Question d'origine :
Bonjour que signifie le + de LGBTQIA+ ? Sur internet je trouve que cela représente "tout les autres" mais je ne trouve pas et ne sais pas si il existe une liste de toute les orientations sexuelles dans le monde ?
Réponse du Guichet
A notre connaissance, il n'existe pas de liste universelle des orientations sexuelles. Il semble que l'ensemble des personnes se définissant comme "non hétérosexuelles" ne souhaitent pas figer les choses.
Bonjour,
Le sigle LGBTQIA + est utilisé pour désigner l'ensemble des personnes qui se définissent comme "non hétérosexuelles". Ce signe "+", pour "tous les autres", insiste sur la non exhaustivité : les LGBTQIA ne se limitent donc pas aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles, et la liste des identités sexuelles et susceptible de s'allonger.
Un article de Guillaume Lecaplain dans Libération fait le point :
Si LGBT paraît donc aujourd'hui largement adopté (c'est le terme par exemple employé par le gouvernement), on voit aussi apparaître des variantes, comme LGBTQ (recommandé aux Etats-Unis par l'association LGBT de critique des médias Glaad), LGBT+ ou l'extension LGBTQIA+. Ces termes un peu barbares ont tout de même le mérite de représenter l'ensemble des identités possibles rassemblées (au moins) par un point commun : elles ne correspondent pas à la sexualité majoritaire dans laquelle un homme (né homme) a un rapport avec une femme (née femme).
L'inventaire présenté dans l'article n'est donc à prendre qu'à titre indicatif :
L comme lesbienne. Une femme qui a des relations sexuelles avec une femme.
G comme gay. Un homme qui a des relations sexuelles avec un homme.
B comme bi. Une personne qui a des relations sexuelles avec un homme ou avec une femme.
T comme trans. Une personne née homme ou née femme et qui ne se sent pas appartenir à ce genre. «Le terme transsexuel-le est parfois utilisé pour désigner plus spécifiquement les personnes trans opéré-e-s. Les personnes non-opéré-e-s peuvent être appelé-e-s trangenres. Pour éviter d'instaurer une hiérarchie, on préférera le terme personnes trans, qui permet d'inclure la multiplicité des parcours et des identités», détaille l'AJL, dans son «kit à l'usage des rédactions».
Q comme queer. Sa définition est un peu plus floue, mais le terme est finalement très simple à comprendre : une personne se dit queer quand elle ne se reconnaît pas dans la sexualité hétérosexuelle, ou ne se sent pas appartenir à un genre défini.
I comme intersexe. Les personnes intersexes ne sont nées ni homme ni femme. Il existe plusieurs situations qui peuvent mener à l'intersexuation. Gaëtan Schmitt par exemple, que Libération avait rencontré en 2017, est né avec un micropénis et un vagin rudimentaire. En France, environ 200 enfants seraient concernés sur les 800 000 naissances annuelles.
A comme asexuel. «Les personnes asexuelles ne ressentent pas le besoin de s'engager dans des relations sexuelles», explique l'association pour la visibilité asexuelle. Elles peuvent avoir des relations amoureuses mais revendiquent le droit à ne pas ressentir d'attirance physique.
+ comme : et tous les autres. Aux Etats-Unis, le sigle le plus long est LGBTTQQIAAP : lesbian, gay, bisexual, transgender, transexual, queer, questioning (des personnes qui se questionnent sur leur sexualité), intersex, asexual, allies (les alliés hétérosexuels de la cause), pansexuels (qui revendiquent une attirance pour n'importe quel genre). On voit parfois aussi en anglais apparaître un O, pour «other» (les autres).
Il s'agit toujours d'aller vers un élargissement possible, qui est d'ailleurs dans l'histoire du sigle, puisque dans les années 900 le terme LGBT avait commencé à remplacer le terme "gay" jugé trop restrictif. Car il n'y a pas de liste "officielle" des identités sexuelles, bien que d'infinies nuances apparaissent au sein des communautés concernées, en usage sur les réseaux sociaux et dans les médias. En 2017, Têtu citait 16 orientations sexuelles différentes, tandis que dès 2014, Slate dénombrait pas moins de 52 nuances de genres !
Peut-être est-ce dû au fait que des listes, plus officielles, ont existé dans le passé, dans le domaine de la psychiatrie, à l'époque où tout écart vis-à-vis de la norme sexuelle était considérée comme une maladie mentale, comme le rappelle un article de la RTBF :
Ce que dénoncent certaines associations LGTBQIA+, c’est également le recours récurrent à des psychiatres quand on aborde ces questions. "Ça a une logique historique", contextualise Renaud Maes. "La psychiatrie a été la première à s’intéresser aux questions de genre et d’identité. Mais elle les abordait surtout dans une optique de traitement et de retour à la normale, avec l’héritage de la médecine hygiéniste. On sait aujourd’hui qu’on faisait fausse route. Mais une série de pseudo-experts continuent de déguiser leur avis en expertise, notamment en examinant la question sous l’angle de “l’effet de mode”." On ne "choisit" pas son identité de genre ou son orientation sexuelle comme on choisit de s’habiller le matin.
"Cette idée renvoie à la croyance absolument monstrueuse en psychiatrie que fondamentalement, la norme est l’hétérosexualité. Et que tout ce qui s’en éloigne est un passage dont on peut guérir", développe le sociologue. Cette croyance pourrait nourrir la communication des thérapies de conversion, des camps qui promettent de remettre les jeunes LGBTQIA+ "sur le droit chemin" en utilisant des techniques de tortures physiques et psychologiques. Ces centres ne sont plus autorisés en Belgique, mais d’autres en Europe restent accessibles.
Pour aller plus loin :
Voir aussi notre centre de ressource sur le Genre : le Point G.