Question d'origine :
j'ai entendu dire que le verre sérigraphié était efficace contre les rayons solaires, dans un bâtiment. j'aimerais comprendre comment ça marche et combien c'est efficace.
merci
Réponse du Guichet

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Définition
Le verre émaillé ou sérigraphié est un produit trempé dont une face (ou les deux) est revêtue d’une (ou plusieurs) couche d’émaux colorés, opaques, vitrifiés au cours de la trempe thermique.
Tous les verres trempables peuvent être émaillés ou sérigraphiés. Le processus de l’émaillage et de la sérigraphie se déroule de la façon suivante : - découpe du verre – façonnage, lavage et séchage – dépose de l’émail – chauffage du verre émaillé ou sérigraphié – trempe
C’est un verre fusible à 600° C environ, auquel on a ajouté un colorant appelé en terme technique « pigment ». Pour que l’émail soit plus fusible que le verre, on utilise des « frittes » de verre de composition spéciale (plus fondant, à base de borosilicate de plomb) Il existe également des émaux sans plomb. Les pigments sont des oxydes minéraux qui donnent la couleur à l’émail. Ils sont portés à haute température pour rendre la teinte stable.
Il existe 3 techniques d’émaillage :
Enduction au pistolet […]
Enduction par rouleau […]
La particularité de la sérigraphie par rapport aux autres techniques d’impression est que l’on imprime à travers le cliché sur le support et non pas comme dans les autres techniques, par report du cliché sur le support. Pour ce faire, on utilise un écran composé d’un tissu synthétique (polyester) tendu sur un cadre métallique. Sous cet écran (dit cliché), on pose le support (verre) destiné à recevoir l’impression. Ce cliché est obtenu par une méthode photo mécanique directe de telle façon que les mailles du tissu soient obturées dans les endroits qui ne doivent pas être imprimés et ouvertes dans les parties de dessin qui doivent être reproduites. L’émail, déposé sur le dessus de l’écran à l’intérieur du cadre, est pressé à travers les mailles ouvertes de lécran à l’aide de la raclette (lame de caoutchouc). Cette opération est suivie d’un séchage ou polymérisation afin de faciliter les manutentions du produit imprimé ou de permettre d’autres impressions. Cette polymérisation est indispensable pour éviter le phénomène de craquelure lors de la trempe du volume. Le cycle de sérigraphie avec émaux est achevé par la trempe qui permet de cuire les émaux (environ 650°). » (Verre on line) : vous trouverez sur ce portail bien d’autres renseignements concernant l’industrie du verre)
Une fois précisées les techniques utilisées pour produire le verre sérigraphié, voyons quelle peut être son utilisation dans le bâtiment pour protéger du rayonnement solaire.
Le rayonnement solaire peut se décomposer en rayons ultraviolets (3% du spectre solaire), lumière visible (44% de l’énergie solaire) et rayons infrarouges (53% de l’énergie solaire)
« Les rayons du soleil génèrent une énergie décomposée comme suit : 1- Energie incidente 2- Energie transmise 3-Energie réfléchie 4- Energie absorbée par le verre 5- Energie ré émise par le verre à l’intérieur du local 6- Energie ré émise par le verre à l’extérieur du local.
On détermine ainsi l’efficacité de la capacité d’un verre à rejeter la chaleur : le « facteur solaire » est égal à 2 [Energie transmise] + 5 [Energie ré émise à l’intérieur du local] » (La protection solaire ) Pour la détermination du facteur solaire, vous pouvez aussi consulter Facteur solaire ou transmission énergétique totale.
Les panneaux de verre utilisés par l’industrie du bâtiment filtrent plus ou moins les diverses composantes de la lumière solaire ; ils peuvent être aussi classés selon leur facteur solaire : une valeur moindre signe une plus grande protection contre les rayonnements solaires.
Les deux exemples qui suivent montrent que la sérigraphie augmente les performances des panneaux de verre, sans nuire trop gravement à la transparence , tout en respectant l’environnement : le musée de l'art de Stuttgart : vous lirez en particulier ce qui est dit du verre high tech multifonctionnel : « Un facteur solaire optimal grâce à l’impression de bandes par sérigraphie : Afin de réduire au minimum le rayonnement énergétique dans le bâtiment, même en cas de rayonnements lumineux maximum, et d’optimiser ce faisant le facteur solaire, les vitrages d’isolation ont été partiellement dotés –sur leur couche STOPSOL- de bandes horizontales gris clair sérigraphiées. Avec un facteur solaire établi à 24% en vertu de la norme EN 410, les valeurs excèdent même les exigences fixées pour le bâtiment et contribuent à un climat stable et confortable à l’intérieur du cube de la Königstrasse. » ;la bibliothèque centrale d'Ulm, notamment, ce qui concerne la façade. A la lecture, vous vous rendrez facilement compte que l’on a affaire à des objets techniques très complexes, fruits d’un compromis entre des exigences contradictoires, comme par exemple la transparence et la protection contre les rayons solaires…
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