Bonjour,
Votre question soulève une problématique de philosophie bien connue sur le rapport entre pensée et langage :
peut-on penser en dehors du langage ?
Si l’on présuppose que la pensée est indissociable du langage, alors nous en venons à la question : les animaux ont-ils un langage ? Nous nous éloignons donc du domaine de la philosophie pour entrer dans celui de l’
éthologie .
Charles-Georges Leroy, chasseur et philosophe, se questionnait déjà au siècle des Lumières sur l’intelligence et la conscience animales :
Nous avons reconnu, en parcourant la vie journalière de quelques animaux, qu’ils sont doués de la sensibilité et de la mémoire, de la faculté de saisir des rapports et de juger, du pouvoir de réfléchir sur leurs actes… Source :
L’intelligence des animaux , Charles-Georges Leroy
Aujourd’hui, on sait que certains animaux sont capables de déchiffrer des symboles abstraits, comme les chiffres. Cette capacité à reconnaître des signes conventionnels ne relève-t-il pas du
langage ?
C’est en tout cas le questionnement de départ de ce documentaire justement intitulé
Les animaux pensent-ils ? , et que nous vous laissons découvrir :
Par ailleurs, si vous pensez que les chats sont incapables de maîtriser le langage, détrompez-vous ! Un homme sourd a appris à son chat à utiliser le langage des signes pour demander à manger. Vous remarquerez d’ailleurs que le chat attire l’attention de son maître en tapotant son bras, comme le ferait n’importe quelle personne consciente de son handicap :
Bien que l'éthologie s'intéresse peu aux animaux domestiques, en 2013 s'est tenue à Marcy-L'étoile la
semaine vétérinaire , qui a réuni
plusieurs grands noms de l'éthologie animale pour parler de la cognition animale et de la relation homme-animal.
Pour terminer, et si vous souhaitez approfondir ce sujet, nous vous conseillons la lecture des ouvrages suivants, qui s’interrogent sur l'intelligence et la conscience animale, et même sur la culture chez les animaux :
Les animaux pensent-ils ? Joëlle Proust
Comment procéder pour savoir comment un animal voit le monde ? Comment savoir s’il pense, et de quoi sont faits ses états de conscience ? Comment éviter de simplifier, quand le terme unique d’ « animal » recouvre tant d’organismes adaptés à tant de milieux différents, pourvus d’organismes sensoriels exotiques, les uns vivant solitairement, les autres socialement ? J. Proust, directrice de recherche au CNRS, expose ici les argumentations contemporaines sur la pensée des animaux. Biologie évolutionniste, anthropologie, et éthologie ont renouvelé en profondeur cette question. L'auteur s'interroge : les animaux ne parlent pas, ne pensent-ils donc pas ? Elle étudie les multiples conséquences qu'aurait dans notre vie quotidienne une conscience animale. A quoi pensent les animaux ? Marc D. Hauser
Un singe-araignée s’approche d’un gardien de zoo et le prend dans ses bras. Un chien baisse la tête et gémit quand il constate que son maître est contrarié. S’agit-il là de signes d’affection et d’empathie ? Ou bien d’autres mécanismes sont-ils à l’œuvre qui expliquent ces comportements presque « humains » ? Pourquoi les chimpanzés et les dauphins forment-ils des coalitions pour se défendre ? Comment les lions savent-ils de très loin combien de gazelles s’abreuvent tranquillement à côté de la rivière ? Pourquoi certaines espèces animales peuvent-elles se reconnaître dans un miroir ? Marc D. Hauser est professeur de psychologie et de neurosciences à l’Université Harvard. Il est également membre du Mind, Brain and Behavior Program. Outre son travail en laboratoire, il a mené des recherches de terrain au Kenya, en Ouganda et à Porto Rico. Les émotions primordiales et l’éveil de la conscience , Derek Denton
Sur un thème qui ne cesse de faire débat, les origines et la nature de la conscience, Derek Denton, spécialiste de l’instinct animal et de la physiologie, apporte un éclairage radicalement nouveau : la conscience apparaît avec les « émotions primordiales » - la soif, la faim, le besoin d’air ou la sensation d’étouffement, le désir sexuel, la douleur, etc. –, des émotions qui indiquent à l’organisme que son existence est en jeu, s’imposent à lui et le contraignent à agir. Ces premiers signes de la conscience se seraient amnifestés très tôt au cours de l’évolution, jouant un rôle majeur pour la survie. […] Il élabore sa théorie en s’appuyant sur les études de comportement de nombreux animaux, du chimpanzé et de ses modes de reconnaissance dans un miroir à l’exemple saisissant des éléphants qui vont régulièrement se ravitailler en sel sur le mont Elgon, au Kenya. Quand les singes prennent le thé , Frans de Waal
Et si les grands singes avaient leur propre culture ? Et si la « culture humaine », traditionnellement considérée comme à part, avait ses racines dans le monde animal ? Longtemps ce type d’interrogations, jugées indélicates à l’endroit de notre espèce, ont été occultées. Mais depuis quelques décennies, l’étude des sociétés de nos cousins les primates est venue ébranler nos convictions séculaires et arrogantes. Savoureux mélange d’anecdotes, d’études cliniques, de travaux sur le terrain et de spéculations fascinantes, Quand les singes prennent le thé pose la question fondamentale : jusqu’à quel point différons-nous des animaux ? Les grands singes nous tendent désormais un miroir dans lequel ils ne sont plus de simples caricatures des humains, mais des membres à part entière de notre famille, avec un esprit de ressources et une dignité qui leur sont propres. Frans de Waal, zoologiste et éthologiste d’origine néerlandaise, est professeur à l’université Emory où il enseigne le comportement des primates et directeur du Living Links Center consacré à l’étude approfondie de l’évolution de l’homme et des grands singes. C’est l’un des plus grands experts mondiaux des primates.
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