labyrinthe
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 29/09/2018 à 16h53
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Question d'origine :
Bonjour à tous.Je voudrais comprendre ce que l'imaginaire,le symbolisme, le légendaire inspirent au travers du labyrinthe.Merci de m'éclairer, sachant qu'il m'est pratiquement pas possible de consulter en bibliothèque.Bonne semaine à vous.
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 01/10/2018 à 12h31
Bonjour,
D’après Les symboles mystiques : guide pratique des signes et symboles magiques et sacrés de Brenda Mallon, le labyrinthe symbolise « le voyage vers le centre, la connaissance de Dieu ou la connaissance de soi. »
Le Dictionnaire des symboles universels précise que « sa symbolique, a priori complexe, procède d’un parcours initiatique semé d’obstacles que l’on doit franchir et de chemins tortueux renvoyant aux sinuosités de l’existence, allégories des passions et des impulsions qui agitent l’être humain et que celui-ci doit dompter. Significatif de la condition humaine, le labyrinthe symbolise la face obscure de l’homme. C’est donc à partir des méandres ténébreux du mental et de la conscience que ce dernier opère sa régénération, à travers un voyage intérieur – un retour à la matrice originelle (caverne), puis effectue son ascension vers la lumière après s’être libéré des exigences asservissantes de l’ego. […]
Au sens figuré, le labyrinthe est une complication où l’esprit s’égare […]. Au sens propre, il s’agit d’un lieu dans lequel on entre sans être certain de pouvoir en sortir, à l’image de l’enchevêtrement d’une forêt offrant des perspectives qui semblent être des chemins mais où le visiteur engagé perd vite la notion de la direction à suivre. De même, toute naissance préfigure une odyssée dont le parcours est semé d’errements qui se traduisent par des hésitations, des choix, à travers lesquels l’homme tente de se diriger avec plus ou moins de bonheur. L’itinéraire d’une existence est en fait un voyage initiatique dont l’intéressé n’est pas toujours conscient. Multiples sont les graphismes de labyrinthes, mais les plus archaïques s’inspirent d’un schéma simple, où une seule voie conduit au centre. Il n’y a pas d’alternative, mais exclusivement un cheminement aussi tortueux que le déroulement d’une vie […]. Pour autant, ils augurent d’une voie vers la lumière de l’esprit, susceptible de conduire au cœur (centre) de l’« Etreté » de l’être. A l’inverse, le labyrinthe peut être comparé à une nasse maintenant prisonnier celui qui n’en trouve pas l’issue. Comme pour tout aspect initiatique, une qualification ou une aptitude à suivre un cheminement s’impose. Enfermant un trésor ou constituant une prison, [le labyrinthe] impose à l’homme l’obligation de trouver la clef ou de se dépasser pour échapper à ses méandres et parvenir à la lumière. »
Quelques autres extraits d’ouvrages sur la symbolique du labyrinthe :
« Les images qu’évoque le labyrinthe sont peut-être une réminiscence de l’époque où les êtres humains habitaient des grottes auxquelles on accédait par des chemins difficiles, probablement plongés dans l’obscurité et terrifiants. Les labyrinthes, les plus anciens se trouvent en Egypte et au centre de l’Italie, où ils étaient censés protéger les tombes royales.
Véritables dédales de couloirs, le palais de Cnossos, en Crète, pourrait être à l’origine de la légende du Labyrinthe dans lequel Thésée tua le Minotaure. L’interprétation habituelle de ce mythe est que la mort du monstre mi-homme mi-taureau marque la victoire de Thésée sur ses pulsions. Une autre interprétation met l’accent sur le caractère destructeur du refoulement des instincts. Sur le plan symbolique, le labyrinthe représente un parcours initiatique, un retour à la matrice originelle (caverne) – mort suivie d’une renaissance -, ou encore un voyage intérieur conduisant à une meilleure connaissance de soi. Dans l’Antiquité, certains labyrinthes ne comportaient qu’un seul chemin. Leur tracé en spirale, qui reproduisait la trajectoire des planètes, servait de parcours initiatique, où le risque de se perdre était nul. Certains labyrinthes sont gravés sur le sol. Dans les églises, ils permettent aux fidèles d’accomplir virtuellement un pèlerinage en Terre sainte. Le labyrinthe circulaire de la cathédrale de Chartes, de 12 mètres de diamètre, présente un tracé de 200 mètres que les croyants effectuent à genoux. »
Source : La Clé des symboles, Jack Tresidder
« Le labyrinthe symbolise les chemins tortueux de la vie ou de la conscience. Il invite à la recherche intérieure pour sortir de l’égarement. Il constitue la figuration idéale des dédales, des interrogations et des tourments intérieurs. Correspondant architectural de la forêt, il contient une certaine dangerosité, mais institue aussi la quête qui mène à la vérité. Enfermant le trésor ou constituant une prison, il impose à l’homme l’obligation de trouver la clef ou de se dépasser pour échapper à ses méandres et parvenir à la lumière. Les dessins spirituels et l’art sacré –mandalas, arabesques – font intervenir des motifs labyrinthiques pour donner à la psyché l’occasion de méditer, de se concentrer et de s’élever. La compréhension procède de l’accès à la vérité, de la capacité à déjouer les écueils des chemins qui ne mènent à rien, des routes qui forment des boucles empêchant l’évolution.
