Armée de Bourbaki: quels régiments en Suisse.?
CIVILISATION
+ DE 2 ANS
Le 21/02/2014 à 11h57
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Question d'origine :
Bonjour.....Lors de la retraite de l'armée de l'Est vers la Suisse en 1870, (armée de Bourbaki) quels furent les régiments, les compagnies, concerné(e)s par cet internement temporaire en Suisse...? Quand ces hommes purent-ils regagner la France.? Merci de votre réponse. JS
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 22/02/2014 à 11h39
Bonjour,
La guerre franco-allemande , parfois appelée guerre franco-prussienne ou guerre de 1870, opposa le Second Empire français au royaume de Prusse et ses alliés. Le conflit, qui dura du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871, marqua le point culminant de l'affrontement entre la volonté impériale de Napoléon III d'imposer son régime comme grande puissance incontournable en Europe, et la volonté d'Bismarck d'unifier l'Allemagne en un autre puissant empire, alors qu'elle était encore une mosaïque d'États indépendants. La défaite française entraîna la chute du Second Empire français et de Napoléon III ainsi que la perte du territoire français de l'« Alsace-Moselle » (appelée parfois Alsace-Lorraine). Côté allemand, la victoire fut un élément primordial de l'unification, et le point de départ de la création de l'Empire allemand (cf. wikipedia/Guerre franco-allemande de 1870)
L'Armée de l'Est fut la dénomination officielle d'une armée française lors de la guerre franco-prussienne de 1870 . Elle prend naissance en décembre 1870 à Bourges, à partir de la division de l'armée de la Loire et s'étoffe tant bien que mal durant son parcours en direction du nord-est (Chalon-sur-Saône, Besançon). Elle a pour objectif de couper les arrières et les lignes de communication des Prussiens, et au passage, de délivrer Belfort, où le Colonel Denfert-Rochereau s'est enfermé avec ses troupes dans la citadelle. Après avoir débarqué le gros de ses troupes à la gare de Clerval (petite ville au nord de Besançon), le général Charles Denis Bourbaki engage sa campagne à l'Est. (cf. wikipedia/Armée de l'Est)
Quelques précisions quant aux dénominations que vous employez : régiment, compagnie, corps d'armée...
- Un corps d'armée est composé de plusieurs divisions et chaque division est composée de plusieurs régiments ou brigades
- Un régiment est une unité militaire, regroupant un ou plusieurs bataillons ou plusieurs compagnies, et qui est commandé par un colonel ou un lieutenant-colonel. C'est davantage une subdivision administrative, correspondant souvent à un casernement ou à une charge sous l'Ancien Régime, qu'une unité tactique destinée à la manœuvre, ce rôle étant assumé par le bataillon et au-dessus, par la brigade
- La compagnie est une unité militaire. Elle - comme l'escadron ou la batterie - est une unité élémentaire, qui appartient généralement à un corps de troupe (le plus souvent, ce corps de troupe est un régiment.
Pour revenir au sujet qui vous intéresse, sachez que la composition de l’armée de l’Est était la suivante (en cliquant sur chaque élément vous aurez la composition détaillée de chaque CA) :
- 15e corps d'armée,
- 18e corps d'armée,
- 20e corps d'armée,
- 24e corps d'armée,
- Réserve générale
Le site histoire-image.org a rédigé un article, "L’armée de l’Est internée en Suisse", qui vous explique le contexte historique de cette déroute.
Mais c'est un document de Gallica : «Les troupes francaises internées en Suisse à la fin de la guerre franco-allemande en 1871 : rapport rédigé par ordre du département militaire fédéral sur les documents officiels déposés par ses archives, qui donne différentes évaluations chiffrées des soldats entrés en Suisse.
« Sur la demande expresse du général Herzog, l’état-major de l’armée française lui remit par écrit, un état des corps entrant en Suisse avec l’indication de leurs forces pour les diverses armes, comme suit :
15e corps d’armée : 5000 hommes, 18e CA : 10000 hommes , 20e CA : 5000, 24e CA : 6000, corps de réserve : 7000, artillerie, génie et gendarmerie : 9000
Le nombre des troupes qui entrèrent en Suisse ayant dépassé de beaucoup les prévisions, les mesures qui avaient été prises pour leur internement devenues toutes à fait insuffisantes ; en conséquence le Haut conseil fédéral avait décidé le 1er février, de répartir ces troupes entre les Etats confédérés, proportionnellement à leur population et à leurs ressources ; ils furent donc avisés par télégraphe de se préparer à recevoir un nombre de soldats environ de (voir le détail sur le document p 50 et 51) soit 84900 hommes. »
Comme vous pouvez le constater, l’évaluation ne s’est pas faite en régiments, compagnies, etc. La panique étant visiblement générale, un décompte aussi précis n'était guère possible. D'ailleurs, toujours dans le même document, il est présisé, »l’intention première du général Herzog avait été de réunir les diverses parties des Corps ; mais l’état de désarroi véritablement phénoménal que présenta l’armée de l’Est, pendant son entrée en Suisse, ne permit pas de réaliser ce projet. »
[…]
« Le 92e régiment de ligne, fort de 1500 hommes, étant à peu près le seul qui ne soit pas débandé, fut transporté en entier à Zurich ; le 42e régiment de marche était à Bâle au nombre de 1047 hommes. Les troupes du génie et une partie des légions du Rhône étaient aussi restées assez compactes.
