Question d'origine :
Bonjour,
Pourriez vous m'indiquer comment calculer l'économie d'énergie que représenterait l'extinction d'un réverbère sur deux à partir d'une certaine heure (par exemple minuit) pour une ville comme Poitiers par exemple.
Je pense en effet que quelque soit l'avancée technologique, consommer moitié moins serait forcément économe.
Merci d'avance pour les pistes que vous pourriez m'indiquer.
Sylvie
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 20/01/2012 à 15h08
Bonjour,
Un esprit plaisantin vous répondrait certainement qu’en supprimant 1 lampadaire sur 2, l’économie ainsi réalisée devrait être proche des 50 %...Mais nous ne sommes pas comme cela et vous auriez raison de vous en indigner.
L’éclairage nocturne est aujourd’hui un vrai sujet de préoccupation, tant pour des motifs écologiques , que pour des raisons économiques. Il faut en effet savoir que le coût de l’éclairage urbain est souvent le deuxième plus gros poste de dépenses d’une commune !
De fait, l’idée de n’éclairer qu’un réverbère sur deux peut sembler pertinent même s’il suppose la mise en place -donc l’achat- d’un système de régulation (ces investissements seront à comptabiliser dans l’évaluation)…
Néanmoins dans cet ouvrage très complet sur le sujet : Eclairer la ville autrement : innovations et expérimentations en éclairage public, il est cité l’exemple de la ville de Lyon qui a diminué son éclairement à titre expérimental sur quelques sites : pour une diminution de 50 % de l’éclairement l’économie réalisée est de 19,8 % ce qui n’est pas négligeable (voir tableau dans l’ouvrage cité p.65). Il est à noter que la diminution de l’éclairement de 50 % par lampadaire est préférée à l’extinction d’un lampadaire sur deux. Peut-être parce qu’une diminution brutale de la lumière n’est pas ressentie comme une extinction par la population et est donc mieux acceptée. D’autant plus que ces actions sont sur la tranche horaire qui va de 23h00 à 5h00, la où seulement une très petite part de la population est concernée.
Si l’extinction d’un réverbère sur deux est une solution prisée par des petites communes,
d'autres solutions sont à l’étude, on peut citer le cas de la Ville de Poitiers (puisque vous en parlez) qui a testé une autre solution où les économies d’énergies se traduisent par un niveau d’éclairement moyen de 25 lux, au lieu des 35-40 lux que l’on retrouve dans la plupart des agglomérations, voyez ici.
Des documents existent afin d’aider les collectivités dans leurs démarches avec exemples, chiffrages et simulations : plaquette du CM3e (Club Maitrise de l'Energie, Environnement, Enseignement) ou le programme Greenlight de l'Union Européenne.
Voir aussi cet article sur les résistances aux changements : éclairage public : qui a peur du noir?
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