Question d'origine :
S.V.P.
Je suis toujours gêné, dans mes rédactions manuscrites ou informatiques ( ex ,pour le Guichet.....), par l'utilisation du doublement de la consonne -le plus souvent le T- dans des phrases, notamment interrogatives.
Je m'explique : Dans les expressions : Saura t on, serait il,où trouve t on,convient il.....Quand, est t il indispensable de doubler la consonne, ici le T et où placer des tirets éventuels ?
Ce que je fais souvent, mais pas que pour ce cas ; j'écris sur un papier, les deux forment possibles, et applique celle qui me parait la meilleure : le plus souvent ça saute aux yeux: Vieille règle apprise il y a très longtemps de mon instituteur en primaire, et que j'applique encore souvent.
Donc, pourriez vous m'indiquer à quel chapitre d'une grammaire française, je pourrais trouver cette règle, s'il en est ? une bonne piqûre de rappel m'étant devenue très utile.... merci.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 22/07/2019 à 12h44
Bonjour,
Le traitre T dont vous parlez est dit euphonique ou analogique . Voici ce qu’en dit Le bon usage [Livre] : grammaire française / Maurice Grevisse, André Goosse :
«N.B. Lorsque les pronoms il , elle ou on sont placés après le verbe, un t analogique écrit entre traits d’union s’intercale entre les verbes terminés par e , a ou c et le pronom sujet.
Cela se fait notamment dans la phrase interrogative, dans la sous-phrase incise ou dans la phrase énonciative commençant par peut-être , etc. : Aussi a-T-il perdu son temps. Viendra-T-elle ? Aime-t-on ce poème ? Je suis d’accord, a-T-il répondu. Convainc-T-il facilement ? Puisse-T-elle réussir ! – De même, par analogie, dans Ne voilà-T-il pas que…
Le d , se prononçant [t] en liaison, n’a pas besoin de consonne intercalaire : Prend-il .
La langue pop. ou relâchée ajoute des [t] analogiques dans d’autres circonstances : Malbrough s’en va-T-en guerre dans la chanson de Malbrough ; de là le nom familier de va-T-en guerre, un militaire, une personne prônant la guerre ou aimant la dispute. »
Autre explication, un peu moins austère, de bescherelle.ca :
« Dans les phrases interrogatives où le pronom IL, ELLE ou ON est inversé et relié au verbe par un trait d’union, pourquoi doit-on écrire REVIENDRA-T-IL avec un T intercalé entre deux traits d’union, mais REVIENT-IL sans T supplémentaire?
Le principe est le suivant : si le verbe se termine déjà par T, il est inutile d’ajouter un T supplémentaire. On écrit : COURRAIT-IL? PART-ELLE? DEVRAIT-IL? DOIT-ON? etc. On relie simplement le pronom inversé à l’aide d’un trait d’union.
Par contre, si le verbe se termine par E ou A, la règle demande qu’on intercale un T entre le verbe et le pronom, et qu’on relie le tout par deux traits d’union (pas d’apostrophe!). Notons que les pronoms IL, ELLE et ON commencent tous par une voyelle. Le T intercalé permet d’éviter que la voyelle E ou A qui termine le verbe rencontre la voyelle qui est au début de pronom : MARCHE-T-ELLE? CRIE-T-IL? CHANTE-T-ON? IRA-T-ELLE? Y A-T-IL? POURRA-T-ON? Le Bescherelle explique que la forme verbale se modifie par euphonie, c’est-à-dire pour une harmonie des sons.
Qu’arrive-t-il avec les verbes qui se terminent par C à la 3e personne du singulier (VAINCRE et CONVAINCRE)? La règle demande d’intercaler un T pour faire entendre l’habituelle prononciation « -T -IL », « -T -ELLE » et « -T -ON » que l’on retrouve avec les autres verbes. On écrira donc : CONVAINC-T -IL? CONVAINC-T -ELLE? VAINC-T -ON ?
Qu’arrive-t-il maintenant lorsque la conjugaison du verbe se termine par D? On écrira sans T la conjugaison interrogative : VEND-ON [qui rime avec « vantons »], RÉPOND-ON? [qui rime avec « ponton »], DÉFEND-IL [qui rime avec « infantile »], PREND-ELLE? [qui rime avec « dentelle »].