Mircea Eliade relève deux fonctions du labyrinthe : d’une part, il symbolisait l’au-delà, et quiconque y pénétrait, grâce à l’initiation, réalisait effectivement un descendus ad inferos (« mort » suivie de « résurrection ») ; il représentait, en outre, un « système de défense », tant spirituelle (contre les mauvais esprits et les démons, forces du chaos) que matérielle (contre les ennemis). […]
Le thème du labyrinthe constitue un élément symbolique essentiel dans l’histoire mythique de Thésée. A la fois prison matérielle, protection sacrée et scène initiatique, il évoque les deux tendances spirituelles opposées : la libération ou l’enfermement, l’élévation ou la chute. »
Source : Dictionnaire des symboles, mythes et croyances, Corinne Morel
Le labyrinthe est un archétype universel dont le motif se retrouve dans la plupart des cultures :
« En dehors de la légende du Minotaure, le labyrinthe, en tant que symbole d'un cheminement initiatique long et difficile, est connu de nombreuses civilisations anciennes, au point que l'on peut parler d'archétype universel : les hommes préhistoriques, les Mésopotamiens, les Scandinaves, les Hopis, les Navajos, les Indiens, les aborigènes d'Australie, les Touaregs, les Zoulous d'Afrique, les juifs de Palestine, les Mayas… ont dessiné des labyrinthes. En Inde, le mandala est une figure labyrinthique : il s'agit d'un cercle sacré, au sein duquel on trouve des divinités bouddhiques.
De même, en Chine, on trouve des labyrinthes gravés dans la grotte de T'ong T'ing, sous la forme de chemins d'encens dont la consumation sert à mesurer le passage du temps. Ils servent surtout la nuit, lorsque le soleil ne peut éclairer.
En Scandinavie, il n'est pas rare de trouver nombre de labyrinthes, dont les murs délimitant les chemins sont construits avec des pierres de différentes dimensions. La figure de fylfot (svastika sacré) ainsi construite, et fondée sur neuf points (chiffre sacré), peut être trouvée sur des îles isolées. Elle sert pour des danses ou des jeux traditionnels. Des labyrinthes constitués de cailloux sont courants en Finlande.
Les Romains représentent souvent le labyrinthe en mosaïques notamment, comme dans la villa du Labyrinthe à Pompéi.
Citons aussi l'île de Malekula au nord-est de la Nouvelle-Calédonie, qui possède de nombreux labyrinthes, utilisés dans des rites sacrés. Leur centre symbolise le passage entre le monde des vivants et celui des morts.
Des tracés de chemins tortueux ont été taillés dans les parois rocheuses du désert américain et sur les falaises scandinaves. Des labyrinthes ont été créés dans la tourbe au pays de Galles et en Angleterre (comme le Julian's Bower (en) à Alkborough). Monstres et géants font partie de ce mythe, et les églises elles-mêmes se sont servies de son symbolisme. Aujourd'hui, ils ne sont plus qu'une amusante curiosité, dont l'un des modèles les plus connus est celui de Hampton Court en Angleterre. »
Source : Wikipedia
Voir aussi : Labyrinthe : un archétype décliné depuis des millénaires, Hervé Brunon
Si vous souhaitez aller plus loin vous pouvez effectuer une recherche dans Isidore qui vous permettra de trouver des publications accessibles en ligne, par exemple :
- Le mythe antique de Dédale et Icare, Michèle Dancourt
- Métaphores du labyrinthe dans l'Énéide, Michèle Dancourt
Enfin, à titre d’information voici quelques titres présents dans notre catalogue qui vous permettraient d’approfondir :
- L'univers secret du labyrinthe, Paul de Saint-Hilaire
- Labyrinthes, direction d'ouvrage Franco Maria Ricci ; préface d'Umberto Eco ; Giovanni Mariotti, Luisa Biondetti
Bonne journée.
