Je cherche des recommandations pour choisir les bases utiles à la rédaction d'une revue de littérature scientifique
Question d'origine :
Bonjour.
Je suis à la recherche d'un site qui donne des recommandations pour choisir les bases utiles à la rédaction d'une revue de littérature scientifique reposant sur un sujet à la croisée des sciences de l'éducation et des sciences de l'information et de la communication.
Pouvez-vous m'aider SVP ?
Bien cordialement,
Réponse du Guichet
Vous trouverez en ligne de nombreuses ressources pour vous aider à créer et à animer votre revue, notamment pour la publication en accès ouvert. Il existe également des dispositifs publics destinés à aider le développement de ces publications.
Bonjour,
La plupart des ressources sur la création de revues scientifiques que nous avons trouvées concernent les revues en accès ouvert, ou du moins en ligne. Par exemple :
"Comment commencer, poursuivre et pérenniser une revue en ligne ?", chapitre de l'ouvrage Non actes de la non-conférence des humanités numériques, publié en 2012 par THATCamp et lisible sur books.openedition.org.
"Créer une revue open access" sur le site de l'Université de Rennes.
"Éditer et publier une revue scientifique en Open Access", sur infolit.be.
Pour aider le travail de votre comité de rédaction, peut-être serez-vous intéressé-e par les conseils pour rédiger un article donnés par l'école polytechnique de Montréal (Canada) et, plus spécifiquement près de votre sujet, "Comment rédiger un article pour une revue en sciences de l’éducation ?" par Louise Ménard et Benoît Raucent, Questions de Pédagogies dans l’Enseignement Supérieur, ENSTA Bretagne, IMT-A, UBO, Juin 2019, consultable sur hal.archives-ouvertes.fr.
Le point de vue des éditeurs avec qui vous serez peut-être amené-es à travailler pouvant être intéressant, nous vous invitons à lire le dossier "Edition de revues scientifiques" sur revues.enssib.fr.
Pour chercher des exemples de ce qui se fait déjà en sciences de l'éducation (et vous en démarquer ?), voici une listes de revues en sciences de l'éducation sur bnf.libguides.com. De même, l'article "La publication scientifique en sciences de l’éducation et de la formation : état des lieux, dangers et perspectives" par Jean-Marie De Ketele, Les Dossiers des sciences de l'éducation, 2019, sur journals.openedition.org, pourra vous donner un aperçu du paysage éditorial récent.
Vous découvrirez la relation d'une de création de revue de sciences humaines dans l'article " Une revue et un projet " ( Sciences sociales et sport, 2008, consultable sur Cairn en bibliothèque) où on peut lire notamment :
Une première étape a consisté à créer ou à relancer des sociétés savantes, en Histoire du Sport (Société Française d’Histoire du Sport) et en Sociologie du sport (Société de Sociologie du Sport de Langue Française), groupements qui avaient existé dans les années 1980, puis s’étaient éteints, mais dont la nouvelle dynamique date du début des années 2000 : ces sociétés tiennent un congrès, tous les deux ans, font circuler des bulletins de liaison, et formulent des encouragements à communiquer et à publier auprès des jeunes chercheurs. La production scientifique croissante mérite la création d’outils de publication nouveaux. L’objectif de la revue est d’accueillir ces travaux, en mettant en place une publication scientifique classique, avec une forte exigence de qualité, un système de double expertise anonyme, etc. Elle offrira en français l’équivalent de ce qui existe déjà en anglais (International Review for the Sociology of Sport : International Journal of Sport History : etc.), sans chercher à dissuader le chercheur français d’entreprendre des traductions de ses publications vers des revues en d’autres langues.
La formule choisie correspond à une logique de spécialisation thématique de la recherche, connue dans d’autres domaines (revues : Sciences sociales et Santé : Sociologie du Travail : Cultures et Conflits : etc.). Elle souligne le lien aux Sciences sociales dans lesquelles les travaux publiés se situent : l’histoire moderne et contemporaine, la sociologie générale, l’ethnologie, etc., donnent les cadres d’intelligibilité des objets empiriques analysés, elles indiquent les méthodes et les références. C’est pourquoi nous souhaitons placer la revue sous un patronage assez large dépassant les spécialistes de la question, même si le noyau de chercheurs mobilisés pour faire fonctionner la rédaction est issu des Sciences du sport.
