voici la foire histoire de cendre
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 21/11/2014 à 15h04
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Question d'origine :
pouvez vous me donner le recit de se roman paru au journal (le mois de lyon en 1942 amicalement Christian Rigault
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 22/11/2014 à 15h38
Réponse de la Documentation Lyon et Rhône-Alpes
Bonjour,
Il ne s’agit pas d'un roman mais de deux courtes chroniques de Frédéric Dard publiées dans le numéro spécial Foire de Lyon de la revue Le mois à Lyon en date du 25 septembre 1942, dans sa rubrique « Il parait que… »
Comme elles sont assez courtes, vous les trouverez retranscrites ci-dessous, avec en cadeau bonus la troisième chronique publiée sur la même page et intitulée « La bonne mesure ».
« Voici la foire
Je sais des journalistes possédant dans leurs tiroirs des papiers de ‘confection » aux sujets conventionnels qui s’appliquent à des évènements réguliers comme des mouvements de constellations : Pâques – Noël – La Toussaint – Le onze Novembre – Les premiers muguets, etc… A Lyon ces confrères prévoyants ont un casier supplémentaire pour la Foire. Car la Foire est pour les gens d’entre Saône et Rhône un évènement tout aussi important que le retour du printemps – avec lequel il coïncidait autrefois du reste – Autrefois ! comme on a tendance à éloigner les jours heureux de notre mémoire… il est vrai qu’entre les cavalcades de 36 et les rues désertes de 42, nos artères ont connu d’autres cortèges…
Que sera cette foire ? Un grand nombre de gens se le demandent… Elle agitera beaucoup de monde, personne n’en doute. Il y aura des visiteurs et peut-être, s’il y a quelque chose à vendre, des acheteurs.
Mais ne regrettons rien : « Carpe diem ». J’ignore le latin mais les feuilles roses du dictionnaire m’ont appris que cela signifie : vis au jour présent. C’était à l’impératif, et puis… des pages roses… Je n’ai pu résister.
Histoire de cendre
On a tout dit sur le tabac. On a parlé de sa culture, de Nicot… On l’a critiqué, exalté, célébré… il parait que cela console un peu de ne le pouvoir fumer.
La règle consent l’avance des rations pour les fumeurs en vacances.
- Si j’écoutais mes clients, me disait un buraliste de mes amis, je leur servirait leur tabac jusqu’à Noël. Gare à la rentrée, quels sièges ne vais-je pas avoir à soutenir !
Je me souviens d’un article paru sur « L’Os à Moël » et intitulé : « Chez les fumeurs de cravates ».
Ces loufoques tout de même… quels précurseurs ! »
La bonne mesure
Notre éminent confrère Gaston Simonet, abandonnant comme chacun sait son hôtel Croix-Roussien, a ouvert, rue Paul Chenavard, un café à tendance littéraire dans lequel on boit un vin excellent et une limonade pas plus saccharinée qu’ailleurs.
Longtemps le leader du Grand Prix Littéraire chercha une enseigne digne de son bar. Les conseils ne manquèrent pas, mais le bon Gaston sauvegarda son esprit d’indépendance avec cette originale raison sociale « Chez Simonet ».
Il eut raison : c’est sobre, de bon goût, et ça dit bien ce que ça veut dire.
L’autre jour, Marcel E. Grancher tressaillit en passant devant l’établissement. Les témoins de la scène le virent plonger dans le bar et en ressortir aussitôt en traînant son ami par la manche.
- Regarde ! pouffa notre rédacteur en chef, on a fichu deux N à ton nom.
Gaston leva les yeux au ciel.
- Sapristi, murmura-t-il, je ne m’en étais pas aperçu !...
Et dire qu’il existe une commission pour la récupération des métaux ferreux superfétatoires !
Frédéric Dard »
Bonjour,
Il ne s’agit pas d'un roman mais de deux courtes chroniques de Frédéric Dard publiées dans le numéro spécial Foire de Lyon de la revue Le mois à Lyon en date du 25 septembre 1942, dans sa rubrique « Il parait que… »
Comme elles sont assez courtes, vous les trouverez retranscrites ci-dessous, avec en cadeau bonus la troisième chronique publiée sur la même page et intitulée « La bonne mesure ».
« Voici la foire
Je sais des journalistes possédant dans leurs tiroirs des papiers de ‘confection » aux sujets conventionnels qui s’appliquent à des évènements réguliers comme des mouvements de constellations : Pâques – Noël – La Toussaint – Le onze Novembre – Les premiers muguets, etc… A Lyon ces confrères prévoyants ont un casier supplémentaire pour la Foire. Car la Foire est pour les gens d’entre Saône et Rhône un évènement tout aussi important que le retour du printemps – avec lequel il coïncidait autrefois du reste – Autrefois ! comme on a tendance à éloigner les jours heureux de notre mémoire… il est vrai qu’entre les cavalcades de 36 et les rues désertes de 42, nos artères ont connu d’autres cortèges…
Que sera cette foire ? Un grand nombre de gens se le demandent… Elle agitera beaucoup de monde, personne n’en doute. Il y aura des visiteurs et peut-être, s’il y a quelque chose à vendre, des acheteurs.
Mais ne regrettons rien : « Carpe diem ». J’ignore le latin mais les feuilles roses du dictionnaire m’ont appris que cela signifie : vis au jour présent. C’était à l’impératif, et puis… des pages roses… Je n’ai pu résister.
Histoire de cendre
On a tout dit sur le tabac. On a parlé de sa culture, de Nicot… On l’a critiqué, exalté, célébré… il parait que cela console un peu de ne le pouvoir fumer.
La règle consent l’avance des rations pour les fumeurs en vacances.
- Si j’écoutais mes clients, me disait un buraliste de mes amis, je leur servirait leur tabac jusqu’à Noël. Gare à la rentrée, quels sièges ne vais-je pas avoir à soutenir !
Je me souviens d’un article paru sur « L’Os à Moël » et intitulé : « Chez les fumeurs de cravates ».
Ces loufoques tout de même… quels précurseurs ! »
La bonne mesure
Notre éminent confrère Gaston Simonet, abandonnant comme chacun sait son hôtel Croix-Roussien, a ouvert, rue Paul Chenavard, un café à tendance littéraire dans lequel on boit un vin excellent et une limonade pas plus saccharinée qu’ailleurs.
Longtemps le leader du Grand Prix Littéraire chercha une enseigne digne de son bar. Les conseils ne manquèrent pas, mais le bon Gaston sauvegarda son esprit d’indépendance avec cette originale raison sociale « Chez Simonet ».
Il eut raison : c’est sobre, de bon goût, et ça dit bien ce que ça veut dire.
L’autre jour, Marcel E. Grancher tressaillit en passant devant l’établissement. Les témoins de la scène le virent plonger dans le bar et en ressortir aussitôt en traînant son ami par la manche.
- Regarde ! pouffa notre rédacteur en chef, on a fichu deux N à ton nom.
Gaston leva les yeux au ciel.
- Sapristi, murmura-t-il, je ne m’en étais pas aperçu !...
Et dire qu’il existe une commission pour la récupération des métaux ferreux superfétatoires !
Frédéric Dard »
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