurs explique le peu d'intérêt que les grands compositeurs ont accordé au carillon. Il est très rare que l'on puisse réaccorder un instrument ancien.
En revanche, comme tout instrument, les cloches sont accordées en fonction du la :
En effet, l'évolution du "la" du diapason au cours des différentes époques, complique encore davantage la tâche pour les fondeurs. À l'inverse d'autres instruments, le carillon, une fois accordé, l'est pour toujours. Le premier carillon de Chambéry était au "La 435" ; aujourd'hui le "La" se situe plutôt à 440 voir 442 ; le "mariage" avec d'autres instruments devient donc difficile. C'est la raison pour laquelle le nouveau carillon de Chambéry est au "La 440". Dans les harmoniques du carillon, il y a la quinte, l'octave et la tierce, à des niveaux plus ou moins forts, mais la grande particularité de la cloche, c'est que cette fameuse harmonique de tierce est mineure et non majeure. Si vous jouez un Do, vous n'entendez donc pas le Mi naturel, mais le Mi bémol. C'est ce qui donne à la cloche ce son qui vous "prend au ventre" pour les plus grosses cloches. On a toujours cette tierce mineure, plus ou moins forte, qui crée une architecture harmonique très particulière. Quand vous composez pour carillon, il faut faire très attention à cette tierce, car on peut avoir l'impression que l'instrument joue faux lorsque l'on est en mode majeur, en particulier lorsqu'on utilise la dixième qui est la tierce à l'octave.
(voir aussi ce précédent-question réponse sur le diapason)
Quant à votre question sur le clocher de l'île de Ré, l'Inventaire général des monuments de l'île de Ré recense les clochers encore existants sur l'île (à Sainte-Marie, Ars et Saint-Martin par exemple), pour une dizaine de cloches encore en activité. Il ne semble pas qu'elles aient des tonalités particulières.
Pour en savoir plus sur les cloches, vous pouvez consulter le site de la Société française de campanologie
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