Quel est le pourcentage de reçus à l'examen du code de la route ?
Question d'origine :
Bonjour Cher Guichet,
Constatant que des candidats, y compris dans le cadre de la conduite accompagnée, très brillants par ailleurs au Lycée ou lors des épreuves du Bac, sont contraints de repasser plusieurs fois l'épreuve du code ma question :
Quel est le pourcentage des reçus au code à chaque présentation à l'épreuve du code et une étude existerait-elle sur le rapport éventuel entre le nombre de recalés et le nombre de conducteurs roulant sans permis ?
Dans le cas contraire le ministère ne pourrait-il pas demander un rapport à un cabinet spécialisé ou prendre lui-même en urgence les mesures qui s'imposeraient ?
Réponse du Guichet
Depuis la réforme de 2016, l'examen du Code a changé : de nouvelles questions sont apparues, mettant davantage l'accent sur la compréhension des risques et l’analyse des situations pouvant survenir. Il ne suffit donc plus de "bachoter" pour obtenir son code... Ce changement a entraîné une baisse du taux de réussite : de 70% avant 2016, il est passé à 50,5% en 2019.
La réforme du Code a certainement contribué à la hausse du nombre de conducteurs sans permis ces dernières années, mais elle n'est pas seule en cause : chaque année, 100 000 permis sont annulés pour défauts de points. Or, beaucoup de conducteurs n'avouent pas à leur employeur qu'ils n'ont plus le permis de peur de perdre leur emploi, et continuent à rouler sans permis.
Bonjour,
En mai 2016, l'entrée en vigueur de la réforme a entraîné une baisse spectaculaire du taux de réussite de l'examen du Code ou ETG (épreuve théorique générale). Il serait ainsi passé de 70% à 16,7% au début du mois de mai 2016, avant que ne soient retirées (provisoirement) les nouvelles questions ayant entraîné le plus d'échecs, permettant de revenir, sur l'ensemble de l'année, à un taux proche de ce qu'il était avant la réforme :
Le 2 mai 2016, la nouvelle formule de l’épreuve théorique générale entrait en vigueur. Outre 1 000 nouvelles questions portant sur neuf thématiques (les dispositions légales en matière de circulation, le conducteur, la route, les autres usagers, la réglementation générale, les précautions nécessaires à prendre en quittant le véhicule, les éléments mécaniques et autres liés à la sécurité routière, les équipements de sécurité du véhicule et les règles d’utilisation du véhicule respectueuses de l’environnement), cette nouvelle formule d’ETG introduisait des vidéos permettant de présenter des situations en mouvement avant de poser une question au candidat.
Chute drastique du taux de réussite en mai 2016
Ce changement avait visiblement déconcerté les candidats puisque le taux de réussite s’était aussitôt effondré, passant sous la barre des 20 % ! Face à ce constat, le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, avait pris la décision de retirer provisoirement les questions qui avaient provoqué le plus d’échecs, afin d’essayer de comprendre ce qui posait problème. Le taux de réussite à l’ETG était alors remonté. Finalement, lissé sur l’année 2016 le taux de réussite affichait 69,15 % contre 71,48 % en 2015. Le pire avait donc été évité.
Source : tribune-auto-ecoles.fr
En 2019, après la réintroduction des questions supprimées, le taux de réussite à l’examen du Code était de 50,5%, donc inférieur au taux de réussite d'avant 2016.
Cette baisse a fait réagir des instructeurs. En 2021, l’abrogation de l’article 28 de la loi Macron figurait parmi les revendications d'un mouvement de grève :
Les inspecteurs dénoncent le renchérissement de l’examen du code, les candidats devant désormais payer pour le passage des ETG, en plus de la formation elle-même. Et pointent du doigt la baisse du taux de réussite à l’examen du permis de conduire. “Les auto-écoles en ligne sont un leurre. Depuis leur arrivée, le taux de réussite à l’examen du code de la route a chuté”, dénonce Simon Bergue. Selon les chiffres du Ministère de l’intérieur : de 2017 à 2019, la proportion de reçus aux ETG est passée de 66% à 50,5%.
Pour les grévistes, la libéralisation du passage du code de la route a également entraîné un phénomène de fraude de plus en plus massif. Via les réseaux sociaux, des trafiquants proposent pour plusieurs centaines d’euros des certificats de réussite truqués, ou encore de passer l’examen à la place des candidats. “Dans l’Essonne, nous avons recensé plus d’une vingtaine de cas de fraude avec usurpation d’identité depuis mars”, explique Sarah Gandonville, inspectrice depuis six ans.
