Quels livres français parlent de l'histoire du village italien Marzabotto ?
Question d'origine :
Bonjour,
Pouvez-vous m'indiquer des bibliographies de livres en langue française relatant l'histoire du village italien Marzabotto (Emilie- Romagne) ?
En 1944 ce village a subi des massacres semblables à ceux d'Oradour-sur-Glane.
Lorsque je fais des recherches je ne trouve que des livres en italien.
Je vous remercie.
Marie-Claude.
Réponse du Guichet

Nous n'avons pas trouvé de documentaires consacrés au massacre du village italien de Marzabotto. Nous vous proposons néanmoins plusieurs références de documents abordant ce sujet.
Bonjour,
Contrairement à Oradour sur Glane ou Maillé, deux villages martyrs français, nous n'avons pas trouvé d'ouvrage en langue française uniquement consacré au village de Marzabotto en Italie.
Nous pouvons néanmoins vous orienter vers ces quelques documents :
- un roman historique de Dominique Bagge : Morteval
- un film retraçant de manière poignante le récit de ce massacre : L'Homme qui viendra de Giorgio Diritti. Voir aussi ce Dossier pédagogique.
- Le Dictionnaire de l'Italie fasciste de Philippe Foro propose un article consacré à Marzabotto :
Marzabotto
L’Italie occupée par les forces allemandes a subi de nombreuses exactions de la part de l’occupant. Le premier massacre de civils a lieu dans la commune de Boves, près de Cuneo en Piémont, le 19 septembre 1943. Ce jour-là, une colonne de SS tue, suite à la mort d’un soldat allemand, 23 personnes dont le curé du village. Le massacre le plus tristement célèbre est commis entre le 19 septembre et le 5 octobre 1944 dans la région de Marzabotto, près de Bologne, où des unités de la 16e division Panzergrenadier SS Reichführer SS, commandée par le général Max Simon, organisent des rafles. En tout, 1836 personnes sont massacrées, dont 995 pour la seule commune de Marzabotto, 85 à Casiglia, 69 à Creda, 65 à Cadotto, 49 à San Giovanni di Sotto et 35 à Caprara.
- En pages 253 - 254 de l'ouvrage intitulé Salò, l'agonie du fascisme de Mathilde Aycard et Pierre Vallaud, on trouve cet extrait :
L'exécuteur allemand le plus redoutable diligenté par le haut commandement allemand se nomme Walter Reder. Ce major SS, un fanatique originaire d'Autriche, a été surnommé "le Manchot" parce qu'il a perdu l'avant-bras gauche sur le front de l'Est. A seulement 29 ans, il va faire trembler l'Italie. Placé à la tête du 16e Panzergrenadiere "Reichsführer", il entame une marche sanglante qui commence dans la région de La Versilia, dans la province de Lucques, et va jusqu'à Bologne. Parmi les tragédies qui jalonnent cette marche de la mort, le massacre de 560 civils (dont 107 enfants de moins de quatorze ans) à Sant'Anna Stazzema, à l'arme automatique et au lance-flammes, perpétré en quelques heures le 12 août 1944 ; celui de Carpi, quatre jours plus tard, où 16 partisans exécutés sont exposés au public durant trois jours. Il "punit" les hameaux coupables d'avoir ravitaillé le maquis. A Marzabotto, Grizzana et Vado di Monzuno, maisons, usines, routes, ponts, cimetières, églises partent en fumée. Ses hommes massacrent 1839 civils, hommes, femmes, vieillards, enfants confondus. Non content de ses crimes, Reder laisse en souvenir un semis de mines, qui tuera encore des années durant. A Casaglia, ses soldats éliminent à la grenade des fidèles en pleine prière dans l'église. Au lieu dit Castellano, une femme est tuée avec ses sept enfants. A Tagliadazza, ils fusillent 11 femmes et 8 jeunes enfants. A Cerpiano, 55 personnes sont enfermées dans une chapelle et déquiquetées à la mitrailleuse. Le drame, pour les Italiens, est que les Allemands ne sont pas seuls : en Lunigiana, par exemple, une bande de Chemises noires de Carrare les a rejoints, apportant une aide puissante à cette entreprise.
Quelques articles de presse :
- Perpétuité pour dix criminels nazis en Italie / Richar Heuzé - Le Figaro - 15 janvier 2007
- Le village de Marzabotto refuse la libération anticipée d'un criminel de guerre nazi /
- Le Monde - 26 janvier 1985
- L'homme qui viendra : un Oradour en Italie /
Revue d’Histoire de la Shoah 2017/1 (N° 206)
Sachez qu'un cycle de séminaire est consacré aux villages martyrs et que les travaux des chercheurs se termineront en 2024. Nous espérons alors qu'une publication viendra compléter cette réponse.
Le nom d’Oradour-sur-Glane est ancré dans notre mémoire collective, ceux de Marzabotto (Italie), de Ditomo (Grèce) ou encore de Lidice (République tchèque) nous sont moins familiers. Comme la commune haut-viennoise, ils sont pourtant des « villages martyrs », victimes de la barbarie nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les 11 et 12 février, le Centre de la Mémoire d’Oradour a accueilli le premier volet d’un cycle de séminaires internationaux consacrés aux « usages politiques et sociaux des ruines de guerre ».
Ce cycle auquel participe une dizaine de chercheurs se poursuivra dans les communes européennes précédemment citées et se terminera début 2024 à Oradour. Entretien avec Stéphane Michonneau, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Lille, coordinateur du projet, et Babeth Robert, directrice du Centre de la Mémoire.