Les noms se terminant par "-ac" viennent-ils du latin -(i)acum ?
Question d'origine :
Les noms qui se terminent par "-ac" seraient alors du latin -(i)acum ?
Réponse du Guichet
Le suffixe -ac en français vient effectivement du latin -acum qui vient lui-même du gaulos -acos.
5 à 10 % des toponymes français proviendraient de ce suffixe !
Bonjour,
Comme l'indique cette page wikipedia : " Le suffixe -acum est un suffixe formateur de toponymes typique des zones géographiques ayant connu un ancien peuplement de langue celtique."
Nous vous conseillons d'écouter cette émission de Canal Académie : Cognac, Vitrac, Bergerac ? Les différentes origines des noms de lieux en -ac où Henriette Walter, linguiste et autrice de l'ouvrage intitulé Aventures et mésaventures des langues de France détaille cela :
Ce suffixe vient du latin « -acum », lui-même dérivé du gaulois « -acos », et désigne l'espace correspondant au domaine d’un propriétaire : ainsi le territoire de Victorius a donné Vitrac, Vitré, ou encore Vitry, dans le Nord.
Il s’agit pour Henriette Walter d’un suffixe des plus intéressants : il est en effet très présent (5 % à 10%) au sein des toponymes français. Mais il a subi de nombreuses évolutions, prenant des formes très particulières et diverses : l’on trouve surtout des « -ac » dans le Midi (comme les noms de famille Chirac ou Mauriac, bien connus), mais plus l’on remonte vers le Nord (au-delà de la ville de Cognac), plus l’on rencontre ses formes dérivées en « é », « ay » ou « y » (Vitry, Bobigny, Orly aussi, ville de Aurelius, dérivé de « aureliacum », que l’on retrouve également dans le Sud, avec la ville d’Aurillac). Un suffixe qui fait donc le tour de la France tout en gardant son sens originel : la « propriété » d’un tel.
La voyelle se transforme au Nord, ce qui donne parfois des expériences linguistiques étonnantes. Henriette Walter évoque longuement le cas de la Charente : située bien au-delà de la limite géographique entre langue d’oc et langue d’oil, on y rencontre pourtant un nombre considérable de noms propres en « –ac » (Jarnac, Arsac, Aunac, Auvignac, Balzac, Chenac, Hiersac ou Rouffiac ...).
A lire aussi : Baudot Marcel. Géographie toponymique du suffixe gallo-romain -acum d’après les finales actuelles. In: Revue Internationale d'Onomastique, 5e année N°3, Septembre 1953. pp. 161-172.
Bonne journée.