D’après Les symboles mystiques : guide pratique des signes et symboles magiques et sacrés de Brenda Mallon, le labyrinthe symbolise « le voyage vers le centre, la connaissance de Dieu ou la connaissance de soi. »
Le Dictionnaire des symboles universels précise que « sa symbolique, a priori complexe, procède d’un parcours initiatique semé d’obstacles que l’on doit franchir et de chemins tortueux renvoyant aux sinuosités de l’existence, allégories des passions et des impulsions qui agitent l’être humain et que celui-ci doit dompter. Significatif de la condition humaine, le labyrinthe symbolise la face obscure de l’homme. C’est donc à partir des méandres ténébreux du mental et de la conscience que ce dernier opère sa régénération, à travers un voyage intérieur – un retour à la matrice originelle (caverne), puis effectue son ascension vers la lumière après s’être libéré des exigences asservissantes de l’ego. […]
Au sens figuré, le labyrinthe est une complication où l’esprit s’égare […]. Au sens propre, il s’agit d’un lieu dans lequel on entre sans être certain de pouvoir en sortir, à l’image de l’enchevêtrement d’une forêt offrant des perspectives qui semblent être des chemins mais où le visiteur engagé perd vite la notion de la direction à suivre. De même, toute naissance préfigure une odyssée dont le parcours est semé d’errements qui se traduisent par des hésitations, des choix, à travers lesquels l’homme tente de se diriger avec plus ou moins de bonheur. L’itinéraire d’une existence est en fait un voyage initiatique dont l’intéressé n’est pas toujours conscient. Multiples sont les graphismes de labyrinthes, mais les plus archaïques s’inspirent d’un schéma simple, où une seule voie conduit au centre. Il n’y a pas d’alternative, mais exclusivement un cheminement aussi tortueux que le déroulement d’une vie […]. Pour autant, ils augurent d’une voie vers la lumière de l’esprit, susceptible de conduire au cœur (centre) de l’« Etreté » de l’être. A l’inverse, le labyrinthe peut être comparé à une nasse maintenant prisonnier celui qui n’en trouve pas l’issue. Comme pour tout aspect initiatique, une qualification ou une aptitude à suivre un cheminement s’impose. Enfermant un trésor ou constituant une prison, [le labyrinthe] impose à l’homme l’obligation de trouver la clef ou de se dépasser pour échapper à ses méandres et parvenir à la lumière. »
Quelques autres extraits d’ouvrages sur la symbolique du labyrinthe :
« Les images qu’évoque le labyrinthe sont peut-être une réminiscence de l’époque où les êtres humains habitaient des grottes auxquelles on accédait par des chemins difficiles, probablement plongés dans l’obscurité et terrifiants. Les labyrinthes, les plus anciens se trouvent en Egypte et au centre de l’Italie, où ils étaient censés protéger les tombes royales.
Véritables dédales de couloirs, le palais de Cnossos, en Crète, pourrait être à l’origine de la légende du Labyrinthe dans lequel Thésée tua le Minotaure. L’interprétation habituelle de ce mythe est que la mort du monstre mi-homme mi-taureau marque la victoire de Thésée sur ses pulsions. Une autre interprétation met l’accent sur le caractère destructeur du refoulement des instincts. Sur le plan symbolique, le labyrinthe représente un parcours initiatique, un retour à la matrice originelle (caverne) – mort suivie d’une renaissance -, ou encore un voyage intérieur conduisant à une meilleure connaissance de soi. Dans l’Antiquité, certains labyrinthes ne comportaient qu’un seul chemin. Leur tracé en spirale, qui reproduisait la trajectoire des planètes, servait de parcours initiatique, où le risque de se perdre était nul. Certains labyrinthes sont gravés sur le sol. Dans les églises, ils permettent aux fidèles d’accomplir virtuellement un pèlerinage en Terre sainte. Le labyrinthe circulaire de la cathédrale de Chartes, de 12 mètres de diamètre, présente un tracé de 200 mètres que les croyants effectuent à genoux. »
Source : La Clé des symboles, Jack Tresidder
« Le labyrinthe symbolise les chemins tortueux de la vie ou de la conscience. Il invite à la recherche intérieure pour sortir de l’égarement. Il constitue la figuration idéale des dédales, des interrogations et des tourments intérieurs. Correspondant architectural de la forêt, il contient une certaine dangerosité, mais institue aussi la quête qui mène à la vérité. Enfermant le trésor ou constituant une prison, il impose à l’homme l’obligation de trouver la clef ou de se dépasser pour échapper à ses méandres et parvenir à la lumière. Les dessins spirituels et l’art sacré –mandalas, arabesques – font intervenir des motifs labyrinthiques pour donner à la psyché l’occasion de méditer, de se concentrer et de s’élever. La compréhension procède de l’accès à la vérité, de la capacité à déjouer les écueils des chemins qui ne mènent à rien, des routes qui forment des boucles empêchant l’évolution.
