Qui a participé aux expéditions polaires de Jean-Baptiste Charcot ?
Question d'origine :
personnel embarqué des expéditions Charcot
Bonjour,
Je souhaite savoir où il est possible de connaître l'intégralité des équipages de toutes les expéditions Charcot. Pouvez-vous m'aider ?
merci
Réponse du Guichet
La composition de l'équipage des deux expéditions que Jean-Baptiste Charcot mène à bord du Français (1903-1905), puis à bord du Pourquoi-Pas ? (1908-1910) dans les régions antarctiques est mentionnée sur le site des archives départementales de la Manche.
Bonjour,
Le site internet des Archives de la Manche propose une présentation très complète des deux expéditions de Jean-Baptiste Charcot. Les membres de l'équipage du Français et du Pourquoi pas sont listés.
La première expédition française en Antarctique (août 1903 – mars 1905)
Ernest Cholet, né à Carentan en 1858,22 est le patron d’un équipage de quatorze hommes qui comptait un guide de haute montagne italien d’origine française (Pierre Dayné), et le maître d’hôtel de Charcot, Paumelle.23 Cela faisait quatorze ans que Cholet était au service du docteur. A son retour, Charcot raconte que « tous ces braves gens partirent avec la solde ordinaire et qu’ils allèrent gaillardement risquer leur vie, alors, que pour le même prix, ils pouvaient faire le cabotage ou se prélasser dans le doux « farniente » du Yachting de Dinard ou de Trouville. » 24
L’Etat-major, en plus de Charcot médecin de l’expédition et bactériologue, était composé à l’origine de deux officiers de marine mis en congé avec « solde à terre », le lieutenant de vaisseau André Matha (1873-1915) et l’enseigne de vaisseau Joseph-Jean Rey (1873-1930), d’Adrien de Gerlache, commandant du Belgica, première expédition à avoir hiverné en Antarctique, de Paul Pléneau (1869-1949), ingénieur de l’Ecole Centrale et directeur d’une société de construction de machines à vapeur laissait tout derrière lui pour vivre l’aventure et devenir le photographe officiel, des naturalistes Bonnier et Pérez. Mais arrivés en Amérique du sud, les naturalistes s’en retourneront en Europe avec Adrien de Gerlache. Pour les remplacer, Jean Turquet (1867-1945), zoologue et botaniste, et Ernest Gourdon (1873-1955), géologue et glaciologue, rejoindront l’Argentine, avant l’appareillage pour l’Antarctique.
22. Né à Carentan le 15 septembre 1858, fils de René Cholet, 26 ans, maçon, qui ne sait signer, né à Rennes, et de Marie Jeanne Gillette, 26 ans également, domiciliés rue Holgate. Il se mariera à Saint-Servan (35) le 13 septembre 1923. Cholet est très probablement le premier Manchois à rencontrer des manchots ! Un îlot au nord-ouest de Port-Charcot, sur l’île Wandel, porte son nom. A son retour de la première expédition en Antarctique, Cholet reçoit les palmes académiques, ainsi que le chef mécanicien, le maître d’équipage et Rallier du Baty, élève de la Marine marchande.
23 E. Cholet (patron), E Goudier (chef mécanicien), J. Jabet (maître d’équipage), J. Rallier du Baty (élève de la Marine marchande), J. Guéguen, (matelot), F. Rolland (matelot), F. Hervéou (matelot), A. Besnard (matelot), F. Libois (charpentier et chauffeur), F. Guégen (chauffeur), L. Poste (mécanicien), F. Maignan (matelot décédé au départ du Havre), M. Rozo (cuisinier embarqué à Buenos Aires), R. Paumelle (maître d’hôtel de Charcot), P. Dayné (guide des Alpes, italien).Un équipage solide qui fera écrire à Charcot : « Je suis convaincu maintenant qu’avec un certain nombre de préceptes hygiéniques, des précautions physiques et morales préventives, les marins de Bretagne et de Normandie sont capables d’aller jusqu’au bout du monde. » Dans le journal de l’expédition, le docteur au moment de mettre en place une école du soir pour l’équipage pendant l’hivernage, note le 1er mai 1904 qu’un de ses hommes ne sait ni lire ni écrire, trois savent lire mais pas écrire, que trois autres, assez instruits, recevront des perfectionnements en orthographe, en arithmétique, en histoire et en géographie (Le Français au pôle sud. Paris, Flammarion, 1906. p. 138).
[...]
La seconde expédition française en Antarctique (août 1908 – février 1910)
Le Pourquoi pas ? est plus long (40 m. contre 32) et large (9,20 m. contre 7,56) que le Français ; avec ses 825 tonneaux (contre 250 tonneaux) et une machine de 550 chevaux, il surpasse le Français, capable d’avancer à 9 nœuds dans de bonnes conditions. Ce sera le dernier navire de Charcot, celui sur lequel il disparaîtra en septembre 1936. [...]
