Question d'origine :
Bonjour,
Je travaille actuellement sur des préfaces aux éléments d'euclide du XVIe siècle, dont une a été écrite par un certain Stephanus Gracilis pour son édition corrigée de 1557, publiée à Paris la même année par Guillaume Cavellat.
Ma question concerne l'identité de Stephanus Gracilis, dont je n'ai pu trouver nulle occurrence ni dans les dictionnaires biographiques les plus approfondis que je connaisse, ni sur internet, à part concernant son rôle dans cette édition pré-citée des éléments.
Merci d'avance pour votre aide.
Réponse du Guichet

Malgré des recherches actives dans nos ouvrages de références concernant les mathématiciens, humanistes, traducteurs et préfaciers du 16e siècle, nous n’avons rien trouvé concernant Stephanus Gracilis. Dans son Dictionary of scientific biography, Charles Coulston Gillispie (Scribners, 1971, Vol IV) indique que la littérature concernant la transmission d’Euclide au 16e siècle est extrêmement mince. Nous savons simplement comme vous que Gracilis fut l’éditeur et le traducteur d’Euclide et le traducteur de Ptolémée La Bibliographie de référence des Œuvres d’Euclide par Charles Thomas-Stanford (Early editions of Euclid’s elements, Alan Wofsy Fine arts, 1977 [FA SCI 02A]) ne donne aucun renseignement sur Gracilis, ni celle de Pietro Riccardi (Saggio di una Bibliografia Euclidea dans la Revue de l'Académie des sciences de Bologne de 1887-1893, fac-sim Olms Verlag 1974 [K 158174]). Nous ne possédons malheureusement pas la Bibliographia Euclideana de M. Steck.
Les notices d'autorité d'auteurs (éléments biographiques permettant l'identification d'un auteur) des grandes bibliothèques inernationales (Bibliothèque du Congrès à Washington, British library, BNF, Grandes Bibliothèques allemandes) n'existent pas pour Gracilis.
Enfin, les ouvrages sur l'histoire des sciences les plus complets sont muets à propos de Gracilis.
Philippe Renouard dans le volume qu’il a consacré à l’imprimeur Guillaume Cavellat (Paris, BNF, 1986 [FA eur 07B]) donne des détails sur les circonstances de l’impression de l’ouvrage de Ptolémée, Mathematicae constructionis liber secundus (1556). Dans la dédicace, Gracilis explique que Jean Magnien, succédant à Oronce Fine, le célèbre mathématicien, dans la chaire des mathématiques au collège royal lui avait demandé de réviser pour les besoins de son cours la traduction faite par Georges de Trébizonde de l’Almageste en la confrontant au texte grec et en notant en marge les termes grecs de Ptolémée, chaque fois qu’il aurait surpris une omission ou un contresens. Le travail se révéla irréalisable, tant la version de Georges de Trébizonde était fautive. Magnien l’invita à faire une traduction entièrement personnelle et lui communiqua le manuscrit grec qu’il avait lui-même emprunté à la bibliothèque royale. Magnien n’enseigna au collège royal qu’en 1555 et 1556.
Renouard indique également que dans la préface à l’édition des Elementorum libri XV graece et latine d’Euclide (1557), on apprend que Jean Magnien, professeur au Collège royal, avait vivement pressé Cavellat de réaliser cette édition, et le libraire avait réuni le matériel nécessaire, quand Jean Magnien mourut subitement. Cavellat, qui ne voulait pas perdre le fruit des dépenses engagées, ni décevoir l'attente des lecteurs, fit appel à Stephanus Gracilis. Celui-ci revit le traduction, mais il n'eut vraiment le temps de le faire que pour les six derniers livres, le dixième étant d'ailleurs entièrement traduit par Pierre de Montdoré. Gracilis ajoute qu'il a adopté pour illustrer les propositions la même méthode que "Théon" (Alexandrinus)
Mais, vous aurez déjà noté ces éléments.
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