Mircea Eliade relève deux fonctions du labyrinthe : d’une part, il symbolisait l’au-delà, et quiconque y pénétrait, grâce à l’initiation, réalisait effectivement un descendus ad inferos (« mort » suivie de « résurrection ») ; il représentait, en outre, un « système de défense », tant spirituelle (contre les mauvais esprits et les démons, forces du chaos) que matérielle (contre les ennemis). […]
Le thème du labyrinthe constitue un élément symbolique essentiel dans l’histoire mythique de Thésée. A la fois prison matérielle, protection sacrée et scène initiatique, il évoque les deux tendances spirituelles opposées : la libération ou l’enfermement, l’élévation ou la chute. »
Source : Dictionnaire des symboles, mythes et croyances, Corinne Morel
Le labyrinthe est un archétype universel dont le motif se retrouve dans la plupart des cultures :
« En dehors de la légende du Minotaure, le labyrinthe, en tant que symbole d'un cheminement initiatique long et difficile, est connu de nombreuses civilisations anciennes, au point que l'on peut parler d'archétype universel : les hommes préhistoriques, les Mésopotamiens, les Scandinaves, les Hopis, les Navajos, les Indiens, les aborigènes d'Australie, les Touaregs, les Zoulous d'Afrique, les juifs de Palestine, les Mayas… ont dessiné des labyrinthes. En Inde, le mandala est une figure labyrinthique : il s'agit d'un cercle sacré, au sein duquel on trouve des divinités bouddhiques.
De même, en Chine, on trouve des labyrinthes gravés dans la grotte de T'ong T'ing, sous la forme de chemins d'encens dont la consumation sert à mesurer le passage du temps. Ils servent surtout la nuit, lorsque le soleil ne peut éclairer.
En Scandinavie, il n'est pas rare de trouver nombre de labyrinthes, dont les murs délimitant les chemins sont construits avec des pierres de différentes dimensions. La figure de fylfot (svastika sacré) ainsi construite, et fondée sur neuf points (chiffre sacré), peut être trouvée sur des îles isolées. Elle sert pour des danses ou des jeux traditionnels. Des labyrinthes constitués de cailloux sont courants en Finlande.
Les Romains représentent souvent le labyrinthe en mosaïques notamment, comme dans la villa du Labyrinthe à Pompéi.
Citons aussi l'île de Malekula au nord-est de la Nouvelle-Calédonie, qui possède de nombreux labyrinthes, utilisés dans des rites sacrés. Leur centre symbolise le passage entre le monde des vivants et celui des morts.
Des tracés de chemins tortueux ont été taillés dans les parois rocheuses du désert américain et sur les falaises scandinaves. Des labyrinthes ont été créés dans la tourbe au pays de Galles et en Angleterre (comme le Julian's Bower (en) à Alkborough). Monstres et géants font partie de ce mythe, et les églises elles-mêmes se sont servies de son symbolisme. Aujourd'hui, ils ne sont plus qu'une amusante curiosité, dont l'un des modèles les plus connus est celui de Hampton Court en Angleterre. »
Source : Wikipedia
Voir aussi : Labyrinthe : un archétype décliné depuis des millénaires, Hervé Brunon
Si vous souhaitez aller plus loin vous pouvez effectuer une recherche dans Isidore qui vous permettra de trouver des publications accessibles en ligne, par exemple :
- Le mythe antique de Dédale et Icare, Michèle Dancourt
- Métaphores du labyrinthe dans l'Énéide, Michèle Dancourt
Enfin, à titre d’information voici quelques titres présents dans notre catalogue qui vous permettraient d’approfondir :
- L'univers secret du labyrinthe, Paul de Saint-Hilaire
- Labyrinthes, direction d'ouvrage Franco Maria Ricci ; préface d'Umberto Eco ; Giovanni Mariotti, Luisa Biondetti
Bonne journée.
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