cornes de cocu ?

Réponse du service Guichet du Savoir

Dictionnaire des expressions et locutions :
Porter des cornes ; planter des cornes à quelqu'un,, "être cocu"; "faire cocu".
Une série d'expressions utilisent la valeur particulière du mot corne , "attribut du mari trompé, ou de la femme trompée" que l'on trouve dans le dérivé cornard. Cette acceptation est relativement récente (début XVIIe s.), et constitue une spécialisation du sens injurieux : cornart, "imbécile", date du XIIe s., escorner, "humilier" du XVe s.
"Faire cocu" est considéré comme le moyen typique de ridiculiser. Comme le note Voltaire, la dénomination de cocu ("coucou"), qui remonte au latin, résulte d'un transfert de l'agent au patient, du trompeur au trompé ; "ce cocu, suivant la bonne grammaire, devrait être le galant, et c'est le mari".
Le même transfert est à envisager pour le porteur de cornes, et l'expression planter des cornes assure le passage ; la corne "symbole sexuel mâle" est à l'origine de l'expression, planter la corne s'explique de soi ; dans planter des cornes à un homme, "le faire cocu", le transfert observé sur coucou-cocu est achevé.
L'interprétation est renforcée par une autre observation de Voltaire : les Grecs "désignaient par le titre de bouc [...] l'époux d'une femme lascive comme une chèvre".

ou

Le Grand Robert de la langue française :
Cocu, ue n. et adj. - XIVe ; on suppose traditionnellement une variante de coucou, la femelle de cet oiseau pondant ses oeufs dans le nid d'autres oiseaux, mais le coucou n'est pas "cocu", il fait les autres "cocus" ; PG suppose un sémantisme analogue à celui de dupe ; le cocu est coiffé métaphoriquement, c'est à dire trompé ; or le coucou est une fleur arrondie, et la coque une "coquille".
Familier.
Homme dont la femme est infidèle.

Cornard n.m. - 1608 ; cornair, vers 1275 ; de corne et -ard
Familier.
1/ Celui qui "porte des cornes", dont la femme est infidèle
2/ (Argot militaire). Erreur (plus ou moins ridicule).