Le format de la revue est pensé en rapport avec les attentes des chercheurs en Sciences sociales. La rubrique essentielle est celle des compte-rendus de recherche. Elle accepte des articles jusqu’au format de 75.000 signes, avec la possibilité d’insérer des tableaux, des illustrations dans le texte et des encarts. Souhaitant que les productions des auteurs articulent des modèles théoriques, la construction de question de recherche, la présentation de méthodes pensées en fonction du projet, et le compte-rendu de résultats empiriques, sans oublier la discussion de la littérature, le choix d’un format long pour les articles a paru s’imposer. Des rubriques complémentaires utiles pour le chercheur, telles des chroniques de ce qui paraît, viennent compléter le sommaire. La revue réservera à l’occasion une place à des groupements thématiques d’articles, sous forme d’un « cahier » au sein d’un numéro, mais sans jamais abandonner la publication des articles acceptés au fil de leur réception.
La ligne éditoriale de la revue se construit avec les auteurs et avec la « communauté des experts » contactés pour évaluer les articles soumis. La rédaction publiera régulièrement la liste des évaluateurs, sans qu’on puisse leur attribuer l’expertise d’un article en particulier, puisque ces expertises sont anonymes, tout comme le nom des auteurs l’est pour les évaluateurs. Le collège des experts variera avec le temps, en fonction de la réputation de la revue et de la dynamique de la recherche dans le secteur qu’elle couvre. La politique de la revue sera en grande partie celle des équipes de recherche qui transmettront des travaux et considéreront ce support comme une formule crédible de publication scientifique. Le lectorat aura aussi un grand rôle, puisque c’est dans la mesure où les travaux publiés sont lus et cités, que seront validées l’activité des auteurs et celle des experts. L’idéal d’une revue scientifique est en quelque sorte la transparence, c’est-à-dire une forme d’effacement laissant les producteurs et les lecteurs entrer dans un dialogue qui s’approche de la communication scientifique la plus pure possible. Il reste qu’elle ne fonctionne que dans des conditions matérielles très concrètes et en s’appuyant sur une sorte de militantisme scientifique qui amène certains d’entre nous à sacrifier du temps pour elle. Elle est une réalisation collective, animée par un Comité de rédaction qui accomplira son travail le temps d’un mandat, et qui reste en relation avec les sociétés savantes qui la soutiennent, la Société de Sociologie du Sport de Langue Française (3SLF) et la Société Française d’Histoire du Sport (SFHS).
Dans le même ordre d'idée, et toujours sur Cairn, nous vous invitions à lire l'article de Martine Vidal "Innovation et revue scientifique", publié en 2006 dans la revue Distances et savoirs. L'auteure y revient sur la création de la revue :
On évoquera le cadre de l’expérience qu’est la création d’une revue à comité éditorial d’une façon générale, et dans le cas de Distances et savoirs en particulier, puis, après de rapides repères dans les processus d’innovation, un premier aperçu de ce que les textes reçus révèlent en matière d’innovation, et les conclusions que l’on peut tirer en ce qui concerne les thèmes exposés dans les textes, et le rôle de la revue.
Concernant les aspects juridiques, "Recommandations et aspects juridiques relatifs à la création et à la diffusion d’une revue scientifique - V2" de hal.archives-ouvertes.fr.
Centre Alexandre Koyré - Centre de Recherche en Histoire des Sciences et des Techniques et consultable sur
Voyez aussi cet article très spécifique de la BnF, "ISSN mode d'emploi".
Sachez également que certaines universités, comme Lyon 3, offrent des service d'aide à la création de revues scientifiques, en l'occurrence avec la plateforme de diffusion Prairial (il s'agit ici de revues numériques en accès ouvert).
Le dispositif Ouvrir la science du Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation pourrait aussi vous intéresser. De même que le réseau REPÈRES si vous souhaitez vous orienter vers l'accès ouvert :
Baptisé REPÈRES (REseau de PEpinières de REvues Scientifiques), il est le fruit d’une initiative portée par une trentaine de professionnels de l’IST soucieux d’apporter des réponses concrètes aux responsables de revues en SHS et STM : hébergement des publications, référencement, structuration des données et interopérabilité, accompagnement éditorial, transition vers l'accès ouvert pour les revues sur abonnement, etc.
Actuellement composé de 12 membres en France et en Belgique, ce réseau veille à inscrire les revues dans l’environnement de la science ouverte, tout en facilitant à terme leur passage, pour celles qui le souhaitent, vers des portails nationaux ou internationaux.
Bonne journée et bonne chance pour votre publication !