Huit des hommes d’équipage du Français reprennent du service35 sous la direction d’Ernest Cholet, mais du précédent état-major seul le géologue Ernest Gourdon est parvenu à se rendre disponible. La Marine met à la disposition de la mission trois enseignes de vaisseau :
- Maurice Bongrain (1879-1951), cherbourgeois, qui sera second de l’expédition, chargé des observations astronomiques, hydrographie, sismographie, gravitation terrestre,- Jules Rouch (1884-1973), responsable de météorologie, électricité atmosphérique, océanographie physique,
- René-Émile Godfroy (1885-1981) étudiera les marées, la chimie de l'air.
Le personnel scientifique, outre Gourdon, géologue et glaciologue, est complété par le médecin et zoologue Jacques Liouville (1879-1960), neveu de Charcot, le naturaliste Louis Gain (1883-1963), né à Mortain (50) mais de famille cotentinaise, le physicien Albert Senouque (1882-1969) chargé du magnétisme, de l’actinométrie et photographe scientifique. Au total, vingt-neuf hommes,36 contre vingt en 1903, accompagneront Charcot.
35. E. Cholet (patron), E Goudier (chef mécanicien), J. Jabet (maître d’équipage), J. Guéguen, (matelot), L. Poste (second mécanicien), F. Guégen (chauffeur), F. Libois (chauffeur et charpentier), R. Paumelle (maître d'hôtel)
36. Aux huit anciens hommes d’équipage et aux sept membres de l’état-major, s’ajoutent Hervé, Thomas, Dufrèche, Lerebourg, A de la première expédition en Antarctique veline, Denais, Nozal (officier élève de la marine marchande), Boland (officier élève de la marine marchande), F. Rosselin (chef mécanicien), Monzimet, Lhostis, Frachat (mécanicien des moteurs à essence), Modaine (cuisinier), Van Acken (2e maître d'hôtel, de nationalité belge, embarqué à Punta-Arenas, où il est établi).
Le site des Archives départementales de Seine-Maritime présentait également une liste de l'équipage mais le lien est malheureusement cassé. Nous les avons contactées pour en savoir plus.
Vous pouvez également retrouver ces listes dans les notices wikipedia consacrées à ces expéditions :
ainsi que dans l'ouvrage intitulé Expédition du Pourquoi Pas ? (1908-1910) : Commandant Charcot écrit par Jean-Baptiste Charcot consultable en ligne dans Google Livres.
A la Bibliothèque municipale de Lyon, on peut consulter plusieurs ouvrages écrits par Jean-Baptiste Charcot ainsi que des documents qui lui sont consacrés.
Pour connaître la composition des expéditions qu'il mena dans les années 1920-1930, nous vous recommandons de contacter les services d'archives nationales et départementales.
Aux archives nationales, on trouve un Fonds Jean-Baptiste Charcot (1905-1937) contenant notamment les Rapports de campagne des missions Charcot. Ces derniers sont également en consultation dans diverses bibliothèques, parisiennes pour la plupart. Vous pouvez les localiser grâce au SUDOC. Saisir "Rapport campagne Pourquoi-Pas Charcot" dans la fenêtre de recherche. Puis, pour chaque notice, cliquez sur "Où trouver ce document ?".
L'ouvrage intitulé Jean-Baptiste Charcot [Livre] : explorateur des mers, navigateur des pôles de Serge Kahn semble apporter quelques précisions sur les équipages des différentes expéditions de Charcot. Étant actuellement en télétravail, nous ne pouvons vous en dire davantage mais ne manquerons pas de le faire dès notre retour à la bibliothèque.
Bonne journée.
Complément(s) de réponse
Bonjour,
De retour à la bibliothèque, nous avons consulté le livre intitulé Jean-Baptiste Charcot : explorateur des mers, navigateur des pôles de Serge Kahn. Nous vous confirmons qu'en fin d'ouvrage les équipages et escales sont mentionnés sans toutefois en détailler complètement la composition.
Seul l'état major est listé intégralement à chaque fois. Le chef de l'équipage apparaît systématiquement accompagné parfois de quelques noms de matelots, quartiers-maîtres ou mécaniciens venant compléter la liste.
Cordialement
Complément(s) de réponse
Bonjour,
Les archives départementales de la Seine-Maritime nous ont répondu et indiquent que la composition de l’équipage du bateau le « Pourquoi pas » est disponible en consultant les rôles de désarmement des bâtiments du quartier de Rouen de 1910 qui ont été numérisés :
7 P 6_198 - Armement et désarmement des bâtiments (1910)
Cordialement