Source : Créteil : les instructeurs en grève dénoncent la jungle aux permis de conduire
L'examen du Code est-il devenu plus difficile ? Depuis la loi de 2016, de nouveaux types de questions ont fait leur apparition, et la philosophie de l'examen a changé :
Si l’examen du Code de la route paraît plus compliqué maintenant qu’avant mai 2016, c’est à cause de certaines nouveautés. Suite à la réforme de 2009, il y avait 700 questions. Dès 2016, le nombre de questions a été élevé à 1 000. La philosophie de l’examen a changé et est désormais axée sur la compréhension des risques ainsi que l’analyse des situations pouvant survenir.
Maintenant plus qu’avant, l’intelligence des candidats au permis de conduire est au cœur de l’examen. Une bonne capacité de mémorisation ne suffit plus pour réussir l’épreuve théorique générale. Au cours de l’examen du Code, le lien est fait entre la théorie et la pratique. Les thématiques ont aussi évolué. Nombre d’entre elles sont consacrées aux technologies avancées dont sont dotés les nouveaux véhicules, à l’écomobilité et autres.
La mécanique dans l’épreuve théorique générale : que retenir ?
Indispensable pour le fonctionnement d’un véhicule, la mécanique est prise en compte dans une ETG. Avant de vous rendre dans un centre d’examen, assurez-vous de maîtriser les fondamentaux concernant la mécanique de la catégorie de véhicule pour laquelle vous recherchez le permis. Informez-vous, entre autres, sur le châssis, le moteur, la boîte de vitesse (manuelle et automatique), la transmission, les roues motrices, les freins, etc.
Aujourd’hui, suivant la motorisation, nous avons les véhicules électriques, thermiques, à hydrogène et hybrides. Intéressez-vous à chaque type pour maximiser vos chances de passer l’examen avec succès. Étant donné que les nouveaux véhicules sont différents à bien des égards des plus anciens, faites attention à leurs différentes caractéristiques. Sur les véhicules récents par exemple, le tableau de bord est numérique, le compteur à aiguille faisant ainsi place à un compteur digital. Lors de la préparation de votre ETG, cherchez à savoir par exemple, comment interpréter tous les nouveaux voyants sur le tableau de bord d’une automobile de dernière génération.
La question de l’environnement : quelle place dans l’examen du Code de la route ?
Depuis quelques années, la France essaie de diminuer l’impact de la circulation routière sur l’environnement. Cela se ressent dans l’examen du Code de la route qui tient compte du facteur environnemental, avec la thématique de l’éco-conduite. Selon la Sécurité routière, l’éco-conduite est un comportement de conduite citoyenne visant la réduction de sa consommation de carburant et du risque d’accident. Certains gestes favorisent l’éco-conduite tels que :
la suppression des charges inutiles ;
la réduction de la vitesse ;
l’usage parcimonieux de la climatisation ;
la coupure du moteur lors d’un arrêt prolongé, etc.
Intéressez-vous à tout ce qui participe à la réduction de l’impact des véhicules sur l’environnement afin d’être prêt pour l’examen.
Comment réussir l’épreuve théorique générale aujourd’hui ?
Il va sans dire qu’avec la dernière réforme de l’examen du Code de la route, les contraintes sont plus grandes qu’auparavant. Toutefois, l’ETG reste abordable pour les candidats qui effectuent une bonne préparation. Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir l’information à notre portée grâce à internet. Des recherches peuvent, par exemple, aider à en savoir plus sur les thématiques de l’examen du Code. Pour vous préparer à l’examen du Code, inscrivez-vous dans un centre d’examen ou une auto-école et suivez des cours à ce propos. Ces établissements explorent la plupart des questions qui sont posées lors des ETG. Pour en choisir un, faites attention à son taux de réussite.
Source : actu-automobile.com
Des questions mal adaptées ?