L’hébergement en Suisse dure six semaines, car Bismarck s’oppose au retour des troupes en France avant la signature des préliminaires de paix. Le retour s'étalera sur plusieurs jours à partir du 8 mars 1871. Le tableau général des étapes pour le rapatriement de l'armée française de l'Est figure en page 245.
Pour avoir le maximum d'informations sur l'évènement, nous vous conseillons la lecture de ce document de plus de 300 pages.
Quelques précisions quant aux dénominations que vous employez : régiment, compagnie, corps d'armée...
- Un corps d'armée est composé de plusieurs divisions et chaque division est composée de plusieurs régiments ou brigades
- Un régiment est une unité militaire, regroupant un ou plusieurs bataillons ou plusieurs compagnies, et qui est commandé par un colonel ou un lieutenant-colonel. C'est davantage une subdivision administrative, correspondant souvent à un casernement ou à une charge sous l'Ancien Régime, qu'une unité tactique destinée à la manœuvre, ce rôle étant assumé par le bataillon et au-dessus, par la brigade
- La compagnie est une unité militaire. Elle - comme l'escadron ou la batterie - est une unité élémentaire, qui appartient généralement à un corps de troupe (le plus souvent, ce corps de troupe est un régiment.
Pour revenir au sujet qui vous intéresse, sachez que la composition de l’armée de l’Est était la suivante (en cliquant sur chaque élément vous aurez la composition détaillée de chaque CA) :
- 15e corps d'armée,
- 18e corps d'armée,
- 20e corps d'armée,
- 24e corps d'armée,
- Réserve générale
Le site histoire-image.org a rédigé un article, "L’armée de l’Est internée en Suisse", qui vous explique le contexte historique de cette déroute.
Mais c'est un document de Gallica : «Les troupes francaises internées en Suisse à la fin de la guerre franco-allemande en 1871 : rapport rédigé par ordre du département militaire fédéral sur les documents officiels déposés par ses archives, qui donne différentes évaluations chiffrées des soldats entrés en Suisse.
« Sur la demande expresse du général Herzog, l’état-major de l’armée française lui remit par écrit, un état des corps entrant en Suisse avec l’indication de leurs forces pour les diverses armes, comme suit :
15e corps d’armée : 5000 hommes, 18e CA : 10000 hommes , 20e CA : 5000, 24e CA : 6000, corps de réserve : 7000, artillerie, génie et gendarmerie : 9000
Le nombre des troupes qui entrèrent en Suisse ayant dépassé de beaucoup les prévisions, les mesures qui avaient été prises pour leur internement devenues toutes à fait insuffisantes ; en conséquence le Haut conseil fédéral avait décidé le 1er février, de répartir ces troupes entre les Etats confédérés, proportionnellement à leur population et à leurs ressources ; ils furent donc avisés par télégraphe de se préparer à recevoir un nombre de soldats environ de (voir le détail sur le document p 50 et 51) soit 84900 hommes. »
Comme vous pouvez le constater, l’évaluation ne s’est pas faite en régiments, compagnies, etc. La panique étant visiblement générale, un décompte aussi précis n'était guère possible. D'ailleurs, toujours dans le même document, il est présisé, »l’intention première du général Herzog avait été de réunir les diverses parties des Corps ; mais l’état de désarroi véritablement phénoménal que présenta l’armée de l’Est, pendant son entrée en Suisse, ne permit pas de réaliser ce projet. »
[…]
« Le 92e régiment de ligne, fort de 1500 hommes, étant à peu près le seul qui ne soit pas débandé, fut transporté en entier à Zurich ; le 42e régiment de marche était à Bâle au nombre de 1047 hommes. Les troupes du génie et une partie des légions du Rhône étaient aussi restées assez compactes.
L’hébergement en Suisse dure six semaines, car Bismarck s’oppose au retour des troupes en France avant la signature des préliminaires de paix. Le retour s'étalera sur plusieurs jours à partir du 8 mars 1871. Le tableau général des étapes pour le rapatriement de l'armée française de l'Est figure en page 245.
Pour avoir le maximum d'informations sur l'évènement, nous vous conseillons la lecture de ce document de plus de 300 pages.
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