Quelle est la différence entre illustration, planche, figure, vignette, marque et fleuron ?
Question d'origine :
Bonjour,
Dans un livre ancien quelle est la différence entre : illustration; planche; figure; vignette, marque et fleuron ?
En vous remerciant pour votre réponse,
Réponse du Guichet
L'ensemble de ces termes concerne le domaine de l'image appliquée au livre, certains d'entre eux étant beaucoup plus précis que d'autres. Nous allons donc les aborder du plus général au plus concis.
Bonjour,
L'ensemble de ces termes concerne le domaine de l'image appliquée au livre, certains d'entre eux étant beaucoup plus précis que d'autres. Nous allons donc les aborder du plus général au plus concis.
Pour ce faire, nous avons eu recours au Dictionnaire encyclopédique du livre.
L'entrée illustration (t. 2, p. 509) nous apprend qu'elle est une "image (dessin, gravure, photographie, etc.) insérée dans un texte imprimé (livre, périodique, etc.) pour l'éclairer, le compléter ou l'agrémenter".
La figure (t. 2, p. 224) a un sens un peu plus restrictif : "illustration, généralement non photographique, imprimée sur les pages numérotées d'un ouvrage, par opposition aux planches hors texte".
Le mot planche (t. 3, p. 259) désigne en tout premier lieu la "plaque d'un matériau plus ou moins dur et rigide (métal, bois, etc.) qui constitue la forme imprimante, dans les arts de l'estampe". Par extension, la planche désigne à partir du XIXe siècle jusqu'à nos jours l'épreuve sur papier, c'est-à-dire l'estampe obtenue à partir de la plaque évoquée précédemment.
Rapportée au livre, une planche désignera donc l'estampe insérée dans le corps d'ouvrage, que ce soit au début ou à la fin, ou bien au gré des feuillets, en opposition à la figure, qui est une estampe insérée dans le texte lui-même, lors de l'étape de la composition de la page à imprimer. Cette dernière méthode étant beaucoup plus technique dans l'exigence et le soin à apporter lors du calage de la plaque au coeur de la forme composée par les caractères typographiques mobiles, elle explique que la grande majorité des livres anciens disposant d'illustration soit composée de planches hors-texte plutôt que de figures.
La vignette (t. 3, p. 980) peut recouvrir plusieurs significations. Initialement, elle désigne comme le rappelle son étymologie ("petite vigne") "un ornement représentant un entrelacs de branches et de feuilles de vigne, d'un usage fréquent dans les manuscrits médiévaux, et par extension, une peinture ou lettre historiée de petite taille figurant dans un livre, à partir de la fin du Moyen Age". Après le passage généralisé à l'imprimerie, la vignette désigne "d'une manière générale les motifs qui ornent les têtes de page, les chapitres, les culs-de-lampe ou les bordures [...]. Les motifs de forme rectangulaire placés en tête de page, appelés bandeaux, ont pu aussi être désignés sous l'appellation de vignette". Enfin, dans un sens plus courant, la vignette peut aussi qualifier "une gravure de petit format, souvent à encadrement, destinée à l'illustration d'un ouvrage".
La marque (t. 2, p. 894), sous-entendue typographique, est un "signe distinctif gravé, imprimé dans un livre et destiné à identifier l'imprimeur ou le libraire responsable de l'impression ou de la publication. La fonction d'identification de la marque typographique permet de la distinguer d'une simple vignette, indépendamment des formes très différentes qu'elle a pu adopter au fil du temps".
Enfin, le fleuron (t. 2, p. 239) est à l'origine un "motif ornemental figurant une fleur ou un feuillage" représenté sur les livres manuscrits. Après le passage à l'imprimerie, il devient un "ornement gravé sur bois ou fondu, placé au titre ou en fin de chapitre ou pour marquer une division du texte, et présentant à l'origine des motifs de fleurs et rinceaux". Il convient en outre de noter que les petits ornements de fonte destinés à former des compositions variées et nommés par le typographe Pierre-Simon Fournier vignettes sont également appelés, au XVIIIe siècle, fleurons.
Nous espérons avoir répondu à vos interrogations.