Mais comment expliquer cette prononciation « T » alors qu’il y a un D à la fin du verbe? Le fait de prononcer « T » la lettre D dans la liaison est un phénomène naturel en français : lorsqu’on écrit QUAND EST-CE QUE…, on entend « kan-tès-que… »; de même, la séquence UN GRAND AMI rime avec « tamis ». La raison réside dans la façon dont on place la bouche et la langue pour prononcer « T » et « D » : elle est identique. Seule la vibration ou non des cordes vocales fera une différence. Quand on cesse de faire vibrer les cordes vocales, le son « D » devient le son « T ». C’est ce qui se produit à la fin du verbe dans ce contexte de conjugaison interrogative. Le T intercalé serait donc inutile dans cette position : on ne le met pas.
Chantal Contant, linguiste »
Bonne journée.
Le traitre T dont vous parlez est dit
«
Cela se fait notamment dans la phrase interrogative, dans la sous-phrase incise ou dans la phrase énonciative commençant par peut-être , etc. : Aussi a-T-il perdu son temps. Viendra-T-elle ? Aime-t-on ce poème ? Je suis d’accord, a-T-il répondu. Convainc-T-il facilement ? Puisse-T-elle réussir ! – De même, par analogie, dans Ne voilà-T-il pas que…
Le d , se prononçant [t] en liaison, n’a pas besoin de consonne intercalaire : Prend-il .
La langue pop. ou relâchée ajoute des [t] analogiques dans d’autres circonstances : Malbrough s’en va-T-en guerre dans la chanson de Malbrough ; de là le nom familier de va-T-en guerre, un militaire, une personne prônant la guerre ou aimant la dispute. »
Autre explication, un peu moins austère, de bescherelle.ca :
« Dans les phrases interrogatives où le pronom IL, ELLE ou ON est inversé et relié au verbe par un trait d’union, pourquoi doit-on écrire REVIENDRA-T-IL avec un T intercalé entre deux traits d’union, mais REVIENT-IL sans T supplémentaire?
Le principe est le suivant : si le verbe se termine déjà par T, il est inutile d’ajouter un T supplémentaire. On écrit : COURRAIT-IL? PART-ELLE? DEVRAIT-IL? DOIT-ON? etc. On relie simplement le pronom inversé à l’aide d’un trait d’union.
Par contre, si le verbe se termine par E ou A, la règle demande qu’on intercale un T entre le verbe et le pronom, et qu’on relie le tout par deux traits d’union (pas d’apostrophe!). Notons que les pronoms IL, ELLE et ON commencent tous par une voyelle. Le T intercalé permet d’éviter que la voyelle E ou A qui termine le verbe rencontre la voyelle qui est au début de pronom : MARCHE-T-ELLE? CRIE-T-IL? CHANTE-T-ON? IRA-T-ELLE? Y A-T-IL? POURRA-T-ON? Le Bescherelle explique que la forme verbale se modifie par euphonie, c’est-à-dire pour une harmonie des sons.
Qu’arrive-t-il avec les verbes qui se terminent par C à la 3e personne du singulier (VAINCRE et CONVAINCRE)? La règle demande d’intercaler un T pour faire entendre l’habituelle prononciation « -
Qu’arrive-t-il maintenant lorsque la conjugaison du verbe se termine par D? On écrira sans T la conjugaison interrogative : VEND-ON [qui rime avec « vantons »], RÉPOND-ON? [qui rime avec « ponton »], DÉFEND-IL [qui rime avec « infantile »], PREND-ELLE? [qui rime avec « dentelle »].
Mais comment expliquer cette prononciation « T » alors qu’il y a un D à la fin du verbe? Le fait de prononcer « T » la lettre D dans la liaison est un phénomène naturel en français : lorsqu’on écrit QUAND EST-CE QUE…, on entend « kan-tès-que… »; de même, la séquence UN GRAND AMI rime avec « tamis ». La raison réside dans la façon dont on place la bouche et la langue pour prononcer « T » et « D » : elle est identique. Seule la vibration ou non des cordes vocales fera une différence. Quand on cesse de faire vibrer les cordes vocales, le son « D » devient le son « T ». C’est ce qui se produit à la fin du verbe dans ce contexte de conjugaison interrogative. Le T intercalé serait donc inutile dans cette position : on ne le met pas.
Chantal Contant, linguiste »
Bonne journée.
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