Pour Philippe Augé, du CER Bobillot à Paris, le problème ne porte pas tant sur le niveau de difficulté de l’examen, mais sur le fait que les questions de l’ETG sont souvent mal adaptées aux besoins des futurs conducteurs. « Lorsque les candidats se présentent à l’examen théorique, ce sont des conducteurs novices. Or, on leur pose souvent des questions qui peuvent être très intéressantes pour une personne qui a déjà une expérience de conduite, mais qui arrivent trop tôt dans la formation initiale. »
« On est plus dans des questions généralistes et techniques, remarque Patrick Crespo, président de CER Réseau et gérant d’un établissement de formation à la conduite à Cahors, dans le Lot. Par contre, il manque des questions portant sur les connaissances de base du Code de la route, comme savoir lire les panneaux et connaître les règles de priorité. » Du coup, constate Dominique Moreau, « les enseignants sont obligés de rappeler les connaissances de base lors des cours pratiques dans la voiture. Avant de parler d’écoconduite et d’usagers vulnérables, il est indispensable de connaître les règles de circulation pour savoir comment placer le véhicule sur la chaussée. »
Alerté sur le sujet, Emmanuel Barbe avoue qu’il a « du mal à comprendre ». Selon le délégué à la Sécurité routière, le ministère s’est penché sur la question. L’étude menée a révélé que « statistiquement, on passe pas mal de questions en relation avec cette thématique ».
Un apprentissage à revoir ?
Pour Lorenzo Lefebvre, gérant d’un centre de formation à Saint-Pierre-de-Varengeville, en Seine-Maritime, le problème est ailleurs. Ce n’est pas tant le contenu de l’ETG qu’il faut revoir, mais la façon de préparer cet examen. « La plupart des élèves s’entraînent uniquement à répondre à des QCM sur Internet via les plateformes des différents éditeurs. C’est du bachotage. À force de faire et refaire des séries qui ont été élaborées par rapport au contenu des questions qui sont présentées à l’examen, les élèves connaîssent les questions et les réponses par cœur. » Mais ils ne font pas forcément le lien entre ce qu’ils ont appris pour répondre correctement aux QCM et les situations qu’ils vont rencontrer sur la route. « C’est notamment le cas lorsque les élèves viennent s’inscrire à l’école de conduite en ayant déjà le Code », souligne Dominique Moreau pour qui la solution est simple : « il faut ramener des cours de conduite à l’école de conduite. » Patrick Marcho, gérant de plusieurs établissements dans les Hauts-de-Seine est on ne peut plus direct : « on n’arrêtait pas de râler quand l’ETG était trop difficile, maintenant, on trouve que l’examen est trop facile. Le problème est plus prosaïque : trop d’écoles de conduite ne font plus de vraie formation théorique ». Une formation pourtant indispensable en présence d’un enseignant pour apprendre aux élèves les règles de circulation et « à analyser les situations afin d’adopter un comportement adapté », estime Lorenzo Lefebvre, avant d’affirmer : « on fait croire aux gens que ça va leur coûter moins cher d’apprendre le Code en faisant des séries sur Internet. Mais au bout du compte, s’il faut que l’enseignant reprenne les bases avec l’élève en voiture, le coût global de la formation va être plus élevé car il faudra prendre davantage d’heures de conduite qui coûtent plus cher qu’un cours en salle ». Bref, c’est perdant-perdant.
Source : tribune-auto-ecoles.fr
Concernant les conducteurs qui roulent sans permis en France, ils sont 770 000 selon les chiffres publiés en 2019 par la Sécurité routière. Ce chiffre est en hausse de 18% par rapport à l'estimation de 2018, et de 54% par rapport à celle de 2014. Si la réforme du Code y contribue certainement, ce ne serait pas l'unique explication :
L'avocat en droit routier Jean-Baptiste Iosca voit plusieurs explications à cette augmentation. D'abord, le coût et la difficulté à obtenir son permis. « Les questions du Code sont de plus en plus techniques et difficiles, le permis coûte encore très cher et il y a toujours un manque de places attribuées aux auto-écoles pour faire passer le Code et la conduite à leurs élèves », explique-t-il.
Le spectre de la perte d'emploi
Seconde explication : une répression accrue des infractions routières. « Chaque année, du fait du nombre de radars qui augmentent et des politiques de réduction des vitesses qui changent continuellement, on a 100 000 annulations de permis pour défaut de points. »
« Si un commercial qui fait 150 000 km par an perd son permis et qu'il le dit à son patron, il devient chômeur, résume le délégué général de l'association 40 Millions d'automobilistes, Pierre Chasseray. Une étude datant de 2005 avait montré que, sur 130 000 personnes qui avaient perdu leur permis dans l'année, 50 000 avaient perdu leur job dans la foulée. » « Les gens qui roulent sans permis pensent toujours qu'ils vont passer entre les gouttes, mais ils ne savent pas toujours que s'ils sont responsables d'un accident ils peuvent être condamnés à payer des dommages et intérêts pour le restant de leurs jours », souligne la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon.
Source : leparisien.fr
Un phénomène aux conséquences dramatiques : en 2020, 9% des personnes tuées sur la route l'ont été par un conducteur sans permis valide.
Bonne journée.
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